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presque le museau en longueur. L'anus s ouf r e inmediatement au devant de l'anale
sur le commencement du dernier tiers de la longueur totale du poisson. Le museau
est un peu concave à la région de l'organe extérieur de l'odorat ; cet organe consiste
en une simple papille en forme d'un petit tentacule comprimé, mais nullepart percé.
Toutes les parties de ce poisson, î\ l'exception des nageoires et de la moitié postérieure
du lobe libre de la queue, sont hérissées d'épines grêles, mais passablement longues
et très-serrées. Toutes les nageoires sont arrondies à l'extrémité. La dorsale est plus
rapprochée de la tête que l'anale, de sorte que la fin de sa base occupe le milieu
compris entre l'extrémité de la caudale et la base des pectorales. Les pectorales , la
dorsale et l'anale sont peu longues ; elles égalent à peine le tiers de la longueur de
la tête. P. 16; D. 11; A. 10; C. 10.
Dans ce poisson, les parties supérieures sont, à l'état frais, parsemées de taches
rondes, très-serrées et tirant au noirâtre. La caudale oil're des taches semblables , mais
plus foncées, plus grandes et distribuées sur un fond d'un jaune verdàtre. Les autres
nageoires sont d'un jaune pâle. Les parties inférieures du poisson sont d'un jaune
clair mais assez vif, et entrecoupé par de larges raies noires, obliques et qui s'entrelacent
^ suivant les individus, en divers sens. L'iris de l'oeil est d'un rouge pâle.
LES MOLES. (Oktiiagoriscds).
O r t h a g o r i s c u s mola. Pl. CXXVII. Les mers du Japon produisent un Mole,
qui ne parait différer en rien de l'espèce commune des mers d'Europe. JNous en avons
reçu un individu empaillé et long de trente quatre pouces ; celui dont nous publions
la figure faite sur le frais , portait deux pieds en longueur totale. L'individu que nous
en possédons , ressemblant exactement à d'autres, péchés dans nos mers , nous ne donnerons
pas de détails descriptifs d'un poisson connu de tout le monde.
M. Bürger nous mande du reste que cette espèce atteint ime taille beaucoup plus
forte que l'individu qui a servi de modèle à notre figure, qu'on la prend de temps à
autre , en automne, dans les grands rets destinés à la pêche de la Bonite et qu'elle
déchire le plus souvent, que les Japonais ne mangent pas sa chair, et qu'on la désigne
au Japon sous le nom d'Ukigi.
LES DIODOXS. (üioDo^).
L Diodontigrinus, PI. CXXVIII, fig. 1. — Les mers du Japon ne nous ont
fourni que deux espèces du genre Diodon, dont l'une ne parait différer du tigrinus
de Cuvier que par ses rajons, à l'exception de ceux de l'anale, tous parsemés
de points noirs, tandis que l'autre se rapproche pour le moins du Diodon
novemmaculatus de Cuvier. Ne possédant que des individus empaillés de ces espèces
déjà décrites et figurées par Cuvier , nous ne sommes pas à même de donner
de nouveaux détails descriptifs de ces poissons , dont nous publions, du reste, des
figures faites au Japon sur le frais.
Le Diodon tigrinus, Cuvier, Mém. du Musée, tome 4™«, p. 121, Pl. VI , a été rapporté
par Pérou de la Mer des Indes ; il ne parait guère différer de l'orbicularis de
Bloch , Pl. CXXYII. L'espèce des mers du Japon que nous croyons identique avec
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ce tigrinus, ne s'y trouve qu'en très-petit nombre. On la prend de temps à autre au
milieu de l'été , et on mange sa chair. Sa taille est ordinairement de douze à treize
pouces. Ou l'apelle dans cet empire Torabuku. Elle est, à l'état frais, d'un gris
bleuâtre foncé, passant au gris blanchâtre sur le ventre. La moitié supérieure du
poisson, ainsi que les nageoires, à l'exception de l'anale, sont parsemées de taches
noirâtres, orbiculaires et peu larges. L'iris de l'oeil est blanchâtre.
2. Diodon novemma cul a tus . Pl. CXXVtlI, fig. 2. — Le poisson décrit et
figuré sous ce nom par Cuvier, 1. c., p. 121, Pl. VI, et qui habite la mer des Indes,
parait également se trouver dans celle du Japon ; du moins j e prends pour tel mi
Diodon, dont M. Bürger a fait faire une figure sur le frais, d'après un individu
long de cinq pouces, figure publiée sur notre planche CXXVIII, n». 2. On voit par
ce dessin que la teinte du fond de ce poisson est, à l'état frais, d'un vert olivâtre
sur le dessus, et d'un gris blanchâtre sur le dessous. Les taches, à peu près distribuées
comme dans l'individu figuré par Cuvier, sont noirâtres. Les nageoires sont
d'un jaune grisâtre très-pâle. L'iris de l'oeil est d'un gris bleuâtre relevé par quatre
taches brunes, régulièrement distribuées.
Les Japonais désignent ce poisson sous le nom de K eubuku. II est extrêmement
rare dans les mers de cet empire, et M. Bürger n'en a reçu, lors de son séjour à
Nagasaki, qu'un seul individu, péché dans la baie d'Oomura.
l i E S SCIiÉRODKRMKS.
LES BALISTES. (Balistes).
B a l i s t e s conspici l lum. Pl. CXXIX, fig. I. — Cette espèce, très-reconnaissable
à la distribution particulière de ses teintes et désignée par cette raison , par
Schneider, sous l'épithète de conspicillum, a été figurée d'une manière très-imparfaite
par Benard, partie l-e, fol. 15, fig. 88, sous le nom barbare de Tur i n Saratse,
et par de Lacépède , tome I , PI. XVI , fig, 2, sous le nom peu convenable de Baliste
américain , attendu qu'elle n'a pas encore été rencontrée dans les mers du nouveau
monde. Nous en publions une belle figure, faite au frais d'après un individu
d'un pied de longueur totale. Ce poisson étant assez connu et notre figure étant faite
avec la plus grande exactitude, nous nous bornons à donner quelques détails relatifs
aux couleurs naturelles de cette espèce.
La teinte dominante est un noir assez profond, tirant au brun sur les sutures qui sont
formées par les compartiments des téguments du corps. On observe sur le dos, entre l'oeil
et la base de la dorsale molle, un large espace où ces compartiments sont garnis d'un bord
assez large de brun jaunâtre. La moitié inférieure du poisson, à partir du commencement
de la gorge, est ornée de grandes taches ovalaires ou orbiculaires d'un blanc
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