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les; elles revêtent aussi en grande partie la nageoire caudale, oii elles sont cependant
petites et serrëes; on voit également quelques petites écailles à la base des pectorales,
mais les autres nageoires en sont absolument dépourvues; ces nageoires sont
assez développées, mais leurs rayons épineux sont grêles et faibles. Les pectorales
ainsi que les ventrales sont pointues, et le dernier rayon de la dorsale molle et de
l'anale sont également un peu plus alongés que les autres. Le lobe supérieur de la
caudale a son troisième rayon prolongé en un filet mince, environ de la longueur du
lobe dont il fait partie. L'anale et la dorsale sont presque sur tous les points de leur
étendue d'égale hauteur, et on n'observe pas de séparation sensible entre les deux
parties de la nageoire dorsale. — D. 10 + 9; A.. 3 + 8; V. 1+5 ; P. 17; C. 20. — A
l'état frais, cette espèce est ornée de teintes assez agréables. La couleur générale
est un rouge de laque sale qui passe insensiblement au blanchâtre sur les parties inférieures;
il est au contraire plus foncé sur les pectorales, sur l'anale et sur la caudale.
Les membranes de la dorsale et de l'anale sont nuancées de rouge pâle et de blanchâtre.
La teinte générale de ce poisson est relevée par de nombreuses raies de
jaune de citron. Il y en a six de chaque côte du corps, dont une se trouve sur le
dos au dessus de la ligne latérale; elles s'évanouissent vers la téte, et les deux inférieures
ainsi que celle du dos se perdent à la base de la queue, de sorte que cette
partie n'est ornée que de trois ou quatre raies. Une raie semblable s'étend le long
de la base de l'anale et de la dorsale, et une autre borde ces nageoires dans toute leur
étendue. Un petit trait longitudinal se voit sur les côtes du museau, et les lèvres
offrent également quelques taches jaunes. Cette couleur enfin occupe le deuxième rayon
mou des ventrales ainsi que le rayon prolongé en filet de la caudale.
Le nom japonais de cette espèce est I tojor i . Elle appartient au nombre des poissons
les plus communs, que l'on pèche en abondance, pendant toute l'année, dans
la plupart des baies qui se trouvent le long des côtes du Japon. Sa chair est réputée
d'assez bon goût.
LES LÉTHRYNUS. (LETHRTNDS.)
L e t h r y n u s haematopterus. Pl. XXXVIIL La plupart des espèces du genre
Lethrynus offrant entre elles beaucoup d'analogie par rapport à leur forme générale,
on est souvent obligé d'emprunter les traits distinctifs des espèces de leur système de
coloration. Le Léthrynus du Japon que nous nous proposons de décrire dans les lignes
suivantes appartient au nombre de ceux dont les formes ne présentent rien de particulier,
mais qui paraît s'éloigner de tous ceux connus, par la distribution de ses teintes.
On peut se former une idée assez exacte des proportions qu'olTre ce poisson, par
la figure que nous en avons publiée. On voit par cette figure que les formes de ce
poisson sont assez belles et régulières. Le museau est allongé, mais pas autant
que dans le rostratus, le microdon, le waigiensis etc. La bouche est étroite comme
d'ordinaire. Les mâchoires sont garnies par devant de deux paires de canines
peu développées; les molaires sont coniques, peu larges et distribuées sur une seule
rangée. Il existe, derrière les canines une bande de petites dents, qui s'étend
jusque vers la moitié de la longueur de la rangée des molaires. La téte est nue
comme dans toutes les autres espèces du genre, et ce n'est que l'opercule qui est
revêtu d'écaillés, plus petites que celles du corps qui sont de grandeur moyenne. La
lio-ne latérale est parallèle à celle du dos. Les nageoires ne présentent aucune particularité;
les épines de la dorsale et de l'anale sont assez vigoureuses; la caudale est
irrégulièrement échancrée à l'extrémité, mais les pectorales sont arrondies à leur
bord postérieur; le premier rayon de la dorsale est de moitié plus long que le deuxième,
qui est presque aussi long que le troisième; et il en est de même des épines de l'anale.
D 10 + 9; A. 3 + 8; P. 13; C. 19; V. 1+5. — La teinte générale de ce poisson est,
à l'état frais, d'un vert olivâtre foncé sur la tête, plus pâle sur le dos, passant au
jaune olivâtre pâle sur les flancs, et au blanchâtre sur les parties inférieures. Les
écailles des flancs offrent à leur base du brun olivâtre, e' celles du dos du brun
noirâtre en forme de taches assez apparentes. La gorge et les lèvres sont teintes de
rouge carmin pâle. Les nageoires sont d'un brun jaunâtre tirant sur l'olivâtre; celte
teinte est assez claire sur les pectorales et sur les ventrales, plus foncée sur la dorsale
molle, sur la caudale et sur l'anale, passant au grisâtre sur les membranes de
la dorsale épineuse. Toutes ces nageoires sont en partie teintes de rouge de sang;
mais cette couleur qui occupe tme grande partie de la dorsale molle et do l'anale, et
qui borde les membranes de la partie épineuse de la dorsale, est peu apparente sur
les autres nageoires, où elle ne se voit que sur les bords supérieur et inférieur de la
caudale, sur le bord antérieur des ventrales et sur le bord supérieur des pectorales.
L'iris de l'oeil est vert-olivâtre nuancé de brun et mêlé de jaune près de la pupille.
Ce poisson parvient à une taille de dixhuit à vingt pouces. Son nom japonais est
K u t s i b u t a i . On le prend en abondance, en été, dans l'entrée des baies situées le
long de la côte sud-ouest du Japon, et il est assez recherché à cause de sa chair
qui offre un mets délicieux.
LE MÉLANYCHTHYS. (M E LAP T r c n i n T S . )
Pl. XXSIX.
Le poisson que nous faisons connaître sous le nom de Melanychthys, tout en se
rapprochant des Crénidens par ses dents incisives créneleés, s'en éloigne cependant
par la conformation de ses autres dents ainsi que par l'ensemble de ses formes. Sous
ce dernier rapport, il rappelle plutôt certains Ganthères, par exemple, le Cantharus
emarginatus du Cap de Bonne Espérance; il offre aussi, par l'aspect général et par
ses nageoires, revêtues à la base d'écaillés, de l'analogie avec les Piméleptères.
Toutes ces particularités nous ont engagé à classer provisoirement ce poisson
sous un nom particulier, et de le ranger dans la famille des Sparoïdes, à la suite
du genre Crenidens.
Le corps de cette espèce forme un ovale assez régulier mais très allongé. La hauteur
du corps fait un peu plus d'un tiers de la longueur totale du poisson. La tête
est petite et les yeux sont peu volumineux. Les narines, qui sont comme d'ordinaire
doubles, sont "un peu plus rapprochées de l'oeil que de l'extrémité i!a museau. La
bouche est peu fendue et par conséquent étroite; elle est pourvue de lèvres un peu
charnues. Les dents de cette espèce sont assez remarquables pas leur forme. On en
voit d'abord une rangée de grandes et d'assez serrées sur le bord des deux mâchoires ;
elles sont insérées horizontalement, mais fortement courbées en bas vers leur extré