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pectorales sont de moyenne grandeur et en forme de coeur. La ventrale est comme
à l'ordinaire petite ; elle commence sous l'aplomb de la base des pectorales. L'anus
s'ouvre un peu plus près du mnseau que de la fin de la caudale. La première dorsale
est composée de six rayons flexibles et tous prolongés en filet; les deuxième,
troisième et quatrième rayons surpassent de moitié le diamètre du corps aux pectorales;
les autres rayons égalent ce diamètre. La deuxième dorsale est un peu plus
haute que le diamètre du lobe libre de la queue. L'anale répond par sa forme et sa
position à cette seconde dorsale, mais elle est un peu plus courte et d'un tiers plus
basse. La caudale est assez développée, large et tant soit peu pointue. Les écailles
sont de grandeur moyenne. .le n'ai pu découvrir aucune trace de la ligne latérale.
D. 6 et 11; A. 10 à 11; V. 10; P. 16; C, 16.
Ce poisson est, à l'état frais, d'un brun foncé pointillé de brun noirâtre. Le ventre
passe au bleuâtre. La membrane qui réunit les ventrales est bordée de rouge couleur
de sang. L'anale est plus pâle que les autres parties et tire un peu au jaunâtre vers le
bas. Les individus conservés dans l'esprit de vin sont d'un brun uniforme, et on voit
à la base des pectorales une bande blanchâtre assez large.
On appelle ce poisson au Japon Kawamotsiguro. Il est commun dans les rivières
dans les environs de Nagasaki. On le prend particulièrement en été, lors des
jours pluvieux.
L E S AMBLYOPES. (Ameltopus.)
Amblyopus Lacepedii, Pl. LXXV, fig. 2. Il se pourrait bien que l'Amblyope
qui habite les mers du Japon et qui parait dilTérer de tous ceux connus jusqu'à ce
jour et décrits par Cuvier et Valenciennes, 1. c,, XIL p. 159 à 166, fut identique
avec l'espèce figurée dans un recueil chinois, et établie par Mr. de Lacépède, Poissons,
IV. p. 153, Pl. 14, fig. I, sous le nom de Taenioïde Herrmannien; mais comme il est
impossible de décider cette question, et comme MM. Cuvier et Valenciennes ont conféré
cette épithète d'Hermannien à une autre espèce du Bengale, nous avons cru devoir
désigner l'espèce du Japon sous un nom particulier. Ce poisson, que nous ne
connaissons malheureusement que par une description due à Mr. Biirger et par une figure
faite au Japon sur le frais, parait s'éloigner des autres espèces de ce genre par plusieurs
caractères, notamment par ses formes plus allongées, par des différences plus
ou moins sensibles dans les nombres et par son système de coloration.
L'individu dont nous donnons la figure, était long de quatorze pouces et trois quarts.
Il a les formes très-élancées. La hauteur du corps entre environ seize fois, la longueur
de la téte onze fois dans cette longueur totale du poisson. La téte ressemble par
ses formes à celle des autres espèces; la peau nue qui la recouvre est percée de
nombreux petits pores d'oii suinte un mucus abondant. Les yeux, rapprochés l'un de
l'autre, au sommet de la téte, sont extrêmement petits et cachés dans les téguments
généraux. On voit au devant de ces organes un orifice assez considérable, que Mr.
Biirger prend pour l'orifice postérieur de la narine. L'orifice antérieur donne, comme
dans la plupart des Gobioïdes et Blennioïdes, dans un petit tube charnu placé près
du bord de la lèvre supérieure; ce tube offre, comme dans les Périophthalmes, une
forme conique. La bouche, un peu protractile, est fendue jusque sous l'aplomb de
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l'oeil, et cette fente forme, lorsque la bouche est fermée, avec l'axe longitudinal du
corps, un angle d'environ quarante cinq degrés. Les lèvres sont larges mais peu épaisses.
Les mâchoires sont armées chacune d'une rangée d'environ huit à dix dents
passablement longues, acérées et un peu crochues; on voit derrière ces dents, suivant
Mr. Bürger, plusieurs autres rangées de petites dents obtuses et disposées ¡n pavé,
comme dans certains Sparoïdes. La peau parait complètement nue, lisse et enduite
à l'état frais d'une matière muqueuse. La ligne latérale est presque imperceptible;
elle s'étend, en direction droite, le long du milieu du corps jusqu'à la base de la
caudale. L'anus s'ouvre environ à la fin du premier quart de la longueur totale du
poisson. La nageoire anale s'étend uniformément depuis cet orifice jusqu'à la caudale,
à laquelle elle est réunie intimement. Il en est de même de la dorsale, mais
cette nageoire commence beaucoup plus vers le devant, de sorte que le premier rayon
de l'anale se trouve sous l'aplomb du treizième rayon de la dorsale. Les rayons de
ces nageoires sont flexibles, et les six antérieurs de la dorsale ne sont pas branehus.
La caudale offre une forme lancéolée, mais elle est un peu arrondie à son bord postérieur.
Les pectorales sont enveloppées à leur base de muscles recouverts d'une
prolongation des téguments généraux; leurs rayons sont très-délicats, flexibles, au
nombre de trente-deux, suivant Mr. Bürger, et réunis les uns aux autres au moyen
d'une membrane extrêmement mince. Les ventrales sont, comme à l'ordinaire, soudées
en une seule nageoire, assez grande, arrondie et dont les deux bords latéraux
sont réunis à la base au moyen d'une membrane. B. 5; D. 6 + 42; A. 1+41- C. 15-
P. 32; V. 12.
A l'état frais, cet Amblyope offre un système de coloration assez agréable. La
teinte dominante est un bleuâtre sale et passant à l'olivâtre sur la téte. Les rayons
des pectorales sont d'un jaune brunâtre. La ventrale est d'un rouge couleur de sano-
La dorsale et l'anale tirent également vers leurs bords au rouge couleur de sang.
La caudale, enfin, est d'un brun noirâtre tirant un peu au rougeâlre.
L'espèce parvient ordinairement à une taille analogue à celle de l'individu dont
nous avons donné la figure. Son nom japonais est Dookiu. Elle se tient dans la
vase, d'où on la retire, lorsque les eaux sont basses. On la prend, notamment au
printemps, avec d'autres espèces des genres Gobie et Périophthalme. Elle est particulièrement
abondante dans les baies des provinces de Fizeu et Omura. On la
mange, soit salée, soit simplement séchée. Mr. Bürger nous mande que ce poisson
peut exister au sec plusieurs jours après avoir été retiré de l'eau.
LES PÉRIOPHTHALMES. (Pekiophthalmüs.)
P e r i o p h t h a l m u s modestus. Pl. LXXVI, fig. 2. Cette petite espèce, évidemment
nouvelle pour la science, tient en quelque sorte le milieu entre les espèces
a ventrales réunies jusqu'au bord, et celles dont les ventrales sont parfaitement
séparées.
Elle ne surpasse guère trois pouces en longueur, et ressemble parfaitement aux autres
espèces de ce genre par rapport aux formes de la téte et à celles du corps en
général. La hauteur du corps aux pectorales est environ sept fois dans la longueur
totale; la téte y entré cinq fois et demie. Les dents sont grêles, serrées et atguës