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par devant il existe une bande analogue, mais elle est très dtroite et ne devient gu6re
visible que sous l'oeil. Tout le museau est gris, à l'exception de la mâchoire supérieure
qui est noire. La couleur des côtés du poisson est relevée par une vingtaine
de bandes longitudinales, foncées sur le dos, plus pâles et indistinctes sur
les parties inférieures; ces bandes se dirigent obliquement en arrière en montant un
peu, les supérieures sont un peu courbées en S et souvent bifurquées à leur extrémité.
Les épines de la dorsale et de l'anale ainsi que la pointe des membranes qui
s'attachent à ces épines sont teintes de noirâtre. La dorsale et l'anale molles sont
pourvues d'un bord noirâtre suivi en dedans d'une bande étroite d'un jaune d'or.
La caudale offre à son bord postérieur une large bande blanchâtre séparée de la
couleur du fond par xme ligne noire. L'iris est d'un bleu noirâtre. Il parait que ce
poisson est rare an Japon; nous n'en avons reçu qu'un seul individu.
LES HÉNTOCHUS. (HENIOCUUS.)
Heniochus macrolepidotus, Pl. XLIV,, fig. L — Cette espèce commune dans
la mer des Indes se trouve dans la plupart des collections et elle est si connue par
l'excellente description donnée par G. Cuvier, 1. c. tome 7, p. 93, qu'il serait inutile
d'en fournir ici une nouvelle. Cependant les figures publiées jusqu'à ce jour et dont
la meilleure se trouve dans Bloch, PI. 200, fig. 1, ayant été faites sur des individus
conservés à l'esprit de vin, nous reproduisons celle que Mr. Bürger â fait dessiner
sur le frais. On voit par celte figure faite sur un jeune individu que ce
poisson est d'un blanc bleuâtre plus pâle sur le ventre que sur les parties supérieures.
La caudale, les pectorales et la portion molle de la dorsale sont d'un
jaune citron; cette teinte se mêle également, sur la portion epineuse de la dorsale,
au noir de la bande postériein-e du corps. Le trois bandes dont le corps de cette
espèce est ornée sont d'un noirâtre plus clair sur le tronc que sur les nageoires. L'iris
est blanchâtre.
Cette espèce porte, au Japon, le nom de Kohatatate. On la prend en grand nombre,
en été, en compagnie de diverses espèces de la famille de Gobioïdes, dans la baie
de Nagasaki, mais la plupart des individus ne portent ordinairement que deux pouces
en longueur; nous en possédons cependant de trois à quatre pouces. Les dépouilles desséchées
de ce poisson se trouvent, au Japon, dans toutes les collections d'histoire naturelle.
LES HOLACANTHES. (HOLACAKIUES.)
Holacanthus septentrionalis. Pl. LXIV. — Parmi les espèces de ce genre
décrites jusqu'à ce jour, c'est des Holacanthus imperator et annularis que celle du
Japon se rapproche le plus. Elle s'en distingue cependant au premier abord par la
disposition diverse des raies dont son corps est orné. Quant à ses formes en général,
on ne peut nier qu'elles n'oflrent beaucoup de rapports avec l'IIolacanthus annularis,
mais, pour rendre toute confusion impossible, il suffit d'observer que l'espèce du
Japon n'a ni la dorsale molle ni les ventrales prolongées en pointe. Les nombres
des rayons des nageoires sont aussi un peu dillérens.
La hauteur du corps est presque deux fois dans la longueur totale du poisson; la
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tête y est quatre fois. Le profil forme une pente assez considérable, mais au devant des
narines le museau se prolonge en ligne presque droite. L'oeil est assez rapproché du sommet
de la tête. Le préopercule est dentelé au bord et pourvu vers le bas, comme d'ordinaire,
d'un fort aiguillon horizontal enveloppé à sa face postérieure d'un étui membraneux.
La couronne des dents est aiguë et accompagnée à sa base, de chaque côté, d'une petite
pointe à peine visible à l'oeil nu. La ligne latérale, d'abord parallèle à celle du
dos, s'en rapproche peu-à-peu vers le derrière et aboutit à la base du dernier rayon
de la dorsale. Les nageoires sont toutes assez régulièrement développées et de grandeur
moyenne; la dorsale et l'anale sont arrondies par derrière; la caudale est également
arrondie à son bord postérieur. Les écailles sont petites et rudes au toucher.
D. 13 + 18; A. 3 + 18; V. 1 + 5 ; P. 16; C. 17. — Ce poisson offre, à l'état frais, un système
de coloration assez agréable. La couleur générale est un brun jaunâtre plus clair sur
les parties supérieures; cette teinte passe au brun de terre sur les portions molles
de la dorsale et de l'anale, et au jaune sur la caudale, les pectorales et les ventrales.
Le corps de ce poisson est orné de dix à douze raies longitudinales d'un bleu grisâtre,
dont la disposition est assez variée et sujette à de nombreuses varietés individuelles.
Ces raies qui forment le plus souvent des ondulations plus ou moins prononcées, sont
tantôt incomplètes, tantôt elles se réunissent deux- à deux soit pour aboutir à un seul
point, soit pour former un réseau compliqué, ce qui a souvent lieu sur les nageoires. On
ne voit aucune de ces raies ni sur les ventrales ni sur la caudale, mais il en existe près de
la base des pectorales et il s'en trouve une sur la fin du dernier tiers de cette nageoire.
La bouche est également bordée d'une raie bleue. L'iris est d'un jaune tirant sur l'olivâtre.
On désigne cette espèce, au Japon, sous le nom de Hatatate-norui , ce qui signifiée
espèce de Hatatate, ce dernier mot étant le nom générique japonais pour les
Chétodons. Elle y est assez rare. Sa taille est de six à sept pouces.
LES PLATAX. (PLATAX.)
Platax vespertilio japonicus. Pl. XLIII. Ce Platax des mers du Japon me
parait offrir tant d'analogie avec le Chaetodon vespertilio de Bloch, Pl. 199, fig. 2,
ou Platax Blochii, Cuv. et Val. VII, p. 222, que je n'ai pas cru devoir l'en séparer comme
espèce particulière. En effet, il ne parait en différer que par quelques rayons de moins
aux nageoires et par le manque de bande noire à la caudale , différences dont la première
est due peut-être à une variété individuelle, la seconde à l'âge plus avancé
de nos individus. Quoiqu'il en soit, le Platax des mers du Japon offre les traits caractéristiques
suivans. Son corps est d'un septième plus long que large. La dorsale
est à-peu-près de même longueur que l'anale, et la longueur de ces nageoires égale
la hauteur du corps. La tête rentre quatre fois dans la longueur totale du poisson.
Les ventrales atteignent la fin du deuxième tiers de la longueur de l'anale. Les pectorales
sont peu développées; la caudale est coupée en ligne droite à son bord postérieur.
La ligne latérale forme eu haut une inflexion assez forte et ne devient droite
que sur le lobe de la queue. Le profil descend comme d'ordinaire assez rapidement; le
front et le museau sont un peu bombés. D. 5 + 30 à 33; A. 3 + 24 à 26; V. 1+5;
P. 18; C. 18. — Ce poisson porte cinq à six pouces en longueur totale. La
teinte du fond est, à l'état frais, d'un gris-blanc bleuâtre, plus clair sur les parties
inférieures que sur les supérieures. Cependant, les bandes noirâtres et mal détermi