Jicmbras curtus. Pl. XVI, fig. 6 et 7. Mr. Bürger nous a envoyé deux individus secs
d'un poisson, très différent du précédent, mais qui appartient au même genre, quoiqu'il
se rapproche, par sa téte aplatie, des Platycépliales. Il a, comme le Bembras
du Japon, les dorsales séparées et les ventrales placées un peu en avant des pectorales;
mais ses formes soni beaucoup plus ramassées, ses écailles plus grandes, la téte
est plus déprimée, et ses pectorales ainsi que l'anale se distinguent par le petit nombre de
leurs rayons. Ce poisson est d'une taille de six pouces et demi. La longueur de la
téte est deux fois dans la longueur totale du poisson; la hauteur du tronc y rentre six fois.
La téte se distingue de celle du Bembras japonais par un museau plus court et plus
aplati, par une mâchoire inférieure plus avancée, et particulièrement parceque la partie
de la joue en bas de la grande arrête transversale se recourbe beaucoup plus fortement
en dessous ; du reste elle offre à-peu-près les mêmes formes et la même disposition
des épines. Les épines de la grande arrête transversale de la joue sont cependant
plus prononcées, et au nombre de trois seulement; il n'existe sur le préopercule,
outre la grande épine supérieure, qu'une ou deux épines très petites, placées en bas
de celle-là; le premier sous-orbitaire manque d'épine à son bord antérieur, et l'épine
supérieure de son bord postérieur est un peu recourbée en dehors et en haut; on voit
de chaque côté une faible épine nasale; les épines de la crête surcilière sont plus
relevées et au nombre de huit ; les deux épines de l'opercule et celle du subopercule
sont très faibles. L'oeil est assez grand, et l'entre-deux des yeux aussi étroit que
dans l'espèce précédente. Les ventrales et les pectorales offrent la même forme que
dans cette espèce, quoique ces dernières présentent un nombre plus considérable de
rayons; la caudale est un peu plus longue et légèrement arrondie au bord postérieur.
L'insertion du premier aiguillon de la dorsale a lieu vis-à vis de la base des pectorales;
cet aiguillon n'a qu'une ligne et demie en hauteur; le second porte quatre, le
troisième sept, le quatrième neuf, le cinquième onze lignes; les quatre suivans diminuent
graduellement en longueur, en sorte que le dernier est égal environ au deuxième.
La dorsale molle commence à une distance de cinq lignes derrière la première; son
rayon épineux est fort, et presque de la longueur du premier rayon mou, qui est de
onze lignes; les suivans diminuent insensiblement en longueur, le dernier est de six
lignes. L'anale se trouve vis-à-vis de la dorsale molle; elle offre à-peu-près la même
forme, mais ses rayons mous sont moins nombreux, tandis qu'elle est armée de trois
épines, dont la mitoyenne est assez longue et forte, la troisième un peu plus courte
et faible, la première de moitié plus courte que celle-ci. Les écailles s'avancent jusque
sur la joue; elles sont grandes, à bords finement dentelés, et disposées sur treize
rangées. La ligne latérale est à-peu-près parallèle à celle du dos. Les dents sont
beaucoup plus fines que dans l'espèce précédente, et de la même forme aux mâchoires,
aux vomer et aux palatins. A l'état sec, ce poisson est d'une teinte uniforme
d'un blanc-rougeâtre. B. 7; D. 9 et 1+8; A. 3 + 5 ; V. 1+5; P. 21; G. 18.
LES SCORPÈNES.
