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l'oeil est d'un jaune brunâtre très-pâle. Les nageoires tirent au noirâtre, particulièrement
la dorsale épineuse et les ventrales. Les côtés du corps sont nuancées
par des taches assez irrëgulières d'un noirâtre très-pâle, et dont les supérieures sont
très-grandes; on en voit une sur le dessus de la tête, une autre descend de la deuxième
moitié de la dorsale épineuse, et une troisième se trouve sous la deuxième moitié
de la dorsale molle; il parait cependant que la forme de ces taches est sujette à de
nombreuses variétés individuelles, car je n'en vois guère des traces dans nos jeunes
individus qui ont le corps d'un blanc argenté luisant et dont les ventrales et la dorsale
épineuse sont beaucoup plus foncées que dans les adultes.
LES ÉQUULA. (EQBUIA).
L Equnla nuchalis, PL 67, fig. \. 11 nous est parvenu des mers du Japon
deux espèces du genre Équula, assez différentes l'une de l'autre et, à ce qu'il parait,
nouvelles pour la science. La première, notre Equula nuchalis, est caractérisée
par la tache noirâtre dont sa nuque est ornée. Nous n'en possédons qu'un
seul individu long de quatre pouces. La hauteur du corps est deux fois et un quart
dans la longueur totale du poisson; la téte y est trois fois et trois quarts, et le
museau est deux fois et demie dans la téte. La bouche est armée de dents trèsdélicates;
elle se dirige en avant et vers le bas, quand l'animal la jette en avant.
La ligne du proGl est concave au dessus des yeux. La ligne latérale est parallèle à
celle du dos, et se prolonge jusque sur les côtés de la caudale. Les écailles sont
petites et minces. La deuxième épine de la dorsale n'est guère du double plus longue
que les rayons mous de cette nageoire; la deuxième épine de l'anale est un peu plus
courte que cette épine correspondante de la dorsale. Les ventrales sont comme d'ordinaires
petites et la caudale est échancrée à l'extrémité. Les pectorales sont arrondies au
limbe postérieur et leur longueur égale le cinquième de la longueur totale du poisson.
D. 8 + 17; A. 3 + 15, V. 1 + 5; P. 16; C. 20. La coulenr générale de ce poisson
est, à l'état frais, un bleu blanchâtre, passant sur le dessous au blanc argenté. La
ligne latérale et une raie qui s'étend depuis l'angle supérieur de l'opercule jusque sur
les côtés du lobe libre de la queue sont d'un jaune d'or. Les pectorales, la caudale
et l'anale sont d'un brun jaunâtre très-pâle. La portion épineuse de la dorsale est
teinte vers le haut de noir, et on voit une tache assez large, noirâtre et en forme de
lozange, sur le dessus de la téte.
Ce petit poisson s'appelle au Japon Hiiragi. On le prend en grand nombre, lors
des fortes pluies, au mois de Juin et Juillet, dans la baie de Nagasaki. On le mange
soit séché soit salé à l'instar des Sardines.
2. Equula rivulata, Pl. 67, fig. 2. Cette petite espèce, dont nos voyageurs ne
nous ont rapporté qu'un seul individu assez mal conservé, se rapproche beaucoup,
par ses formes allongées, des Equula lineolata, oblonga, et parviceps, mais elle ne se
rapporte pas tout à fait à aucune des espèces que nous venons de nommer, et elle parait
s'en éloigner particulièrement par la forme oblique des raies dont son dos est orné.
L'individu que nous possédons de cette espèce est long de trois pouces; celui qui a
servi de modèle à notre figure, est un peu plus grand. La hauteur du corps est un
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peu moins de trois fois dans la longueur totale du poisson; la longueur de la téte y
est quatre fois et un cinquième. La dorsale est basse, de sorte que sa deuxième
épine est trois fois et demie dans la hauteur du corps. L'anale correspond par sa
forme à la dorsale, mais elle est plus courte que cette nageoire. Les pectorales sont
petites, ainsi que les ventrales; la caudale est comme d'ordinaire échancrée. La
ligne latérale se perd sur le dessus du lobe libre de la queue. Les écailles sont
petites et très-minces. D. 8 + 16; A. 3 + 14. La couleur générale est un bleu
grisâtre, passant au blanc sur les parties inférieures, et tirant à l'olivâtre sur la téte.
Le dos est orné de nombreuses raies flexueuses noirâtres, dirigées obliquement on
arrière. L'iris de l'oeil et les nageoires ventrales, l'anale et la dorsale sont d'un
blanc bleuâtre; mais les pectorales et la caudale sont olivâtres.
LES MÉNÉS. (M EUE).
Mene maculata. Pl. 67. fig. 3. MM. Cuvier et Valenciennes, Tome X, p. 104,
ayant donné une description très-détaillée de ce poisson, nous nous bornons dans
notre ouvrage à donner quelques observations sur les couleurs naturelles de cette
espèce. On voit par la figure que nous eu publions qu'elle est à l'état frais d'un
bleu sale très-pâle, légèrement nuancé de verdâtre sur le dessus, et passant à l'argenté
sur les parties inférieures. La dorsale, la caudale et les ventrales sont d'un
gris très-foncé; les pectorales et les mâchoires d'un brun jaunâtre trés-pâle, et les
taches du corps noirâtres. L'iris est d'un blanc bleuâtre.
T E S TEUTHYES.
LES AMPHACANTHES. (Amphacanthus).
1. Ampliacanthus fuscescens, PI. 68, fig. 1. Décrite il y a long-temps par
Houttuyn ('), cette espèce a été rapportée depuis en Europe par Mr. de Langsdorff f®)
et ensuite par les voyageurs néerlandais. Elle appartient au nombre des espèces à
corps alongé et à teintes uniformes. La hauteur du corps est trois fois dans la longueur
totale du poisson, la téte y est cinq fois, et le museau est un peu plus de deux
fois et demie dans la téte. La partie du museau située au devant des yeux, est un peu
(1) Vei'haud. der Haarlem. Maatsch. T. XX, p. 333: Ceutrogaster fuscescens.
(2) Cuvier et Val. X, p. 166; Ampliacanllius fuscescens.