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le museau. Les ventrales, plus courtes d'un cinquième que les pectorales, s'étendent
jusqu'un peu au delà du commencement de l'anale. Cette nageoire a son bord
inférieur tant soit peu arrondi ; sa hauteur par derrière n'est que d'un cinquième
moins considérable que par devant, où elle égale la longueur des ventrales. La
caudale est assez échancrée au milieu. La dorsale ressemble à l'anale, mais elle
est un peu plus élevée; elle naît un peu en arrière de la ligne verticale tirée depuis
l'aiselle des ventrales. D. 3 + 8; A. 2 + 1 1 ; V. 1 + 6 ; P. 14; C. 19,
Conservé dans l'esprit de vin, ce poisson est d'un brun rougeâtre, tirant à l'argenté,
notamment sur les flancs. Les opercules offrent de beaux reflets argentés,
Les nageoires sont jaunâtres, mais la dorsale ainsi que l'anale offrent des bords
noirâtres, et au milieu une bande d'un brun très-pâle, suivie vers le dehors d'une
bande semblable blanchâtre, mais également peu apparente.
6. Capoëta rhombea. Pl. C, fig. 6. Tout en se rappochant par ses formes en
général de la précédente, l'espèce dont nous traiterons s'en éloigne constamment par
sa tête plus longue, par ses barbillons extrêmement petits, par ses pectorales plus
courtes, par sa ligne latérale moins arquée et par sa dorsale plus longue et composée
d'un nombre plus considérable de rayons, par des différences dans fa distribution des
teintes et par plusieurs autres caractères moins saiffants.
Nous avons sous fes yeux une dizaine d'individus de cette espèce, dont la longueur
totale varie de trois pouces à trois pouces et trois quarts. La grosseur du corps est
environ trois fois et un quart dans sa hauteur qui elle-même entre deux fois et deux
tiers dans la longueur comprise entre l'extrémité du museau et l'éehancrure de la
caudale. La tête est quatre fois et demie dans cette longueur; le diamètre de l'oeil
égale le museau, qui entre quatre fois dans la tête; l'entre-deux des yeux est de
moitié plus ; considérable que le diamètre de ces organes. Le dessus de la tête est
arrondi ver.s les côtés, et la ligne de séparation de la tête et de la nuque forme,
au milieu et vers le dos, une saillie arrondie. Le museau est comme renflé au dessus
des narines, et un peu arrondi par devant. La bouche est très-étroite, presque
horizontale, et la mâchoire inférieure est tant soit peu plus courte que la supérieure.
Les barbillons sont extrêmement petits et très-grêles, de sorte qu'ils échappent
facilement aux recherches. La ligne latérale est légèrement arquée vers le bas.
Le nombre des rangées d'écaillés est comme dans l'espèce précédente. L'anus s'ouvre
entre les ventrales et l'anale, au milieu de la distance comprise entre le bout du
museau et l'échancrure de la caudale.
La longueur des pectorales fait un peu plus de deux tiers de la longueur de la tête;
leur extrémité est éloignée de la base des ventrales à une distance égalant le quart de
leur longueur. Les ventrales, aussi longues que les pectorales, atteignent à peu près
la base de l'anale, dont la hauteur par derrière n'est que d'un tiers moindre que par
devant, oii elle égale la longueur des ventrales; le bord inférieur de cette nageoire
est tant soit peu arrondi. La caudale est profondément échancrée. La dorsale naît visà
vis de l'aiselle des ventrales; quoique beaucoup plus longue, elle n'est guère plus élevée
que l'anale, à laquelle elle ressemble aussi par ses formes. Les rayons indivisés de ces
nageoires ont, ainsi que ccfa a lieu dans toutes les autres espèces japonaises, des bords
lisses et nullement dentelés. D. 3 + 12 ou 13; A. 2 + 9, 10 ou 11 ; V. 1 + 7; P. 15; C. 19.
A l'état vivant, ce poisson est d'un blanc argenté, passant au bleuâtre sur les flancs et
au verdâtre sur le dessus. Les nageoires sont d'un brun clair; la dorsale et l'anale
sont ornées de plusieurs bandes alternes blanchâtres et brunâtres, peu apparentes et
souvent incomplètes ou composées seulement de taches ou points rangés en lignes
parallèles à la ligne de la base de ces nageoires qui sont aussi plus ou moins teintes
de rouge vers leur pointe antérieure. On remarque de chaque cêté du poisson, au
dessus de la ligne latérale, une raie bleuâtre qui se prolonge en s'amincissant et en
se recourbant un peu vers le haut, jusqu'au point du commencement de la li<>-ne
latérale. Sa fin par devant est ordinairement marquée par une tache bfeuâtre, et l'on
voit une tache semblable et également assez mal déterminée sur la région de la
cinquième écaille de la ligne latérale. L'iris de l'oeil est d'un blanc aro'ehté
tacheté de rouge. Les individus, dont la longueur approche de quatre pouces,
offrent cependant des teintes moins vives, et ils ont quelquefois le dos et les nageoires,
notamment la dorsale et la caudale, parsemés de points noirâtres.
Les dents pharyngiennes de cette espèce, au nombre de cinq de chaque côté, sont
comme dans les autres espèces japonaises de ce genre, très-serrées les unes contre
les autres, comprimées et à pointe très-aiguë et recourbée. Elle a l'intestin roulé
en spirale, comme la Bouvière des eaux d'Europe.
Nous avons fait observer plus haut que les espèces japonaises du genre Capoète
offrent beaucoup d'anafogie avec certains poissons du genre Able ou Leuciscus,
et qu'il y a dans ces deux genres des espèces, qui, à part quelques caractères
isolés, se ressemblent au point qu'elles paraissent au premier coup d'oeil plutôt
appartenir à des variétés de la même espèce qu'à des espèces formant des genres
distincts. La Capoëta rhombea est du nombre de celles où cette analogie est trèsfrappante,
en ce qu'elle semble absolument modelée sur le même type que la Bouvière
d'Europe ou le Leuciscus amarus des méthodes. Elle se rapporte en eifet à
cette espèce par l'ensemble de sa physionomie, par ses formes, par ses teintes et
même jusqu'à la conformation du canal intestinal, quoique d'un autre côté elle ofi're
des caractères constants et assez tranchants, savoir la présence d'un petit barbillon
à l'angle de la bouche, quelques rayons de plus à la dorsale, et une ligne latérale
continue jusqu'à la base de la caudale et non pas réduite, comme dans la Bouvière,
aux premières cinq écailles appartenant à la rangée qui se prolonge derrière l'angle
supérieur de la fente des ouïes. Cette analogie est cependant moins sensible quand
on a devant les yeux de très-vieux individus de la Capoëta rhombea.
LES ABLES. (LEUCISCUS.)
Nous arrivons maintenant à des espèces de la famille des Cyprinoïdes, qui tiennent
par leurs caractères, des poissons compris par Mr. de Valenciennes dans le
grand genre des Ables. Les Ables du Japon, quoiqu'assez difl^érentes les unes des
autres, ne rentrent dans aucun des nombreux sous-genres que l'on s'est efforcé de
créer de nos jours aux dépens du genre que nous venons de nommer, et nous ne
doutons nullement que notre travail sur les Cyprinoïdes ne fournisse aux naturalistes
les matériaux pour augmenter de quelques uns le nombre déjà existant des sousgenres.
Convaincus que ces essais prématurés ne peuvent guère conduire à un résultat
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