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giiòre plus haut que les rayons branchas. La fausse nageoire du dos se trouve précisément
au milieu de la distance comprise entre le bout postérieur de la grande dorsale
et la base de la caudale; elle est très-pointue vers le derrière et pourvue de six
rayons mous, un peu branch u s , cachés en grande partie sous la peau, et dont le
premier se prolonge en une pointe saillante. La fausse nageoire anale correspond
exactement k la fausse nageoire du dos, tant par sa position que par son étendue, sa
forme et le nombre de ses rayons. Les lobes de l'anale sont étroits mais assez longs et
pointus; cette nageoire est pourvue de seize rayons, et on voit, comme d'ordinaire, de
chaque côté de sa base, deux crêtes adipeuses assez saillantes. L'anale est petite et
correspond, par sa position, à la partie postérieure de la grande dorsale; elle offre une
forme triangulaire et peut rentrer entièrement dans une profonde rainure qui se trouve
à sa base, sur le dessous de la queue ; les rayons mous de cette nageoire sont au
nombre de neuf, dont le premier est le plus long de tous; il est précédé par une
épine presque de moitié plus courte. L'anus se trouve un peu en avant de la nageoire
anale. Les ventrales commencent précisément au dessous de la base des pectorales;
elles s'étendent en arrière jusqu' à l'anus et sont susceptibles de se loger l'une et l'autre,
dans une profonde rainure qui s'étend le long du milieu de la ligne de l'abdomen ;
ces nageoires naissent d'une base commune, et sont par conséquent tout-à-fait rapprochées
l'une de l'autre; chacune d'elles est composée d'un rayon épineux unique, plat
et revêtu d'une membrane qui forme un bord très-large. Les pectorales sont d'un
tiers plus courtes que les ventrales, peu larges, pointues et pourvues de 18 rayons
branchus. La ligne latérale est large, mais peu visible, elle est parallèle à la ligne
du dos, et ne forme une légère courbure qu'au dessus des nageoires pectorales. —
B. 16; I D. 4 ép. + 6 br. + 34 simples; II D. 6; I A. l + 9; II A. 6; V 1 ; P. 18;
C. 16. La couleur de ce poisson est, à l'état frais, un gris bleucâtre sale, beaucoup
plus foncé sur le dos que vers les parties inférieures, où cette teinte passe au
blanc grisâtre. Les côtés du dos sont ornés de taches rondes d'un bleu blanchâtre
sale, et disposées de manière qu'elles forment dix-sept bandes verticales. Les fausses nageoires
et la caudale sont noirâtres; les ventrales sont d'un noir profond. La grande
dorsale est d'un bleu grisâtre assez vif, mais cette couleur passe au noirâtre vers les bords
de la nageoire, dont les membranes sont parsemées d'un grand nombre de petits points
d'un noir foncé. L'iris de l'oeil est d'un bleu-grisâtre. Les japonai s désignent ce poisson
sous le nom de Heiwo, On le prend de temps à autre, en automne, lors de la
pêche du thon, le long de la côte sud-ouest du Japon, oii sa chair est très-recherchée.
L E S ÉLACATES. (ELACAIE).
E l a c a t e bivi t tate. Pl. LYI, individu adulte. Les espèces de ce genre offrent
entre elles tant de ressemblance, et les caractères qu'on leur a assignés sont si variables
que je n'ai pu parvenir à distinguer ces espèces d'une manière précise. J'ai
seulement reconnu que l'Elacate pondiceriana, telle qu'elle a été figurée et décrite
par Riippell, Neue Wirbelthiere, p. 43, Pl. 12, fig. 3, diffère de l'espèce commune
dans l'Archipel des Indes et dans la mer du Japon, par des nageoires pectorales
plus longues. Cette espèce du Japon et de l'Archipel indien a été établie par Cuvier
et Yalenciennes, Tome VIII, p. 338, sous le nom d'Elacate bivittata, d'après
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un jeune individu rapporté des Moluques par le professeur Reinwardt ; le caractère
cependant auquel ces savans ont emprunté l'épithète de cette espèce, savoir les raies
longitudinales du corps, ne convient qu'aux jeunes individus, et est probablement propre
aux jeunes individus de toutes les espèces du genre. Quoi qu'il en soit, nous avons,
pour ne pas contribuer à embrouiller davantage l'histoire de ces poissons, adopté le
nom imposé à l'espèce dont nous venons de parler, et dont nous nous proposons de donner
la description.
Cette espèce se distingue de l'Elacate pondiceriana, outre ses pectorales plus court
e s , par des formes un peu plus allongées. Les formes générales, les dents, la configuration
des nageoires et le nombre des rayons, en un mot, toutes les autres parties,
ne paraissent présenter aucune différence sensible. Ce poisson atteint une longueur
totale d'environ quatre pieds. La première dorsale est, comme d'ordinaire, remplacée
par huit épines fortes, mais assez courtes et réunies au dos, par derrière, au
moyen d'une membrane très-petite. Les quatre premiers rayons de la dorsale ne sont
pas divisés à l'extrémité ; plus solides et plus durs que les suivans et augmentant
graduellement en longueur, ils sont accolés les uns aux autres et en grande partie
cachés sous la peau épaisse qui revêt les nageoires, de sorte qu'il est quelquefois
difficile de s'assurer de leur existence.
Les rayons branchus qui se rangent à la suite de ces quatre premiers rayons simples
varient, par rapport à leur nombre, de trente à trente-cinq. Il en est de même des
rayons branchus de l'anale, qui varient de vingt-quatre à vingt-six, et dont le premier
est précédé de trois rayons durs, indivisés et presque totalement cachés sous les tégumens.
La caudale varie assez pour sa forme, et suivant l'âge, et suivant les individus;
dans les jeunes, elle n'est presque pas échancrée au bout, tandis que l'on
observe une échancrure plus ou moins profonde dans les adultes; cette éohancrure est
ordinairement due au développement plus ou moins considérable du lobe supérieur de
la nageoire, ce qui donne souvent à cette nageoire une forme assez irrégulière. Les
pectorales ne s'étendent, lorsqu'elles sont couchées en ligne droite en arrière, que visà
vis de la septième ou dernière épine de la première dorsale, tandis qu'elles se prolongent,
dans l'Elacate pondiceriana, jusque vis-à-vis de la base du septième rayon mou
de la dorsale.
Les nombres de celte espèce sont comme suit: B, 7. D 8 et 4 + 30 à 35; A. 3 + 24 à
26; V. 1 + 5; C. 20; P. 20. Les jeunes individus offrent en général des teintes beaucoup
plus foncées que les adultes. Les nageoires sont souvent, dans cet âge, d'un
noir profond, et ce n'est que la caudale qui se trouve bordée, tant en dessus qu'en
dessous, d'une bande claire. La bande brune qui règne le long des côtés du poisson
est très-prononcée, et se détache nettement de la bande claire qui l'accompagne en
dessus dans toute sa longueur, ainsi que de la couleur claire de l'abdomen. J'ai observé
ce système de coloration dans quatre différens individus longs de neuf à douze pouces.
Dans un nombre égal d'autres individus, dont la longueur varie de douze à vingt
pouces, les teintes dont nous venons de parler sont beaucoup moins vives et moins
tranchées, le noir s'est changé insensiblement en brun plus ou moins pâle, la teinte
foncée de la caudale se trouve réduite au centre ou au bord postérieur de cette nageoire,
et la large bande brune des côtés du corps est beaucoup moins prononcée que
dans les jeunes. Cette bande commence à s'eiTacer plus ou moins complètement, quand
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