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jusqu'à présent seulement dans la Méditerranée et dans l'Océan atlantique, 2. les Sérioles
à longues ventrales et à corps pourvu de larges bandes verticales, espèces propres à
ce qu'il parait à l'Océan indien; 3. les Sérioles à corps très-comprimé, à petites
ventrales et à longues pectorales, groupe qui ne renferme qu'une seule espèce, la
Sériole cosmopolite répandue dans l'Océan atlantique jusque dans la mer des Indes.
Les Sérioles proprement dites, se trouvent cependant aussi dans l'hémisphère orient
a l , car nous en avons reçu trois différentes espèces du Japon, et une autre, assez
voisine de la Sériole de Duméril, a été rapportée par nos voyageurs de Timor. Il
existe encore dans les mers du Japon, outre les trois Sérioles proprement dites, dont
nous venons de faire mention, une quatrième, également inédite, mais qui parait
appartenir au deuxième groupe de ce genre, c'est à dire aux Sérioles à ventrales
alongées et à corps orné de bandes verticales.
L'espèce dont nous nous occuperons d'abord et h laquelle nous avons conféré
l'épithète de purpurascens, ressemble sous beaucoup de rapports à la Sériole de
Duméril, mais elle s'en distingue par ses formes un peu plus allongées, par la courbe
beaucoup plus douce que fait la ligne latérale, par sa dorsale un peu plus reculée
en arrière, par deux rayons de moins k la dorsale molle, et par les nuances un
peu diverses des teintes. La hauteur du corps est, dans cette Sériole, quatre fois
moins un sixième dans la longueur totale du poisson; la téte y est environ quatre
fois. Le museau occupe un peu plus du tiers de la longueur de la téte et les maxillaires
s'étendent jusque sous l'axe vertical de l'oeil. La ligne du profil forme uné
courbe assez régulière et douce et n'est guère sensiblement concave sur le front.
Les dents sont absolument comme dans la Sériole de Duméril, c'est à dire elles sont
en velours et disposées sur de larges bandes qui occupent les mâchoires, les palatins,
le vomer, le centre et les bords de la langue. Le maxillaire offre, à sa surface
externe, quelques faibles stries longitudinales, on en voit également sur le préopercule
où elles sont cependant divergentes. Toute la téte, à l'exception des joues,
est lisse. Les écailles des joues ressemblent à celles du tronc, qui offrent absolument
la même grandeur et la même forme que celles de la Sériole de Duméril.
La ligne latérale parfaitement droite à sa partie postérieure forme, à sa moitié
antérieure, une courbure assez douce, mais très-étendue. Le point d'insertion de la
première épine de la dorsale ne correspond pas à la base des pectorales comme
dans la Sériole de Duméril, car cette nageoire naît plus en arrière dans notre
espèce du Japon, de sorte qu'une ligne perpendiculaire, tirée du point que nous
venons de nommer, passe derrière la base des pectorales à une distance égale à celle
du diamètre de l'oeil. Du reste, les nageoires elles-mêmes ne présentent rien de
particulier; la première dorsale est composée de sept épines, outre l'épine horizontale
antérieure qui est cependant tout à fait cachée sous la peau; la caudale est plus
ou moins profondément échancrée; les pectorales sont peu développées et n'occupent
que le huitième de la longueur totale du poisson; les ventrales, lorsqu'elles sont
couchées en arrière, s'étendent avec leur pointe jusqu'au milieu de la distance
comprise entre ces nageoires et les deux épines libres de l'anale; la dorsale et l'anale
molles sont assez longues et un peu prolongées à leur partie antérieure. D. 7 et
1 + 30; A. 2 et 1 + 20; V. 1 + 5; P. 20; C. 25. A l'état frais, la couleur générale
de ce poisson est un brun pourpre nuancé de violet sur les côtés de la téte, et
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passant au blanc sale sur les parties inférieures. Une raie passablement large, mais
mal déterminée, d'un jaunâtre pâle, s'étend, en ligne droite, depuis l'oeil jusque sur
le milieu des côtés de la caudale. Les nageoires sont d'un brun clair, très-pâle
sur les ventrales, plus vif et tirant au jaunâtre sur les pectorales. L'iris est d'un
blanc bleuâtre.
A k a b a n a est le nom sous lequel les japonais désignent ce poisson, qui atteint
ordinairement une taille de deux pieds et que l'on prend on grand nombre, en automme,
avec d'autres Scombéroïdes, pour le saler, et transporter sa chair dans l'intérieur
de l'empire.
2. Seriola aureovittata. Pl. LXII, fig. 1. Cette seconde Sériole du Japon
diffère beaucoup de la première par son profil droit, par sa dorsale épineuse plus
basse, par un nombre plus considérable de rayons à la dorsale molle et à l'anale,
par la ligne latérale relevée un peu en carène sur le lobe de la queue, par sa
bouche un peu moins fendue, par ses formes un peu moins allongées et par ses
couleurs. Du reste, elle est absolument modelée sur le même type que la précédente,
et ses dents, ainsi que les écailles, n'offrent pas la moindre disparité. La hauteur
du corps est quatre fois et un sixième dans la longueur totale du poisson; la téte
y est quatre fois. La ligne du profil est beaucoup moins courbée que dans l'espèce
précédente et forme, avec l'axe longitudinal du corps, un angle beaucoup plus aigu;
cette ligne presque droite, n'offre q'une concavité très-légère sur le museau, une
autre à peine sensible s'aperçoit sur le front, tandis que l'entre-deux des yeux est
légèrement convexe. La courbure de la ligne latérale est comme dans l'espèce précédente;
les pectorales sont un peu plus échaucrées en haut de leur bord postérieur,
et la dorsale épineuse est beaucoup plus basse, de sorte que le septième rayon est
quelquefois si court qu'il reste en grande partie caché sous la peau. D. 7 et 1 + 34;
A. 2 et 1 + 21; V. 1 + 5 ; P. 22; C. 22. Ce poisson offre des teintes assez agréables.
Les parties supérieures sont, à l'état frais, d'un bleu foncé tirant un peu sur le
grisâtre; les parties inférieures sont argentées, et ces deux teintes sont séparées par
une raie assez large d'un jaune doré, et qui s'étend depuis l'éxtrémité du museau,
par l'oeil, tout le long des côtés du corps, pour se perdre vers la base de la caudale.
L'iris est également d'un jaune d'or. Les nageoires sont vertes; mais cette teinte,
assez vive sur la caudale, est plus foncée sur la dorsale molle et très-pâle sur les
pectorales; elle passe au bleu noirâtre sur la première dorsale et au jaunâtre sur
l'anale; les ventrales sont tout-à-fait jaunes..
Ce poisson, appelé Hirasu par les Japonais, parvient ordinairement à une taille de
dix-huit pouces. Il est plus rare que les deux autres Sérioles proprement dites, du
Japon, en société des quelles on le prend quelquefois dans les grands rets destinés à
la péclie de diverses sortes de poisson. Les Japonais vantent beaucoup le goût excellent
de la chair de ce poisson.
3. Seriola quinqueradiata. Pl. LXTI, fig. 2. En n'examinant cette espèce
que superficiellement, il est facile de la confondre avec la précédente. Elle offre
absolument les mêmes formes et les mêmes proportions; les dents, les opercules, la
ligne latérale, les écailles, la forme de ses nageoires, en un mot tout est comme