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nageoires sont d'un bleu grisâtre, tirant un peu au roux sur les rayons des nageoires
inférieures. L'iris est d'un blanc argenté et l'on observe des teintes roses autour
de la bouche.
J e ne trouve à cette espèce que quatre dents pharyngiennes, serrées et très-pointues
comme dans la précédente.
LES CA.POÈTES. (CAPoëii).
1. Capoëta elongata. Pl. C, fig. I. Les voyageurs hollandais ont découvert
dans les eaux douces du Japon six petits Cyprinoïdes, qui tiennent des Ables
(Leuciscus) par tous leurs caractères essentiels, mais qui s'en éloignent cependant
par la présence d'un petit barbillon pendant de chaque côté de la commissure des
lèvres. Ces poissons se rapprochant par ce caractère des Capoètes de Mr. de
Valenciennes, et s'éloignant ainsi que ces Capoètes par l'ensemble de leur organisation
et leurs formes, des Goujons (Gobio) et des Tanches (Tinca), qui offrent ce
même caractère, nous les avons rangés dans le genre Capoëta, observant toutefois
qu'ils n'ont pas le grand rayon de la dorsale dentelé et qu'ils se rapprochent, tant par
ce caractère négatif que par leur physionomie, beaucoup plus des Ables que les Capoètes
de Mr. de Valenciennes. Quelques espèces japonaises étant même tellement voisines
de certaines Ables qu'elles ne paraissent guère s'en distinguer que par leur barbillon,
il est évident que ce genre, tout en offrant l'avantage d'être basé sur un caractère
tranchant, n'en est pas moins un des plus artificiels que l'on puisse imaginer
On doit par conséquent dire que les Capoètes du Japon sont des Ables pourvus à
Tangle de la bouche d'un petit barbillon. Quant à la forme du corps des espèces
japonaises, elle varie considérablement suivant les espèces; car quelques unes ont le
corps allongé et gros, tandis qu'il est très-comprimé et élevé dans d'autres, et que d'autres
encore sont intermédiaires sous ce rapport aux deux extrêmes que nous venons de
citer. Rangeant les espèces suivant la forme du corps, nous commençons par celles
q u i , oifrant les formes les plus allongées, se rapprochent à cet égard davantage
des Capoètes de Mr. de Valenciennes que toutes les autres espèces japonaises Ce
sont aussi ces mêmes motifs qui nous ont porté à attribuer à notre première espèce
l'épithète latine d'elongata.
Nous possédons deux individus de ce petit poisson; l'un de trois pouces, et l'autre
de trois pouces et demi de long. La grosseur du corps fait la moitié de sa haut
e u r , qui surpasse un peu la longueur de la tête et entre quatre fois dans la longueur
comprise entre l'extrémité du museau et l'échancrure de la caudale. Le
diamètre de l'oeil égale la longueur du museau, qui est quatre fois dans celle de la
tête. L'entre-deux des yeux est de moitié plus considérable que le diamètre de ces
organes. Les orficices de la narine, seulement séparés par une mince cloison prolongée
en un lobe qui recouvre l'orifice postérieur, s'ouvrent sur les côtés du dessous
du museau, au milieu de la distance comprise entre rintermaxillaire et les yeux
La bouche est peu spacieuse; elle s'étend jusqu'à l'extrémité du museau, mais le"
maxillaire ne se prolonge en arrière que sous l'aplomb de la fin du troisième quart
de la longueur du museau; sa fente forme avec l'axe longitudinal du corps un angle
très-aigu. La longueur du barbillon qui se trouve attaché près de l'angle formé par
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la jonction des bords inférieur et postérieur du maxillaire, n'excède guère la moitié
du diamètre de l'oeil. Le diamètre des sous-orbitaires égale le tiers de celui des
yeux; mais la troisième de ces pièces est un peu plus large et presque du double
plus longue que les autres. Les bords de l'opercule forment un angle un peu obtus
et arrondi. Le dessus de la téte est arrondi vers les côtés; la ligne qui détermine
cette partie est à-peu-près droite jusque sur le museau, où elle devient un peu arquée
La ligne de démarcation entre la nuque et la téte est presque droite. Les té-uments'
de la tête ollrent une surface unie, même sur les opercules. La ligne latérale
droite dans presque toute son étendue, monte par devant un peu vers le haut Les
écailles ont leur surface marquée de stries extrêmement fines, très-serrées et un neu
divergentes; on compte environ 38 écailles sur la ligne latérale, et enlre le ventre
et le dos 13 rangées d'écaillés, dont 5 se trouvent au dessus de la ligne latérale
L'anus s'ouvre tout près du commencement de l'anale, sur la fin du deuxième tiers
de la distance comprise entre le bout du museau et la base de la caudale
Les pectorales se trouvent placées sur la ligne tirée depuis l'angle de la" bouche et
parallèle à l'axe longitudinal du poisson; leur longueur égale celle de la téte sans le
museau; leur extrémité est éloignée de la base des ventrales à une distance é-alant
la mctié de leur longueur. Les ventrales sont d'un cinquième plus courtes aie les
pectorales, et elles atteignent presque l'orifice de l'anus. L'anale, dont le bord infé'
rieur est droit, est tant soit peu plus courte que les ventrales; elle est précédée
d'une faible épine de moitié plus courte que le rayon très-grêle et flexible qui la
suit, auquel elle est aeollée et qui est aussi long que le premier rayon mou de cette
nageoire. La caudale est échancrée, ses lobes libres sont pointus et leur lonc^ueur
occupe la moitié de la nageoire. La dorsale est un peu plus rapprochée de la^ téte
que les ventrales; sa forme et la nature du deuxième et troisième des rayons indivisés
sont absolument semblables au premier et deuxième des rayons de l'anale; mais cette
nageoire dorsale est d'un tiers plus grande que l'anale. D. 3 + 7 ; A 2 + 6 - V 2 + 7
et dont le dernier rayon est indivisé; P. 15; C. 19, outre les rayons latéraux Accessoires'
Conservé dans la liqueur forte, le corps de ce poisson est d'un brun à reflets argentés,
foncé sur le dos et pâle sur le ventre. Une large raie mal déterminée d'un
bleuâtre argenté s'étend le long des côtés du corps. Les opercules sont d'uu blanc
argenté très-pur, et les nageoires d'un jaunâtre uniforme. Toutes les écailles se
trouvent parsemées de points noirs excessivement petits.
2 Capoëta gracilis. Pl. C, fig. 2. N'ayant reçu qu'un seul individu de cette
espèce, et cet individu ne se prêtant guère, à cause de sa petite taille qui n'est
que de deux pouces et demi, à un examen minutieux, nous n'avons pas cru devoir
placer cette espèce à la téte du genre, quoiqu'elle offre des formes plus grêles qu'aucune
des autres espèces japonaises. Comme elle ressemble du reste sous beaucoup
de rapports à la précédente, il suffira, pour s'en faire une idée précise, d'en indiquer
jes traits distiuctifs, qui sont eu effet nombreux et faciles à saisir.
«ons constaterons d'abord que cette espèce offre des formes un peu plus allon..ées
a hauteur du corps étant cinq fois et demie dans la longueur comprise entre l'exémité
du museau et l'échancrure de la caudale; aussi le corps en arrière de la
dorsale est-il, proportions gardées, plus grêle. La tête offre un aspect assez divers;
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