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 L E S  iSCOmiSUROIDES.  
 LES  MAQUEREAUX.  (SCOMBER).  
 1.  Scomber  scombrus  japonicus.  Ou  sait  que  les  Maquereaux  se  divisent  naturellement  
 en  deux  groupes,  extrêmement  voisins  l'un  de  l'autre  par  l'ensemble  de  
 leurs  formes  et  par  leur  aspect  général;,  mais  se  distinguant  entre  eux  d'une  manière  
 tranchante  par  la  présence  ou  par  l'absence  d'une  vessie  natatoire  et  par  le  nombre  
 plus  ou  moins  considérable  des  épines  de  la  première  dorsale.  Des  espèces  dépourvues  
 d'une  vessie  natatoire  et  de  rayons  plus  nombreux  à  la  première  dorsale,  on  ne  
 connaît  jusqu'à  présent  avec  certitude  qu'une  seule,  savoir:  le  Maquereau  commun.  
 Scomber  scombrus  de  Linnaeus,  espèce  commune  dans  la  Méditerranée,  sur  les  côtes  
 atlantiques  de  l'Europe  et  dans  les  parages  occidentaux  de  la  mer  du  nord,  mais  plus  
 rare  dans  les  autres  parties  de  cette  mer  et  dans  la  Baltique.  Cuvier  a  indiqué  
 une  deuxième  espèce  de  Maquereau  commun,  originaire  du  Cap  de  Bonne  Espérance,  
 et  connue  seulement  par  le  squelette;  mais  cette  espèce  ou  race  ne  se  distingue,  
 suivant  Cuvier,  du  Maquereau  commun  que  par  des  dents  plus  menues,  plus  nombreuses  
 et  plus  serrées.  Il  existe  également  au  Japon  un  Maquereau,  en  tout  point  
 semblable  au  Maquereau  commun,  mais  qui  parait  plutôt  se  rapprocher  de  la  race  
 du  Cap  par  ses  dents  faibles  et  nombreuses.  N'ayant  pas  été  à  même  d'examiner  ce  
 Maquereau  du  Cap  en  nature  et  ne  possédant  qu'un  seul  individu  de  la  race  du  Japon,  
 nous  n'avons  pu  constater  avec  précision  le  degré  d'affinité  qui  existe  entre  ces  deux  
 races  et  nous  avons  préféré,  au  lieu  de  réunir  ces  deux  races  sous  la  même  dénomination, 
   désigner  provisoirement  la  dernière  sous  le  nom  de  Maquereau  commun  
 du  Japon.  Cuvier,  1.  c.  p.  55,  a  fait  mention  d'un  Maquereau  à  dos  bariolé  du  Japon, 
   d'après  une  figure  qui  fait  partie  d'un  imprimé  japonais;  mais  comme  il  existe  
 dans  les  mers  du  Japon  trois  espèces  ou  races  de  Maquereau,  il  est  impossible  de  
 décider  à  laquelle  de  ces  trois  espèces  il  convient  de  rapporter  la  figure  que  nous  venons  
 d'indiquer.  Quant  aux  descriptions  des  deux  prétendues  espèces  japonaises  de  
 Maquereau,  publiées  par  Houttuyn  P),  elles  sont,  comme  l'a  déjà  observé  Cuvier,  1. c.  
 p.  54,  trop  superficielles,  pour  qu'on  puisse  se  faire  une  idée  précise  de  ces  animaux.  
 L'individu  du  Maquereau  commun  du  Japon,  rapporté  par  Mr.  de  Siebold,  est  long  
 de  quinze  pouces.  Comparé  au  Maquereau  commun  des  mers  d'Europe,  il  ne  s'en  
 distingue  en  effet  que  par  ses  dents  qui  sont  moins  longues,  plus  délicates,  plus  nombreuses  
 et  par  conséquent  plus  serrées.  Tous  les  autres  détails  de  son  organisation,  
 ses  formes,  la  distribution  des  teintes  sont  tout-à-fait  semblables  à  celk^s  de  l'espèce  
 d'Europe.  Il  a  comme  celle-ci,  douze  épines  à  la  première  dorsale,  et  le  nombre  des  
 (1)  nist.  nat.  des  Poissons,  TJ]I,  p.  56;  Scomber  capensis.  
