98 99
entrent à-peu-près trois fois et demie dans la longueur totale du poisson, mesurée depuis
le bout du museau jusqu'à l'extrémité de la queue. La pointe des pectorales se porte,
lorsqu'elle est dirigée en bas, jusque près de l'anus, et lorsqu'elle est dirigée eu haut, jusqu'à
la base du troisième rayon de la dorsale molle. La dorsale épineuse est, par derrière,
plus haute que dans le Germon commun; mais la deuxième dorsale, l'anale, les fausses
nageoires et les ventrales offrent absolument les mêmes proportions et la même disposition
que dans cette espèce. Il n'y a par conséquent que huit fausses nageoires libres, tant
en haut qu'en bas, les deux premières étant rapprochées de la seconde dorsale et de
l'anale au point de faire elles-mêmes partie de ces nageoires. L'échancrure supérieure
du corselet ne se porle que jusqu'à l'aplomb du huitième rayon de la première dorsale,
mais sa pointe latérale se perd insensiblement parmi les autres écailles, vis-à-vis
du milieu de la seconde dorsale. La forme du museau, la coupe des opercules et les
dents ne présentent rien de particulier. D. 14 et 14 + 1 fausse nageoire et 8 fausses
nageoires libres; A. 13 + 1 fausse nageoire et 8 fausses nageoires libres.
Le dos de ce poisson est, à l'état frais, d'un bleu d'acier foncée, qui passe, sur les
flancs, au bleuâtre très-pâle, teinte qui occupe également toutes les parties inférieures.
Les nageoires sont d'un noirâtre pâle tirant sur le bleuâtre; mais la seconde dorsale,
les fausses nageoires et la caudale passent, vers leur extrémité, au jaune olivâtre, et
l'anale offre une teinte mélangée de rose pâle et beaucoup plus claire que les autres
nageoires. L'iris de l'oeil est d'un bleu blanchâtre très-clair, passant au jaunâtre près
de la pupille.
Ce Thon, auquel nous avons laissé le nom de Sibi qu'il porte au Japon, est trèscommun,
pendant les mois d'été, dans les mers de cet empire. On en prend des centaines
à la fois au moyen de filets d'une étendue étonnante. Sa chair sert de nourriture
générale aux habitans de cet empire; séchée elle forme un article important
du commerce japonais.
5. Thynnus macropterus. Pl. LL — Cette espèce inédite se reconnaît facilement
à la forme de son anale et de sa deuxième dorsale, ces nageoires étant en faux
et beaucoup plus allongées que d'ordinaire. Quant aux pectorales, cette espèce est
intermédiaire entre les Germons ou Thons à longues pectorales et les autres Thons;
car les pectorales occupent, dans ce poisson, uu peu plus du quart de la longueur totale
du corps. Le corselet est encore moins distinct que dans le Sibi, mais il parait
offrir une forme tout-à-fait semblable. La première dorsale est assez basse vers les
parties postérieures. La deuxième dorsale est presque de deux tiers, l'anale du
double plus longue que les premiers rayons de la première dorsale. Les fausses nageoires
sont au nombre de neuf, mais la première d'en bas est contigue à l'anale.
D. U et 14 + 9 fausses nageoires libres; A. 12 + 1 fausse nageoire + 8 fausses nageoires
libres.
A l'état frais, les parties supérieures de ce poisson sont d'un bleu d'acier noirâtre, qui
passe au blanc bleuâtre clair sur les flancs, et à l'argenté, sur le ventre. L'iris de
l'oeil est blanc bleuâtre. Les pectorales sont d'un bleuâtre sale, mélangé de rougeâtre
à la base, mais passant au noir à l'extrémité et sur le bord postérieur de cette nageoire.
La caudale est d'un bleu-noirâtre pâle réfléchissant le pourpre, mais mêlé de
jaune, vers le bord postérieur de cette nageoire. Les fausses nageoires sont d'un jaune
citron. Les autres nageoires oilrent un gris noirâtre pâle, qui passe cependant au
jaune sur la partie inférieure des ventrales ainsi que vers le bord postérieur de l'anale
et de la seconde dorsale.
Ce poisson atteint vme longueur de huit à dix pieds. C'est le Hirenaga des .Japonais.
On ne le prend que pendant les mois d'été, en compagnie d'autres espèces
de Thons, à l'entrée des baies qui se trouvent à la côte sud-ouest du Japon. On
en mano-e la chair, soit séchée, soit crue. Il offre un article considérable pour le
commerce intérieur de cet empire. Les Japonais prétendent que ce poisson, autrefois
commun dans les mers de leur pays, y est devenu beaucoup plus rare depuis une trentaine
d'années.
LES PÉLAMIDES. (PELAMTS.)
Pelamvs or i e n t a l i s . Pl. LIL — Quoique assez voisine de la Pélamide du Chili,
Pelamys chilensis, Cuv. et Val. VIII, p. 163, cette nouvelle espèce s'en distingue
cependant par des pectorales beaucoup plus courtes, par un rayon de moins à la
première pectorale et par des raies dorsales plus nombreuses.
Comparée à la Pélamide de la Méditerranée, on trouve qu'elle lui ressemble par
ses pectorales peu développées, tandis qu'elle s'en éloigne par sa première dorsale plus
courte et munie de quatre rayons de moins, par sa première fausse nageoire inférieure
unie à l'anale, ainsi que par la direction horizontale des raies du dos, caractère
qu'elle a en commun avec la Pélamide du Chili. On voit par ces détails que la Pélamide
du Japon forme une espèce particulière qu'il ne convient pas de rapporter à
celle du Chili, comme l'a cru devoir faire Cuvier, 1. c. p. 163, d'après l'inspection
d'une figure faisant parlie d'un imprimé japonais sur les poissons.
Quant aux formes générales de ce poisson, elles ne paraissent pas différer de celles
de la Pélamide commune. Les dents et la coupe des opercules ne paraissent pas non
plus présenter aucune différence. Les nageoires offrent absolument les mêmes proportions
et la même disposition, si ce n'est que la première fausse nageoire inférieure est
intimement unie à l'anale. La hauteur du corps occupe à peu près le cinquième, les
pectorales environ le dixième de la longueur totale. D. 18 et 14 + 8 nageoires libres;
A. 12 + 1 fausse nageoire + 8 fausses nageoires libres.
Ce poisson n'a guère plus d'un pied et demi en longueur totale. Ses parties supérieures
sont, à l'état frais, d'un bleuâtre sale, plus foncé sur la tête et passant au
blanc sur les parties inférieures. Les nageoires sont d'un gris-bleu noirâtre, plus
foncé sur la première dorsale, mais assez clair et mêlé de rouge brunâtre à la partie
antérieure des pectorales. L'iris de l'oeil offre un cercle d'un blanc jaunâtre sale. Le
dos est orné, de chaque côté, de neuf ligues longitudinales plus foncées que la couleur
du fond, et parallèles à la ligne du dos, mais dont les deux inférieures sont moins
prononcées et d'une étendue moins considérable que les autres.
Ce poisson, qui porte au Japon le nom de Ha-kat suwo, y est plus rare que la
Bonite. On le prend de tems h autre, avec cette dernière espèce, particulièrement
dans les mois d'été. On en mange la chair ordinairement crue, et elle est très-recherchée
et préférée à celle de la Bonite.