S c o r p a e n a c i r r h o s a , Pl. XVIII, fig. 2 et 3. Cette espèce introduite dans le système et
figurée par Thunberg, Nouv. Mém. de Stockh. XIV, Pl. VH, fig. 2, sous le nom de
P e r c a cirrhosa, a été décrite de nouveau par Cuv. et Val. IV, p. 318, sur des individus
„rovenant du Japon et de la côte de Malabar. Nous allons compléter l'histoire de
T espèce par la description de ses couleurs naturelles et par la publication d'une figure
fnVtP de grandeur naturelle sur un individu frais. Ses couleurs sont aussi variées que
helles ef assez difficiles à décrire. Toutes les parties supérieures sont d'un rouge
nourVre tirant au brun sur le tronc, varié et marbré de diverses teintes plus claires,
et irrégulièrement parsemé de petites taches noires. Les épines de la téte ont également
une teinte plus claire. Les lambeaux de la peau de ces parties sont blanchares
Le dessous du corps est blanc rougeâtre, varié de rouge de sang, tcmte qui
domine sur la mâchoire inférieure. Les nageoires dorsales, la cauda e et 1 anale
I n t d'un rouge de brique très vif, couvert de raies flexueuses plus foncées, blanchat
es et noires; mais, sur les nageoires postérieures, le noir parait sous forme de taches
t Oversales. Les ventrales sont gris-rougeâtres, avec des taches pourpres e plusieurs
t.ches isolées noirâtres. La moitié supérieure des pectorales offre la meme teinte
lue le dessus du tronc, et on y voit, ainsi que sur l'aiselle, des taches noires; mais
la partie inférieure de ces nageoires, ou les rayons non branchus avec leurs membvaL
sont jaunâtres et couverts de taches serrées rouges. L'iris est d un rougejaunâtre
pâle Cette espèce atteint la taille d'un pied; on la prend quelquefois dans
la baie de Nagasaki; sa chair est recherchée comme friandise; elle se nomme au Japon
Oniarakabu. Quant aux traits distinctifs de cette espèce, j e me borne à ob-
L v e r que les parties supérieures de son préopercule et de son opercule sont revêtues
d'écaillés, caractère que j e retrouve cependant dans les Scorpènes diabo us p. e t a,
novae Guineae et dans l'espèce suivante. J'insiste sur ce caractère, déjà observe
par Ruppell sur la Se. chilioprista, Neue Wirbelth. p. 107, puisqu'il offre un caractère
L i l e à saisir; ce caractère, pouvant servir à l'établissement d'une subsdivision, il sera par
la suite nécessaire d'en faire mention dans la phrase diagnostique du genre Scorpène.
S c o r p a e n a neglecta. Pl. XVI I , fig. 4. Il existe dans les mers du Japon une deuxième
espèce de Scorpène, que les Japonais confondent sous le même nom que la précédente.
Comparée à cette espèce, elle offre les traits distinctifs suivans, qui semblent 1 éloigner
également de toutes les autres espèces connues. Les formes sont moins ramassées, et
la%ête est plus basse à sa partie postérieure. Les épines de la tête sont moins fortes
et moins relevées. L'intervalle des orbites est plus large, moins excavé, et ses cretes
présentent une forme très diverse: celle du milieu, qui commence ordinairement entre
les narines, manque totalement; les deux crêtes latérales sont plus élevées et réunies
par derrière au moyen d' une arrête transversale à double échancrure en croissant,
dont on ne voit pas la moindre trace dans l'espèce précédente. Les deux arrêtes de l'opercule
sont plus longues que dans la scorpène cirrheuse; l'épine du préopercule, également
plus longue, n'est pas dirigée vers le haut, mais placée horizontalement, ains,
que la petite épine qui se trouve à sa base. Je ne vois des lambeaux de peau m a la
mâchoire inférieure, ni sur les côtés de la tête, ni sur le tronc, mais il existe au dessus
des yeux, de chaque côté entre les deux épines surcilières postérieures, un tentacule,
de la moitié de la longueur du diamètre de l'oeil. Tous les rayons des nageoires sont
plus grêles, particulièrement ceux de la dorsale épineuse, qui sont en outre plus
longs que dans la scorpène cirrheuse. Les nombres sont à-peu-près les mêmes dans
ces deux espèces; les écailles ne paraissent non plus présenter de différence senÜJ