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d'arrière en avant; dans les uns, elles sont un peu en crochet dont la pointe est dirigée
en ayant, mais dans les individus adultes, elles sont le plus souvent en forme
de croissant. Les boucliers sur lesquels ces plaques se trouvent attachées, sont assez
larges et ont leur surface hérissée d'aspérités très-Gnes et le plus souvent distribuées
en guise de stries divergeantes du centre du bouclier. Les pectorales sont trois
fois et demie dans la longueur totale du poisson; leur bord postérieur est arrondi.
Les ventrales sont peu développées. La dorsale et l'anale sont assez longues et de
moitié plus hautes par devant que par derrière. La première épine de l'anale est
très-courte, la deuxième presque aussi longue que la troisième qui elle-même n'atteint
pas la longueur du premier rayon mou de cette nageoire. La première épine de
la dorsale est également très-courte, mais la deuxième est aussi longue que la troisième
qui égale en longueur les suivantes. Le bord postérieur de la caudale est arrondi
au milieu et un peu concave vers les côtés. D. 9 + 23; A. 3 + 23; V. 1+5 ; P. 16;
C. 16. La teinte générale est à l'état frais un brun gris tirant au pourpre, particulièrement
sur la dorsale; sur l'anale, cette teinte est mêlée de noirâtre et elle
passe au gris bleuâtre sur la caudale. Les parties inférieures du poisson sont d'un
blanc tirant sur le gris pourpre. Les dents sont teintes de brun rougeâtre. L'oeil
est jaunâtre. Les saillies de la ligne latérale et les boucliers de la queue sont
noires, mais les lames dont ces boucliers sont surmontés offrent ordinairement une
teinte blanchâtre.
Ce poisson parvient à une taille de seize à dix-huit pouces. Son nom japonais est
Koomuki. On le prend de temps en temps dans la baie de Nagasaki. Sa chair
est bonne à manger.
I . E S TAEIVIOIDES.
LES CÉPOLES. (CEPOLA).
Cepola Krusensternii. Pl. LXXI, fig. 1. M. Krusenstern a donné, dans l'Atlas
de son voyage. Pl. 60, fig. 1 et 2, deux figures représentant deux poissons japonais
du genre Cèpole. Ces poissons regardés comme formant deux espèces distinctes, ont
été désignés par Cuvier et Valenciennes, X, p. 462, sous les noms de Cepola marginata
et limbata. Ces deux poissons que l'on ne connaît que par les figures que nous venons
de citer, ne s'éloignaut l'un de l'autre que par quelque légères modifications dans le
système de coloration, et ne différant pas non plus d'une manière essentielle de la
Cèpole des mers du Japon dont nous avons donné la figure, il se pourrait bien que
ces trois poissons appartinnsent tous à la même espèce; et que ces mers ne nourris-
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sent, ainsi que la Méditerrannée, qu'une espèce unique de ce geure. Eu effet, en
admettant comme distinctes les deux Cépoles figurées par Krusenstern, il convient
encore de regarder comme différente par l'espèce la Cèpole rapportée du Japon par nos
voyageurs; mais alors les caractères essentiels de ces trois soi-disant espèces se réduiraient
aux phrases suivantes; 1. Cepola limbata: une petite tache noire vers la partie
antérieure de la dorsale, et trois séries de points rouges sur le tiers postérieur
du corps; 2. Cepola marginata: corps sablé de petits points noirs; tache noire de la
dorsale plus petite que dans la précédente; 3. Cepola Krusensternii : une rangée de
taches orbieulaires jaunâtres sur chaque côté du corps; point de tache noire sur la
dorsale. Regardant ces caractères comme insulEssans pour pouvoir servir comme
moyen d'une distinction spécifique, nous comprendrons toutes ces Cépoles comme formant
une espèce unique, à laquelle nous avons conféré une épithète qui rappelle
en même temps et le nom du savant qui a le premier fait connaître les Cépoles du
Japon et l'ouvrage où elles ont été figurées pour la première fois.
Ces réductions faites, le genre Cèpole ne se composerait que de trois espèces, que
l'on peut caractériser dans les termes suivans. L Cepola rubescens. Formes
élancées; écaillés très-petites. Caudale pointue et réunie â la dorsale et à l'anale
au moyen d'une membrane peu développée; corps d'un rouge transparent, traversé
par de légères bandes foncées; dorsale d'un jaune safran, lisérée de rose et ornée à
son origine d'une tache rougeâtre. D. 67; A. 60; C. 11; P. 18; V. 1+5. Commune
dans la Méditerrannée, plus rare sur les côtes atlantiques de l'Europe. 2. Cepola
K r u s e n s t e r n i i . Formes élancées; caudale très-pointue et complètement continue
avec la dorsale et l'anale; corps rougeâtre, orné d'une rangée de taches rondes jaunâtres.
D. 82; V. 79; C. 13; P. 16; V. 1+5. Habite les mers du Japon. 3. Cep
o l a abbreviata, Cuv. et Val., 1. c., X, p. 403. Formes ramassées; caudale arrondie,
complètement continue avec la dorsale et l'anale D. 74; A. 68; C. I l ; P. 15;
V. 1+5P). Corps rougeâtre, deux taches d'un rouge foncé sur la moitié antérieure
du dos; partie postérieure du corps traversé par neuf â dix bandes perpendiculaires
rouges. Observée à Java.
Nous ferons maintenant suivre une description plus détaillée de la Cèpole des mers
du Japon.
Elle ressemble par ses formes en général à l'espèce d'Europe. La hauteur du
corps est environ quinze fois dans la longueur totale du poisson; la tête en occupe
la onzième partie. Les yeux sont assez volumineux, et même un peu plus grands
qu'ils n'ont été indiqués dans notre figure. La longueur du museau est égale à l'entredeux
des yeux et n'occupe que la moitié du diamètre de ces organes. L'intermaxillaire
fait vers le haut une saillie assez sensible. La bouche est fendue jusque sous
l'aplomb du diamètre vertical de l'oeil; elle est armée d'une seule rangée de dents
assez petites et délicates; et il n'y en a pas même sur le devant de l'intermaxillaire
qui est échancré. Le bord du préopercule est passablement large et armé vers le bas de
quatre pointes coniques. L'opercule forme vers le haut une pointe plus ou moins conique.
Les écailles sont extrêmement petites. La ligne latérale suit absolument la base de
(1) Nous avons suivi, par rapport aux nombres des rayons, les indications de Kut l et van Hasselt; Mertens,
apud Cuvier et Val., 1. c., donne à cette espèce les nombres suivans. D. 156: A. 76: C....; P. 18; V 1 + 5.