:}02
^'enoiis lie nommer ont établi le genre Crossorhine d'après le poisson curieux que l'on
désigne au Japon sous le nom de Janiuri , et que nos voyageurs ont le premier observé
sur les côtes de cet empire. On en trouve, dans l'ouvrage de M M. Midler et
líenle^ la description faite d'après les individus conservés au Musée des Pays-L5as^ et
la copie de la figure tracée sur le frais par un peintre japonais.
Ce poisson ne surpasse guère, suivant M. Bürger, trois pieds en longueur totale.
On doit le ranger, au Japon, au nombre des espèces rares. Ce sont ordinairement
les pécheurs habitants des îles Goto, qui le prennent en pleine mer, mais seulement
au printemps et en automne, et qui l'apportent sur le marché aux poissons de ¡Nagasaki.
Sa chair olTre un met très-recherché des Japonais.
LES REQUINS. (CARCBÍRIAS).
1. C a r c h a r l a s (Prionodon) j aponi cus , Pl. CXXXITT. — M. Bürger a observé
dans les mers du Japon un requin qui fait partie du sons-genre Prionodon,
juger des mâchoires que ce voyageur nous en a fait parvenir. La figure que M. lîûrger
en a fait faire d'après un individu frais de quatre pieds et demi de longueur,
sert à constater que cette espèce appartient à la deuxième subdivision du genre Prionodon,
(voir Müller et líenle, p. 37 et sniv.,) c'est à dire à celle qui a pour caractère
la première dorsale tout à fait rapprochée des pectorales. Elle parait offrir beaucoup
d'analogie avec les Prionodon lamia et gangeticus, et notamment avec la dernière
espèce, dont elle a aussi le système dentaire, mais dont elle s'éloigne par sa
première dorsale beaucoup plus élevée et plus pointue. Nous regrettons de ne pas
être à portée de fournir plus de détails descriptifs sur cette espèce de requin proprement
dit, la seule que les voyageurs hollandais aient observé dans les mers du
Japon.
On prend ce requin, suivant M. Bürger, en grand nombre, dans les mers du Japon;
il visite également les baies; mais il est rare qu'on en rencontre des individus
dont la taille excède six pieds. On le désigne au Japon sous le nom de Sirafuca,
et l'o^ mange la chair des jeunes individus.
L E S TRLA.KIS. (TEIAKIS.)
I. Triaki s scyllium. — On doit la découverte de ce poisson à M. Bürger qui
en a fait parvenir au Musée des Pays-Bas un individu empaillé. Cet individu à été
décrit et figuré par M. M. Müller et líenle, Plagiostomes, p. 63 et 64, Pl. XXVf, sous
le nom que nous conservons à l'espèce, jusqu'à présent l'unique du genre Triakis et
de la famille des Scylliodontes, coupes érigées toutes les deux pour ce poisson rare et
curieux sous plusieurs rapports, mais à l'histoire duquel nous ne sommes pas à même
d'ajouter de nouveaux détails.
LES OXYRIIINES. (OxynniNA.)
L Oxyrhina glauca. — C'est encore M. Bürger, qui a fait parvenir au Musée
des Pays-Bas plusieurs individus empaillés de ce poisson rare, avec un beau des-
303
sin fait sur les lieux par des peintres japonais. Ce dessin ayant été communiqué
a M. M. MUller et líenle, ils en ont donné une bonne copie sur la Pl. XXTX de leur
ouvrage sur les Plagiostomes, et l'on trouve à la page 69 de ce même travail la
description des individus adressés du Japon au .Musée des Pays-Bas; mais que ces savants
disent venir bien à tort de l'île de Java. M. Bürger ne parlant pas de cette
espèce dans les notes qu'il nous a envoyés sur les poissons japonais, nous supposons
que l'espèce est très-rare au Japon, et nous regrettons de ne pouvoir fournir
de nouveaux détails sur un poisson dont on ne trouve les dépouilles que dans le Musée
des Pays-Bas.
LES IIEPTANCIIES. (MEPTAÎICIUIS.)
1. ITeptanclius indiens. — Il ne nous est parvenu de ce poisson rare qu'un
seul individu empaillé accompagné d'un dessin fait sur le frais. C'est cct individu
qui a servi de modèle à la description que M. M. ftîûller et líenle, Plagiostomes, p. 82,
ont donné de cette espèce; et on trouve également dans le même ouvrage, PI. XXXIt,
une copie de la figure que 31. Bürger a fait faire au Japon. Il paraît que celte espèce,
qui a été découverte par M. iM. Quoy et Gaimard dans l'Océan Indien, est trèsrare,
tant dans cette mer que dans celle du Japon; car les voyageurs français n'en
ont fait parvenir qu'un seul individu au Musée de Paris, et M. Bi'uger, n'ayant pu
se procurer qu'une seule fois ce poisson, nous l'a fait parvenir sans ajouter aucune
notice ni sur sa manière de vivre ni sur le nom qu'il porte au Japon.
LES EMISOLLES. (¡MUSTELUS.)
L Mus telus vulgari s. Pl. CXXXIV. l'Emisolle ordinaire des mers d'Europe
et qui a aussi été observée dans l'Océan atlantique, au Cap de Bonne Espérance et
à la Nouvelle Hollande, se trouve également dans les mers du Japon, d'oii nos voyageurs
nous en ont adressé plusieurs individus, qui ne diiTèrent en rien de ceux péchés
dans les mers d'Europe. On sait que ces derniers varient individuellement par leurs
teintes-, ainsi qu'on peut le voir par les figures qu'a donné de cette espèce le prince
Bonaparte, Fauna italica, 111, Pl. CXXXll , fig. 1 et 2 , sous les noms de Mustelus
plebejus et equestris ; car suivant RL M. Müller et Henle, Plagiostomes, pag. 64,
les deux espèces du prince ne seraient que des variétés de l'Emisolle ordinaire. La figure
que nous en publions a été faite sur le frais d'après un individu long de deux
pieds et demi, péché dans la baie de Nagasaki. Les teintes diffèrent encore de celles
des deux individus figurés par le prince, en ce qu'elles sont plus pâles et plus uniformes,
savoir d'un gris rougeàtre sur les parties supérieures et d'un blanc grisâtre
sur les inférieures, tandis que l'iris de l'oeil est d'un jaune brunâtre peu foncé.
M. Bürger nous mande cependant que le dos de cette e.spèce est quelquefois parsemé
de petites taches foncées.
On prend ce poisson en abondance dans la baie de- Nagasaki, et on l'apporte
journellement au marché aux poissons de la ville qui porte ce nom. Il ne surpasse
guère deux à trois pieds eu longueur totale. Il forme un des principaux aliments de
K
'tfi