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 P e r c a - l a b r a x  japonicus.  Pl.  II.  fig.  1.—  Également  décrit  par  Cuvier  et  Valenc.  
 II  p.  85j  ce  poisson  n'a  pas  encore  été  figuré.  La  figure  que  nous  en  donnonS;,  a  été  
 faite  sur  le  vivant  et  sur  un  individu  à-peu-près  de  trois  pieds  de  longueur^  taille  que  
 l'espèce  atteint  ordinairement.  Elle  se  reconnaît  facilement  au  grand  nombre  de  
 raj'ons  de  la  première  dorsale,  qui  est  de  douze.  La  couleur  du  fond  est  un  bleuverdiitre  
 sale^  qui  passe  au  blanc  vers  les  parties  inférieures.  Les  nageoires  sont  
 d'un  gris-brun  foncée  et  on  remarque  une  suite  de  points  noirtitres  sur  les  membranes  
 de  la  première  et  sur  la  partie  antérieure  de  la  seconde  dorsale.  
 On  voit  dans  les  jeunes  individus,  deux  rangées  de  points  semblables  s'étendant  de  
 cliaque  côté  le  long  du  dos;  mais  ces  taches  disparaissent  totalement  avec  l'âge.  
 L'iris  est  d'un  brun  jaunâtre.  Ce  poisson  s'appelle  Suzuki  au  Japon,  comme  l'a  déjà  
 remarqué  M.  de  Langsdorff.  Sa  chair  n'est  pas  moins  recherchée  que  celle  du  Niphon,  
 et  il  se  prend  dans  les  mêmes  lieux  et  de  la  même  manière  que  celui-ci.  Nos  collections  
 contiennent  une  variété  de  cette  espèce,  caractérisée,  même  dans  le  jeune  
 âge,  par  l'absence  totale  de  taches  sur  le  dos;  on  n'en  voit  même  que  des  traces  sur  
 la  dorsale.  
 L E  DIPLOPRION.  (DIPLOPKION.)  
 D i p l o p r i o n  bifasciatum.  Feu  Kuhl  et  van  Hasselt  ont  découvert  ce  poisson  curieux  
 sur  les  côtes  de  l'ile  de  Java,  et  M.  Müller  l'a  retrouvé  à  Timor.  Il  a  été  décrit  
 et  figuré  par  Cuvier  et  Valenc.  Vol.  II,  p.  137,  Pl.  21.  On  nous  en  a  également  envoyé  
 du  Japon,  et  les  individus  de  cette  contrée  ressemblent,  hormis  leur  taille  plus  
 forte,  en  tout  point  à  ceux  de  Java.  En  comparant  cependant  les  dessins  faits  sur  
 le  vivant  de  ce  poisson,  l'un  à  Java,  l'autre  au  Japon,  on  trouve  les  différences  suivantes, 
   que  nous  croyons  devoir  attribuer  en  partie  à  l'âge  divers  des  deux  individus,  
 qui  ont  servi  de  modèle.  Dans  celui  du  Japon,  la  couleur  du  fond  est  beaucoup  
 moins  vive  que  dans  celui  de  Java,  et  tirant  au  grisâtre.  Les  deux  bandes  transversales  
 de  la  tête  et  du  corps  sont  presque  effacées  et  d'un  brun  grisâtre,  au  lieu  d'être  
 d'un  brun  foncé.  La  première  dorsale,  les  ventrales  et  les  membranes  entre  les  deux  
 épines  de  l'anale  sont  bleuâtre,  tandis  qu'elles  offrent  une  teinte  noirâtre  tirant  au  
 jaune  dans  l'individu  de  Java.  L'iris  enfin  est  bleu  et  non  pas  jaune.  —  Nos  individus  
 ont  tous  une  taille  de  10  pouces  environ.  Ce  poisson,  appellé  Sewas e  au  Japon,  
 y  appartient  au  nombre  des  plus  rares.  On  le  pêche,  durant  l'été,  dans  des  lieux  
 rocailleux.  C'est  de  la  baie  de  Simabara,  que  l'on  en  apporte  quelquefois,  mais  très  
 rarement,  à  Nagasaki.  
 L E S  APOGONS.  (APOGON.)  
