mais peu distinctes. Les parties supérieures du tronc sont ornées de huit bandes noirâtres
qui se perdent sur le flancs. Le ventre est blanchâtre. L'anale tire sur le jaune
rougeâtre. Toutes les autres nageoires sont ornées de gros points foncés, disposés en
séries; mais ceux des pectorales sont plus petits. L'iris est jaune, la pupille bleue.
L'individu figuré porte vingt pouces en longueur totale. Le nom japonais de ce poisson
est Onigotsi. Il est commun dans les lieux rocailleux de la baie de Nagasaki,
et sa chair est très recherchée.
3. Platycephalus j aponicus . Pl. XVI, fig. 3. Etabli par Cuvier et Valenc. IV,
p. 256, ce Platycéphale n'était connu jusqu'à présent que d'après une figure publiée
par Krusenstern, Atlas Pl. 59. fig. L II parait être commun au Japon, vu que nous
en avons reçu un bon nombre d'individus. Analogue sous beaucoup de rapports au
Pl.- s c abe r , au borboniensis et aux espèces voisines, il s'en distingue facilement
par sa ligne latérale, qui est formée de petits tubercules au lieu d'épines. Du reste
il offre des yeux beaucoup plus volumineux que le seaber, tandis que leur intervalle
est plus étroit. Quant au nombre et à la disposition des épines de la tête, aux écailles,
et aux autres parties, ces deux espèces se sont absolument semblables. La teinte du
fond, dans les individus conservés dans l'esprit de vin, est d'un gris-brun rougeâtre
assez pâle, relevé sur le tronc de six bandes d'un brun foncé, mais ordinairement
peu distinctes. Les parties inférieures et l'anale sont blanchâtres. La caudale est
ornée de gros points foncés, et les autres nageoires, à l'exception de l'anale, ont leurs
rayons parsemés de points plus petits que ceux de la caudale. Il parait exister du
noir sur le haut des membranes de la première dorsale. D. 9 et 12; A. 12. Notre
plus grand individu porte dix-huit pouces en longueur.
4. Platycephalus asper. Pl. XVI, fig. 4 et 5. Une description et la figure de cette
espèce, découverte par Langsdorff, se trouvent chez Cuvier et Valenciennes, IV, p. 257,
Pl. 82. Elle est remarquable par ses petites écailles, ainsi que par la finesse des dentelures
des arrêtes de la tête, lesquelles se présentent plutôt sous la forme de petits
points âpres que sous celle de dents. C'est la seule espèce connue des mers du Japon,
dont le préopercule soit muni en bas d'une forte épine dirigée en avant. Elle ne paraît
pas atteindre une aussi forte taille que les précédentes, nos plus grand individus n'excédant
guère six pouces en longueur totale.
5. Platycephalus spiuosus. PI. XVI, fig. l et 2. N'ayant pas été à même d'examiner
les P l . t u b e r c u l a t u s , serratus et p r i s t i g e r , décrits par Cuv. et Val. IV, p. 258
à 260, il nous est impossible de constater si la petite espèce que nous nous proposons
de décrire sous le nom de spinosus, doit être regardée comme identique avec l'une
de celles que nous venons de mentionner. Comparée aux autres espèces japonaises,
on la reconnaît de suite à sa petite taille, à ses formes ramassées, à ses écailles très
grandes, et à la forme des épines et des dentelures des arrêtes dont la tête est armée.
Nos plus grands individus portent quatre pouces et demi en longueur, la tête occupe le
tiers de cette longueur totale. L'intervalle des yeux est en sillon très étroit, sa
largeur n'occupant que le tiers du diamètre de ces organes, qui sont assez volumineux.
Les crêtes surcilières sont saillantes et finement dentelées eu scie; elles se prolongent
ssez en arrière et se réunissent aux deux crêtes mitoyennes du crâne, qui sont pourvues
de dentelures en scie. Ces dentelures sont un peu plus grosses, mais semblables à celles de
l'arrête des tempes et de la postorbitale. Le bord antérieur de l'oeil forme une saillie
considérable; il est divisé en cinq dents aiguës disposées en peigne. En avant de ce
bord le museau est creusé en fosse orbieulaire. Les deux épines du bord antérieur des
frontaux sont très rapprochées l'une de l'autre, on en voit deux autres sur chacun des
nasaux La surface du premier sousorbitaire est pourvue de quatre lignes en forme de
crête dont les antérieures sont prolongées en pointe dirigée en avant. La crête horizontale
qui se prolonge depuis cet os jusqu'à l'angle du préopercule, est pourvue de nombreuses
dents en peigne, à pointes dirigées en arrière. On voit une forte épine à l'angle
du préopercule, elle est suivie en bas de deux autres épines moins vigoureuses. L'opercule
est armé de deux épines; celle des os du bras, laquelle se voit au dessus des pectorales
est courte, mais grosse et aiguë. La ligne latérale n'est épineuse qu'à sa moitié
antérieure, et ses épines se réunissent à celles de l'arrête temporale. Les écailles
'sont -randes et à bords profondément quoique très finement dentelés; on en compte en-
. i r o n ^ u a r a n t e rangées sur la ligne latérale. - D. 9 et 12; A. 12. - A l'état frais,
ce poisson est comme le montre notre figure, sur le dessus du tronc et de la tete, d un
brun ombre sale; le dessous de ces parties est blanchâtre; les flancs sont jaunâtres,
mêlés de rouge-brunâtre. Les membranes des nageoires sont gris blanc; mais leurs
rayons à l'exception de ceux de l'anale, se trouvent parsemés de points bruns, qui
sont plus grands sur la caudale, et en forme de taches sur les ventrales; ils sont assez
nombreux et serrés sur les pectorales (i).
LES BEMBRAS.
Bcmbras j a p o n i c u s . Pl. XVI, fig. 8, - Cuv. et Val. IV, p. 282, Pl. 83, ont donné la
description et une figure de ce poisson. Cette figure étant tracée d'après un individu
à l'état sec, nous en publions une autre, faite sur le frais, et nous ajouterons à la
description de ces savans quelques détails relatifs aux couleurs naturelles. Ce poiss(m,
dont la chair est excellente, est très rare au Japon, où il se prend quelquefois, au
printems, dans les baies de la côte sud-ouest de cet empire. Il y porte les noms de
B o m b o k a n a g a s i r a et Akagotsi . Il atteint une taille de huit à dix pouces. Dans
le vivant, la tête et le tronc sont d'un rouge de brique pâle, passant au blanchâtre
sur les parties inférieures. La moitié supérieure du tronc est parsemée de petites
taches rondes jaunâtres. On voit plusieurs taches semblables d'un violet pâle sur les
flancs. L'iris est d'un vert brunâtre; la nageoire caudale d'un rouge foncé, tirant au
noirâtre vers le milieu. La couleur du fond des autres nageoires est d'un blanc-bleuâtre
assez pâle; mais les pectorales et les dorsales ont leurs rayons teints de rouge, et ces
dernières nageoires portent en outre plusieurs taches irrégulières, orbiculaires et d'un
vert sale. Cuvier se trompe en assignant à cette espèce six rayons aux ouies; il y en
a sept, et on en trouve le même nombre dans la nouvelle espèce, que nous nous proposons
de décrire sous le nom de B. curtus.
(1) L'Opliclite (Uoplichthys Langsdorffil), rangé par Cuvier à la suite des Ptatycéphales, appartient,
comme me Va démontré l'anatomie de ce poisson, à la famille des Callionymes; nous en donnerons plus tard
la description avec une figure faite sur le frais. ^^