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Ce poisson cstj à l'òtat frais, d'un Ycrdiitre, plus foncë sur le dos, assez pâle et
tirant au grisâtre sur les flancs. Les parties inférieures du poisson, au dessous du
pli de la peau, sont d'un blanc assez pur. Les nageoires tirent au jaune brunâtre,
mais cette teinte, assez prononcée sur la dorsale et la caudale, est plus pâle sur les
pectorales, et à peine sensible sur l'anale. L'iris de l'oeil est d'un vert blanchâtre.
Conservé dans la liqueur forte, le dessus du poisson est d'un brun rougeâtre foncé,
et les flancs sont de couleur argentée, tandis que le dessous du poisson conserve sa
teinte blanche.
Les Japonais désignent ce poisson sous le nom de Sawabuku. Il parvient, suivant
M. Bürger, à une taille de seize pouces. On le prend en abondance dans presque
toutes les baies de la còte sud-ouest du Japon, et on le'transporte , soit salé, soit
simplement séché, dans l'intérieur des terres. Il forme, notamment en hiver, la nourriture
principale de la classe pauvre.
3. Tetraodon inermis. Pl. CXXII, fig. 3. Ce troisième Tétraodon japonais appartient
au même groupe que les deux précédents. Il ne nous est connu que d'après
un seul individu, le même qui a servi de modèle à notre figure, et qui portait vingt
pouces en longueur totale. Ce Tétraodon, absolument modelé sur le même type que
le précédent, ne s'en distingue que par les caractères suivants. Les parties supérieures
offrent une surface absolument imie, et nulle part armée d'épines ou d'aspérités.
Les épines des parties inférieures sont beaucoup plus clair-semées, obtuses
et tellement petites qu'elles ont l'apparence de petits grains, quoique notre individu
soit, ainsi que nous venons de le constater, d'une taille assez forte. L'anale et la
dorsale sont tant soit peu plus grandes. Le pli de la peau au bas des flancs est
moins prononcé. La dorsale enfin et l'anale tirent au gris foncé, au lieu d'offrir une
teinte d'im jaune brunâtre.
L'individu dont nous venons de parler fut pris en été, dans la baie de Simabara.
Les Japonais désignent ce poisson sous le nom de Kanabuku. On ne le mange
pas, sa chair offrant, dit-on, des qualités venimeuses.
4. Tetraodon vermicularis. Pl. CXXIV, fig, 1. Cette espèce déjà figurée
dans Krusenstern, Atlas, Pl. LI , fig. 1, sous le nom allemand de Stachelloser Aufb
l a s e r aus Nagasaki, offre de l'affinité avec les deux suivantes par rapport à la
distribution de ses teintes, par la structure des narines qui, du reste, est absolument
semblable à ce que l'on observe dans les trois espèces précédentes, et par la
présence d'un pli de la peau au bas des flancs, qui est cependant beaucoup moins
prononcé que dans les trois espèces dont nous venons de traiter. Ces espèces présentent
au contraire entre elles des différences assez notables à l'égard <ie leur peau
qui est lisse dans l'une, et armée d'épines plus ou moins fortes dans les deux autres
espèces.
La première de ces trois espèces, celle que nous faisons connaître sous le nom de
Tetraodon vermicularis, est remarquable par sa peau totalement dépourvue d'épines
ou d'aspérités; on n'en observe pas même la moindre trace sur le ventre, et elles
sont remplacées, sur le dos, par de petits grains mous, apparents k l'oeil, mais nullement
au toucher. La ligne latérale forme, surla tête, des figures analogues à celles
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que l'on observe dans les espèces précédentes; le rebord de la peau au bas des flancs
est beaucoup moms tranchant et très-peu sensible sur la tête et le tronc La hauteur
du tronc est trois fois et deux tiers dans sa longueur. L'oeil est presque deux fois dans
le museau, qw entre deux fois et un tiers dans la tête. L'entre-deux des yeux éo-ale la
longueur du museau. L'anus s'ouvre un peu plus près de l'extrémité postérieure du
poisson que du bout du museau. La dorsale, un peu arrondie à son bord postérieur
est de moitié moins longue que la tête. L'anale commence, comme d'ordinaire à
ime petite distance derrière l'anus; sa longueur est un peu plus considérable que celle
des pectorales, et elle est un peu arrondie à son bord postérieur. La dorsale est
tant soit peu plus reculée en arrière que l'anale; son bord postérieur est droit Le
bord postérieur de la caudale est également droit, ou même un peu arrondi, lorsque
cette nageoire est étendue. P. 15; D. 11; A. 10; G. 10.
Cette espèce est, à l'état frais, d'un blanc grisâire, nuancé de jaunâtre sur les pectora
es, la dorsale et la caudale, et passant au gris bleuâtre sur la moitié supérieure
du poisson. Cette dernière teinte est entrecoupée par un grand nombre de traits
vcrmiculés en guise de raies plus ou moins longues, mais dont la forme est très-peu
rcgulière, qui s'entrelacent en divers sens et qui prennent, sur le museau et les joues
la forme de taches orbiculaires ou oblongues. Les menus grains des parties supérieures
étant d'un brun trè.s-elair, ils s'aperçoivent à travers le dessin dont ces parties
sont ornées. On remarque, à la base de la dorsale et derrière les pectorales, les traces
d'une large tache foncée, qui est assez prononcée dans les très-jeunes individus.
L i n s de l'oeil est d'un jaime orange.
Ce poisson qui parvient à la taille d'un pied et que les Japonais désignent sous le
nom de Mobaku, est très-commun dans la baie de Nagasaki. On le mange quelquefois,
quoique sa chair soit réputée venimeuse.
5. Tetraodon poëci 1 o n o t u s . Pl. CXXIV, fig. 2. Cette espèce à laquelle nous
avons conféré l'épithète de poëcilonote, ne parait pas différer du Kappa n° 25 de
Russell; il est vrai que Russell donne à son Kappa, qui n'offre que trois pouces et
demi en longueur totale, trois à cinq larges taches dorsales en forme de bandes
transversales, et une caudale en grande partie noire, caractères que l'on n'observe
pas dans nos individus adultes du Japon; quelques-uns de nos jeunes individus au
contraire ont, sur le dos, des traces plus ou moins sensibles des taches ou bandes
dont nous venons de parler, et on voit aussi du noirâtre sur la moitié postérieure des
rayons de la caudale. Ce Tétrodon est du reste très-voisin du précédent, et ne paraît
s'en éloigner que par les caractères suivants, peu nombreux à la vérité, mais assez
sensibles.
Il s'en distingue tout d'abord par les petites épines assez serrées, dont sa peau
est armée; celles de la poitrine et du ventre sont un peu plus grandes que celles des
parties supérieures, lesquelles occupent le dessus de la tête à partir de la base du
museau ainsi que tout le reste du dos jusqu'à la dorsale, et qui se prolongent quelquefois
aussi, soit sur les flancs, soit enfin sur les parties postérieures du repli de la peau
Les teintes offrent les différences suivantes. La couleur du fond des parties supé
rieures tire au verdâtre, et les raies foncées dont ces parties sont ornées sont plus
serrées et ne laissent entrevoir la couleur du fond que sous la forme de taches orbicu