 1.  Apogon  novemfasciatus.  Pl.  II.  fig.  2.  Les  collections  formées  au  Japon  
 contiennent  un  Apogon,  qui  offre  les  plus  grands  rapports  avec  l'Apogon  à  neuf  rubans,  
 décrit  par  Cuv.  et  Val.  II,  p.  154,  d'après  des  individus  rapportés  de  Timor  et  de  
 Guam.  L'espèce  nous  a  été  également  envoyée  de  Java.  L'individu  du  Japon  n'en  
 diffère  que  par  des  raies  plus  étroites,  dont  on  en  compte  cinq  do  chaque  côté  du  
 corps.  La  figure  que  nous  publions  de  cette  espèce  ou  variété  du  Japon  a  été  faite  
 sur  un  autre  individu  à  l'état  frais,  mais  qui  ne  nous  est  pas  parvenu.  N'étant  accompagnée  
 d'aucun  renseignement,  nous  la  publions  sans  y  ajouter  une  description,  
 faisant  seulement  observer,  que  le  nombre  des  raies  parait  variable  d'un  individu  à  
 l'autre,  parceque  l'on  en  voit  dans  cette  figure  sept  de  chaque  côté  au  lieu  de  cinq  
 ou  de  quatre.  Quant  aux  rayons  libres  de  la  pectorale,  tels  qu'on  les  voit  sur  notre  
 figure,  nous  observons  qu'il  faut  attribuer  cette  anomalie  à  des  lésions  accidentelles,  
 très  fréquentes  chez  des  poissons  dont  les  membranes  des  nageoires  sont  aussi  minces  
 que  dans  les  Apogons.  
 2.  Apogon  lineatus.  Cette  nouvelle  espèce  rappelle,  par  la  distribution  des  
 teintes,  l'Apogon  lineolatus  d'Ehrenberg,  (Riippel  Atlas  Pl.  12,  fig.  1).  Elle  s'en  distingue  
 cependant  facilement  par  la  moindre  largeur  de  son  anale,  le  manque  de  tache  
 noire  à  la  base  de  la  caudale,  et  son  corps  moins  déprimé.  —  Elle  dépasse  à  peine  
 trois  pouces  en  longueur.  Ses  formes  sont  à-peu-près  les  mêmes  que  celles  de  l'Apogon  
 novemfasciatus;  elle  n'en  diffère  pas  non  plus  par  la  conformation  de  ses  parties;  
 mais  son  museau  est  plus  court  et  plus  gros.  Dans  les  individus  conservés  à  l'esprit  
 de  vin,  la  couleur  du  fond  est  un  brun-rougeâtre  pâle,  prenant  sur  les  côtés  et  les  
 opercules  une  belle  teinte  argentée.  On  voit  sur  le  corps  huit  à  dix  lignes  verticales  
 brunâtres,  mais  tellement  effacées  qu'elles  sont  à  peine  sensibles.  
 Les  nageoires  sont  jaunes;  mais  on  aperçoit  les  restes  d'une  teinte  noire  à  la  pointe  
 de  la  première  dorsale.  —  D.  7  et  1 +  9;  A.  2+8 ;  C.  17;  P.  12;  V.  1 +  5.  
 3.  Apogon  nigripinnis.  Cuvier  dit  dans  la  notice  sur  cette  espèce  II,  p.  152,  
 qu'elle  vient  de  Pondichery,  et  qu'elle  a  été  envoyée  de  Java  au  Musée  des  Pays-Bas  
 par  feu  Kuhl.  N'ayant  pu  retrouver  les  individus  mentionnés,  je  regrette  de  ne  pouvoir  
 décider,  si  les  Apogons  à  nageoires  noires  qui  nous  ont  été  adressés  du  Japon,  
 appartiennent  en  effet  à  cette  espèce.  Ces  Apogons  ont  la  forme  plus  trapue  que  
 l'Apogon  commun,  leur  corps  est  plus  large  et  la  queue  beaucoup  plus  courte.  Ils  
 ont  les  dents  plus  fortes,  la  première  dorsale  et  les  ventrales  plus  longues;  la  caudale  
 enfin  n'est  pas  fourchue.  La  teinte  du  fond  est  un  brun-rougeâtre  pâle,  passant  au  
 jaune  sur  le  ventre.  A  l'exception  de  la  pectorale  et  de  la  caudale,  les  autres  nageoires  
 sont  noirâtres,  mais  elles  laissent  entrevoir  une  teinte  plus  claire  à  leur  centre.  
 Le  bord  du  preopercule  est  muni  de  dents  fort  aiguës,  mais  extrêmement  fines  et  nombreuses. 
   Nous  ne  possédons  nul  renseignement  ultérieur  ni  sur  cette  espèce  ni  sur  
 aucune  autre  du  genre.  
 4.  Apogon  carinatus.  Découverte  par  M.  Langsdorff  et  décrite  par  Cuv.  et  Val.  
 II,  p.  157,  cette  grande  et  belle  espèce  a  été  envoyée  depuis  au  Muséum  des  Pays-Bas.  
 Tout  en  offrant  les  formes  de  l'Apogon  commun,  elle  se  reconnaît  facilement  à  l'étendue  
 et  à  la  couleur  de  sa  seconde  dorsale  et  anale;  ces  nageoires  sont  jaunâtres,  la  
 dernière  est  bordée  de  noir,  la  première  porte  des  nuances  de  cette  teinte  et  une  
 grande  tache  noire  h  sa  partie  postérieure.  La  première  dorsale  est  également  noire  
 vers  le  bout,  et  la  caudale  est  nuancée  d'une  teinte  foncée.  Les  ventrales  et  les  pecto