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blanchâtre vers le dessus. La dorsale, les pectorales et l'anale sont d'une couleur de
chair très pâle, qui passe au blanc bleuâtre vers les bords de l'anale; les ventrales
et l'iris de l'oeil sont entièrement de cette dernière couleur. La caudale est couleur
de chair tirant sur le jaune et variée de traits longitudinaux et de lignes flexueuses
transversales d'un bleu pâle. Ce poisson est commun dans la baie de Nagasaki; on
l'apporte journellement sur les marchés, oii il est assez recherché à cause de sa chair
délicate. Son nom japonais est Kuzuna.
L E S CHÉILODACTYLES. (CUEILODACTTLCS.)
Chei l o d a c t y lus zonatus, Cuv. et Val. — Pl. XXIX de notre ouvrage. Indépendamment
de la figure de ce poisson donnée par Krusenstern, voyage Atlas Pl. 63, fig. 1, on en
trouve une meilleure avec la description détaillée dans Cuvier etVal. V ,p. 365, Pl. 129.
Nous en publions une troisième, qui a l'avantage sur celles de nos devanciers d'être
faite sur le vivant. Le ventre de ce poisson est, à l'état frais, blanchâtre. Les autres
parties du corps sont d'un brun grisâtre foncé, tirant sur l'olivâtre et passant
au jaune orange foncé sur la tète et sur l'extrémité de la queue. Les nageoires sont
toutes d'un jaune orange foncé, La dorsale molle est ornée d'une bande noire occupant
le centre de cette nageoire dans toute son étendue; son bord supérieur est plus clair
que sa base. La caudale offre des taches en oeil d'un noir pâle. On voit sur la tète
des traits flexueux noirâtres, et sur le corps sept à huit bandes d'un brun foncé, descendant
du dos un peu obliquement en arrière. Le bord supérieur de l'opercule
offre une grande tache noire. L'iris est blanc, mêlé de jaune près de la pupille, et
entourée d'un circle rougeâtre. Ce poisson commun dans la baie de Nagasaki, a la
chair délicate. Son nom japonais est Kikoori.
LES CAPRODON. (CAPRODON.)
Pl. XXX.
C'est sous ce nom que nous nous proposons de décrire un poisson très curieux du
Japon, dont nous ne possédons que le seul individu qui a servi de modèle à la figure
dessinée sur le frais et donnée sur notre planche XXX. Cet individu monté, qui nous
est parvenu sans aucune indication relative au nom ou aux moeurs de ce poisson, est
long d'un pied environ. La hauteur du corps rentre trois fois et un quart dans la
longueur totale: sa forme est celle d'un ovale allongé, vu que les deux lignes du contour
sont en courbe très régulier. La téte est un peu conique et occupe deux septièmes de la
longueur totale de ce poisson. L'oeil est grand et placé à distance égale entre la ligne
du museau et la mâchoire supérieure. Les narines, dont l'ouverture postérieure est plus
spacieuse que l'antérieure, sont plus rapprochées des yeux que de l'extrémité du museau.
La bouche est fendue jusque vis-à-vis du diamètre vertical de l'oeil. La mâchoire
inférieure dépasse de beaucoup la supérieure qui est un peu proctractile. Les
dents dont elles sont garnies, offrent une disposition toute particulière. Celles de
la mâchoire supérieure sont en velours et forment de chaque côté une bande large
d'une ligne environ et séparée par devant par un intervalle étroit; les antérieures de
ces dents en velours sont un peu plus grosses que les autres et recourbées en dedans;
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cette bande est précédée ¡x son bord externe d'une rangée de dents plus grosses, dont
les trois antérieures en guise d'incisives ou de canines, sont beaucoup plus loiigiies
que les autres. Ou voit de chaque côté de la mâchoire inférieure, sur le devant, une
dent très forte et grosse dirigée en dehors, et suivie par derrière d'une seconde dent
de la même forme, mais beaucoup moins développée. Les dents en velours de cette
mâchoire forment une bande considérablement élargie par devant. Il existe sur la
moitié de la longueur de cette mâchoire une dent très grosse, à pointe dirigée en arrière
et entourée de plusieurs autres dents plus petites. Derrière ces dents le bord
de la mâchoire inférieure s'abaisse considérablement, et les dents en velours cessent
tout à coup; il n'en existe non plus ni dans le vomer ni sur les palatins. Le
préopercule est garni tout le long de son bord de dentelures excessivement délicates,
mais elles sont un peu plus grandes à son angle qui est arrondi. L'opercule finit
en an"-le un peu obtus, et il est armé de deux pointes plates mais fortes. L'huméral
forme une saillie en forme de lame arrondie. Il n'existe que cinq rayons à la membrane
des ouies. La dorsale commence vis-à-vis de l'ouverture des branchies; elle offre
ime étendue considérable, et ses deux parties ne sont pas séparées par un intervalle.
Les six rayons postérieurs de l'épineuse sont d'égale longueur; mais en avant les riiyons
diminuent un peu en longueur, de sorte que le premier est de moitié plus long que les
postérieurs. La dorsale molle est anguleuse par derrière, vu que les cinq derniers rayons
vont en diminuant en longueur. L'anale est également anguleuse, mais c'est depuis
le sixième rayon mou que les autres rayons diminuent en longueur, insensiblement
par devant, subitement par derrière; cette nageoire est précédée de trois épines,
dont la première est plus courte que les suivantes. Les ventrales sont de moyenne
grandeur et n'offrent rien d'extraordinaire; mais les pectorales se font remarquer par
leur développement, et parcequ'elles sont allongées en pointe formant une angle assez
aigu; relevées vers le dessus, elles atteignent presque la pointe des épines de la dorsale.
La caudale est grande et large; son bord postérieur est convexe au milieu et
un peu échancré ver les côtés. La ligne latérale, rapprochée de celle du dos, lui
est parallèle, mais par devant elle s'abaisse en ligne d'arc pour se perdre derrière
l'huméral. Les écailles sont de grandeur moyenne et crenelées au bord, quoique
presque imperceptiblement ; elles sont un peu plus petites sur la téte qu'elles recouvrent
dans toute son étendue, même jusqu'à l'extrémité du museau et des mâchoires.
Les nageoires, à l'exception des ventrales et des pectorales, sont également revêtues
d'écaillés qui se perdent seulement vers la pointe des nageoires. B. 5; D. 10 et 20;
A. 3 + 9; V. I + 5; P. 16; C. 18. — Ce poisson n'est pas moins remarquable par les
belles couleurs dont il est orné que par son organisation. La teinte générale est un
rouge couleur rose, pâle sur le ventre et plus foncée en dessus ainsi que sur la
tête. Les écailles des parties supérieures du tronc et de la queue sont parsemées
chacune d'une tache jaune; ces taches sont irrégulières sur les côtés de la queue.
On voit également quelques unes de ces taches sur l'opercule. La téte est ornée de
plusieurs traits d'un beau jaune; ces traits se présentent sur le front sous la forme
d'une grande tache; derrière l'oeil il en existe une de forme à-peu-près carrée et en oeil;
deux autres se prolongent sous forme de raies, à partir de l'oeil vers l'extrémité du
museau; Une autre raie va de l'oeil à l'angle du préopercule; et l'on remarque en
outre deux raies à la base des pectorales. Les parties inférieures de la tète offrent
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