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Irales, les pectorales et la caudale, tirant au lilas sur l'anale, et varié de nuances
de rouge cramoisi sur la dorsale. La partie molle de cette nageoire est bordée de
brun-rouge ; et on observe des taches noires et irrégulières sur les membranes de la
première moitié de la dorsale épineuse. La moitié supérieure du corps est parsemée
de taches plus ou moins nombreuses d'un rouge clair. L'anale oifre trois bandes étroites
longitudinales. L'iris est rouge de sang. Les individus conservés dans la liqueur
forte sont d'un brun foncé sur le dessus du corps; les autres parties sont jaunâtres.
Les taches noires de la dorsale sont très-prononcées, et les taches claires du corps
brillent d'un beau blanc. On voit en outre, notamment dans les individus à l'âge
moyen, de chaque côté du dos, quatre raies longitudinales d'un brun foncé, dont les
deux inférieures se réunissent un peu au dessus de l'angle de l'opercule, de sorte qu'il
n'existe sur la téte que trois raies qui se rendent en ligne droite vers le bord postérieur
de l'oeil.
LES CRÉN1LA.BRES. (GRENILABBCS.)
C r e n i l a b r u s flagellifer. Pl. LXXXVt, fig. 2. Ce poisson me paraît identique
avec l'espèce décrite par Mr. de Valenciennes, XIII, p. 240, sous le nom de Gtenolabrus
flagellifer ('). [1 ne nous est connu que par la figure que nous en publions,
et que Mr. Bürger ait fait faire au Japon d'après un individu frais. La description
que Mr. de Valenciennes a donnée des formes de ce poisson, s'accordant en tout point
avec cette figure, nous n'y ajouterons que quelques détails sur les couleurs de cette
espèce, remarquable par le prolongement des appendices molles des deux premiers
rayons de la dorsale.
L'individu qui a servi de modèle à notre figure, était long de cinq pouces. Il avait
été péché en été, dans la baie de Simabara. C'était le seul individu de cette espèce
que Mr. Bürger a vu lors de son séjour au Japon. Il parait par conséquent que co
poisson appartient, même dans les mers de cet empire, au nombre des plus rares.
Les babitans du Japon le désignent sous le nom de Gombekusabi. A l'état
frais, la teinte dominante est un vert olivâtre foncé sur le dos, pâle vers les parties
inférieures. Les écailles sont bordées de jaunâtre, et celles qui servent de gaine à
la nageoire du dos et qui se font reconnaître par leur forme allongée, offrent au milieu
une raie longitudinale d'un gris bleuâtre. Les pectorales sont d'un jaune doré.
Les autres nageoires présentent une teinte d'un brun noirâtre. Les ventrales cependant
sont plus claires. La caudale et l'anale sont nuancées de gris bleuâtre à leur
base, et les membranes de la dorsale sont ornées de nombreux traits linéaires, offrant
la même couleur et disposés dans le sens de l'axe longitudinal du corps. L'opercule
et le préopercule, dont la couleur du fond est jaune d'or, sont ornés de bandes vermiculées
d'un beau bleu de ciel; ces bandes sont assez rapprochées l'une de l'autre
et du double plus larges que les traits de la couleur du fond qui les sépare. L'iris
de l'oeil est couleur de chair.
(1) Nous n'avons pas cru devoir adopter le genre Clénolabre par les mômes raisons qn! nous ont guidi
rejetant celui de Cossyplje.
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LE CIRRHILABRE (CmnniLiBRtis.)
Pl. LXXXVI, fig. 3.
Les côtes du Japon nourrissent un petit Labroïde qui ne rentre dans aucun des
genres établis jusqu'à ce jour dans cette famille. Il tient des Crénilabres par son
préopercule dentelé au bord, et il a de commun avec les Chéilines le caractère d'une
ligne latérale complètement interrompue; il rappelle les Girelles (Julis) par l'ensemble
de ses formes et sa physionomie, mais il se distingue de ce genre par ses opercules
revêtus d'écaillés; il s'éloigne enfin de tous les autres Labroïdes par ses ventrales
prolongées en un fil très-long, et son système dentaire présente également plusieurs modifications
sensibles. Ce petit poisson offre en outre, soit par sa ligne latérale interrompue,
soit par ses ventrales prolongées, certaine analogie avec plusieurs genres de
la famille des poissons à pharyngiens labyrinthiformes; mais ses pharyngiens ne présentant
pas une forme particulière, il convient d'autant moins de le ranger dans la
famille que nous venons de nommer, qu'il tient des Labroïdes par tous les caractères
essentiels, même jusqu'aux lambeaux cutanés dont les épines de la dorsale et de l'anale
se trouvent pourvues.
Nous ne possédons de ce poisson que deux individus; ils sont longs d'un peu plus
de quatre pouces. Ils ont le corps assez comprimé et le ventre tranchant. La téte
égale la hauteur du corps qui entre environ quatre fois dans cette longueur totale.
La ligne du dos est un peu plus courbée que celle du ventre; celle du profil forme
une courbure à peine sensible; elle est par conséquent presque droite. La téte, vue
de côté, offre une forme conique. Les yeux sont de grandeur moyenne, latéraux, et
le bord supérieur de l'orbite est très-rapproché du sommet de la tête, qui est un peu
convexe, tandis que le dessus du museau, à partir du milieu du front, est presque
tout à fait plaue. Le museau est pointu et court, sa longueur ne surpassant guère le
diamètre des orbites. Les orifices de la narine s'ouvrent sur les bords latéraux du
sommet du museau; mais il est facile de confondre ces orifices avec les pores muqueus
qui se groupent autour de l'oeil et qui sont assez irrégulièrement distribués, tantôt
sur une seule, tantôt sur deux rangées. La fente de la bouche s'étend en arrière
jusqu'à la fin du troisième quart de la longueur du museau; la bouche est par conséquent
peu spacieuse; elle est un peu protractile. Les lèvres sont charnues, un peu
frangées par devant et la supérieure est divisée par devant en trois lobes distincts
en forme de croissant. H n'existe des dents qu'aux mâchoires; elles sont très-petites,
droites, aiguës et distribuées aux bords latéraux des mâchoires, sur une seule rangée;
mais le devant des mâchoires est armé de plusieurs dents plus ou moins fortes, et ces
dents sont suivies vers le dedans de plusieurs petites dents en cardes. Quant à ces
dents plus fortes du devant des mâchoires, on n'en voit que deux à la mâchoire inférieure;
elles sont séparées par une espace assez considérable, droites et plutôt dirigées
vers le devant et le dehors que vers le haut. La mâchoire supérieure est au
contraire armée de six de ces dents fortes, séparées l'une de l'autre par des intervalles
assez sensibles, quoique moins considérables que dans la mâchoire inférieure; la paire
antérieure de ces dents est autant dirigée vers le devant que vers le bas; la deuxième
paire est un peu crochue et dirigée vers le bas et le derrière; la paire extérieure,
enfin, plus grande que les précédentes, est tout à fait dirigée vers le derrière, de
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