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init(5; dorsale longue, précédée de quatre épines assez rapprochées les unes des autres,
de moitié plus haute par devant que par derrière ; anale un peu plus courte que la
dorsale, moins haute par devant et précédée de deux épines libres, très-rapprochées
les unes des autres. B.? D. 4 et 2? + 30; A. 2 et 1 + 29; V. l + 5; P. 20; G. 20.
Couleur générale, d'un gris bleuâtre, pins clair sur les parties inférieures et tirant à
l'olivâtre sur les côtés de la téle, sur la dorsale, sur l'anale et les pectorales. Longueur
totale du poisson, sept pouces. Il habite les mers du Japon.
LES CA.RANX. (Cakakx).
1. Caranx muro-adsi. Pl. LVTII, fig. 1. — Les mers du Japon nourrissent deux espèces
de Caranx à une seule fausse nageoire détachée de la dorsale et de l'anale. On sait
que c'est à cette division qu'appartiennent les Caranx suareus et ronchus de la Méditerranée,
ainsi que plusieurs autres espcices de l'océan atlantique et de celui des Indes.
Quant à ces deux espèces du Japon, j e n'ai pu les rapporter avec certitude à aucune
de celles décrites jusqu'à présent. La première, que nous désignons sous le nom de
Muro-adsi, qu'elle porte au Japon, se rapproche, par la ligne orangée dont ses flancs
sont ornés, du Caranx Saiictae Helenae, décrit par Cuvier et Valenciennes Tome 9,
p. 37; elle se distingue cependant de cette espèce par ses formes moins allongées, par
le manque de points noirs à la ligne latérale, et par un nombre moindre de rayons à
l'anale.
Le Caranx muro-adsi figuré sur notre planche 58, de grandeur naturelle et d'après un
dessin fait sur le frais, parvient à une taille de dix pouces environ, Sa tête occupe
un peu plus du quart de la longueur totale du poisson, et la hauteur du corps en
occupe à peu près le cinquième. Le museau est deux fois et trois quarts dans la longueur
de la tête. La bouche est fendue jusqu'à la fin du deuxième tiers de la longueur
du museau; elle est garnie de dents à peine sensibles. Le préopercule forme
un angle arrondi, mais saillant. La ligne latérale est très-légèrement courbée en S;
sa partie postérieure ou droite est garnie de boucliers de largeur moyenne et qui se
prolongent, au centre, en un crochet comprimé, aigu et dirigé en arrière. Vers le devant
du poisson, ces boucliers diminuent insensiblement en étendue, les crochets dont nous
venons de parler disparaissent, et sous la moitié de la dorsale ils commencent à
prendre la forme de simples écailles, qui ne se distinguent que par leur grandeur des
autres écailles du corps. La première dorsale est armée, comme d'ordinaire, de 8 épines
dont la première est un peu plus courte que la seconde, tandis que les autres diminuent
subitement en longueur; les deux dernières sont assez courtes. La deuxième
dorsale et l'anale diminuent de même subitement en hauteur depuis les premiers rayons,
et ces nageoires sont en général assez basses vers leur partie postérieure. Les fausses
nageoires sont éloignées de quatre à cinq lignes de la seconde dorsale et de l'anale.
Les pectorales s'étendent, lorsqu'elles sont couchées horizontalement, jusque vis-à-vis
du premier rayon de la seconde dorsale. Les autres nageoires n'oiTrent rien de particulier.
D. 8 et 1 + 33; A. 2 et 1 + 27; V. 1 + 5; P. 12; C. 18. A l'état frais, les
parties supérieures de ce poisson sont d'un vert d'herbe sale, passant au bleuâtre sur
le dos; les parties inférieures sont d'un blanc argenté. On voit, sur les lianes, une
raie d'un jaune doré, séparant les deux teintes générales du poisson. L'iris de l'oeil
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est d'un jaune orange assez vif, et les côtés de la téte sont également nuancés do
jaune H existe, au dessous de l'angle de l'opercule, une tache ronde et noirâtre.
La caudale est d'un vert-jaunâtre irisé, et tirant sur l'olivâtre. Les autres nageoires
sont o-risâtres; les supérieures, plus foncées que les inférieures.
Le muro-adsi est très-rare sur les côtes du Japon; on ne l'y prend que de temps
à autre, principalement au printemps, dans les baies près de Nagasaki, qu'il fréquente
en compagnie d'autres espèces de la famille des Scombéroïdes.
2. Caranx maru-adsi. Pl. LVllI, fig. 2. — On voit par la figure que nous en donnons,
que la deuxième espèce de Caranx à une seule fausse nageoire derrière la dorsale
et l'anale, ressemble beaucoup, par son aspect général, à la première, et qu'il faut comparer
ensemble ces deux espèces, pour en saisir les marques distinctives. En effet, cette
comparaison nous apprend que le Caranx maru-adsi se distingue du muro-adsi par un
o-rand nombre de caractères, assez sensibles pour être saisis, chacun en particulier, avec
facilité. Voici les diflérences que nous a présentées cette espèce comparée à la précédente:
Le corps étant plus gros et plus ramassé, sa hauteur n'est que quatre fois et demie
dans la longueur totale du poisson. La téte y entre quatre fois et un quart; elle est
donc plus courte que dans l'espèce précédente, mais elle offre en revanche une hauteur
beaucoup plus considérable. Ces proportions diverses de la téte sont également dues
à la brièveté du museau qui ne prend pas même le tiers de la longueur totale de
la tête. Cette brièveté du museau a encore pour suite, que la bouche, aussi spacieuse
que dans l'espèce précédente, se dirige plus en arrière, c'est-à-dire qu'elle est fendue
jusque sous l'angle antérieur de l'oeil. Le préopereule est beaucoup plus large et forme
un angle moins saillant, et arrondi presque en arc de cercle. La ligne latérale est plus
fortement courbée en S. Les pectorales sont un peu plus longues, vu qu'elles s'étendent
jusque sous le troisième rayon mou de la seconde dorsale. Cette nageoire, ainsi
que l'anale, descendent moins subitement vers les parties postérieures et sont par conséquent
plus hautes. La première dorsale n'est munie que de sept épines, caractère
établi d'après l'examen de deux individus seulement, mais qui, s'il était constant,
éloignerait l'espèce de toutes les autres du groupe.
Enfin, cette espèce s'éloigne de la précédente par l'absence de la raie jaune sur
les côtés du tronc, ainsi que par la tache noire plus grande de l'opercule. Les nageoires
offrent les nombres sui vans : D. 7 et 1 + 3 4 ; A. 2 et 1 + 2 8 ; V. 1 + 5 ; P. 20;
C. 20. A l'état frais, elle est d'un vert sale tirant, sur le dos, au bleuâtre et passant
au blanc sur le ventre. Les côtés de la téte sont nuancés de jaunâtre. Les ventrales
et les anales sont d'un blanc grisâtre, les pectorales et les dorsales brunâtre; la caudale
est olivâtre.
Le maru-adsi, car c'est le nom sous lequel les Japonais désignent l'espèce que
nous venons de décrire, parvient à une longueur totale de dix à douze pouces. Il
n'appartient pas au nombre des espèces communes, et on ne le prend ordinairement
qu'en automne, dans les grands rets que l'on emploie pour la pêche du thon. On
n'en mange guère la chair que salée.
3. Caranx trachurus j aponicus. Pl. LTX, fig. L — Cette espèce appartient,
comme on peut le voir par la figure que nous en donnons et comme le rappelle son
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