 (2)  Veiliandeliiigen  der  naarlcmnier  Maatschappij,  Vol.  XX,  pan.  11,  p.  331,  Scomber  japoniciis  ct  Scoml)er  
 anratiis.  
 rayons  des  autres  nageoires  ainsi  que  les  fausses  nageoires  ne  présentent  pas  la  plus  
 légère  dilférence.  La  coupe  des  pièces  operculaires  est  absolument  la  même;  le  dos  
 est  comme  d'ordinaire,  orné  de  chaque  côté  d'une  trentaine  de  lignes  ondulées  noires,  
 et  il  existe,  le  long  des  flancs,  une  ligne  longitudinale  noirâtre,  indistinctement  ondulée, 
   accompagnée  vers  le  bas  d'une  deuxième  ligne  moins  prononcée,  ça  et  là  interrompue, 
   et  s'elTaçant  par  degrés  vers  les  parties  postérieures  de  la  queue.  Les  parties  
 molles  enfin  présentent  la  même  organisation,  soit  par  l'absence  complète  de  
 vessie  natatoire,  soit  par  la  forme  de  la  vésicule  du  fiel  allongée  en  boyau  étroit,  etc.  
 Il  ne  nous  est  parvenu  aucune  notice  sur  les  couleurs  naturelles  de  ce  poisson,  ni  sur  
 sa  manière  de  vivre.  
 2.  Scomber  pneumatophorus  j  a p o n i c u s .  Pl.  XLVII.  —  Indépendamment  du  
 Maquereau  dont  nous  venons  de  parler,  le  Japon  produit  encore  une  autre  espèce  de  
 Maquereau  à  dos  bariolé,  et  qui  s'éloigne  du  précédent  parce  qu'il  a  une  vessie  natatoire  
 assez  développée.  Les  Japonais  distinguent  même  deux  races  de  cette  espèce;  
 il  parait  par  conséquent  que  ces  deux  races  représentent  les  deux  races  de  Maquereaux  
 de  la  Méditerranée,  connues  sous  les  noms  de  Scomber  pneumatophorus  et  colias.  
 Je  n'ai  pu  parvenir  à  distinguer  entre  elles  les  deux  races  japonaises  au  moyen  de  
 caractères  tranchans  et  précis,  et  le  défaut  d'individus  bien  conservés  des  deux  Maquereaux  
 à  vessie  natatoire  de  la  Méditerranée  m'a  empêché  de  constater  s'il  existe  
 des  caractères  suffisans,  pour  regarder  comme  espèces  particulières  les  Maquereaux  
 du  Japon,  dont  je  viens  de  faire  mention.  Je  puis  seulement  affirmer  que  ces  Maquereaux  
 japonais  se  distinguent  du  Scomber  grex  de  l'océan  atlantique,  par  leur  estomac  
 plus  allongé  ainsi  que  par  leurs  coecums  plus  courts  et  moins  nombreux,  et  qu'ainsi  
 ils  se  rapprochent  également,  à  cet  égard,  dos  Maquereaux  pneumatophores  de  la  
 Méditerranée.  
 Les  deux  Maquereaux  à  vessie  natatoire  du  Japon  présentent  sous  tous  les  rapports  
 les  mêmes  formes,  les  mêmes  nombres  aux  rayons  des  nageoires,  et  la  même  organisation  
 que  ceux  de  la  Méditerranée,  de  sorte  qu'il  serait  inutile  d'en  donner  une  description  
 détaillée.  Nous  nous  contenterons  en  conséquence  de  communiquer  ces  détails  
 qui  pourront  dans  la  suite  servir  à  reconnaître  ces  poissons.  
 La  petite  race,  à  laquelle  nous  avons  donné  l'épithète  de  minor ,  se  rapporte  en  
 tout  point  au  Scomber  pneumatophorus  de  la  Méditerranée.  A  l'état  frais,  il  est  d'un  
 vert  bleuâtre  terne,  assez  clair  sur  les  flancs  et  passant  à  l'argenté  vers  les  parties  
 inférieures,  et  au  noirâtre  vers  l'extrémité  du  museau.  Les  nageoires  pectorales  et  
 la  caudale  sont  d'un  olivâtre  pâle,  teinte  dont  on  voit  aussi  de  légères  nuances  sur  
 les  côtés  de  la  tête,  sur  l'iris  de  l'oeil  et  sur  les  flancs.  Les  autres  nageoires  sont  
 grisâtres.  Comme  dans  les  Maquereaux  pneumatophores  de  la Méditerranée,  il  existe  à  
 la  partie  supérieure  du  museau  un  large  espace  blanchâtre  qui  se  prolonge  sur  le  
 front  et  par  devant  les  yeux,  mais  qui  ne  paraît  guère  être  sensible  dans  les  individus  
 frais.  Les  taches  dont  le  dos  est  orné,  sont  d'un  noirâtre  pâle  tirant  sur  le  bleu;  
 celles  qui  se  trouvent  par  devant  de  la  seconde  dorsale  sont  en  chevron;  les  autres  
 sont  irrégulières  et  forment  des  anneaux  incomplets  ou  des  taches  transversales.  On  
 voit,  au  dessous  de  ces  taches,  une  série  de  points  ou  de  petites  taches  rondes,  disposées  
 en  ligne  ondulée.  Ce  Maquereau  atteint  une  longueur  de  neuf  pouces;  mais  
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