demment; mais la nomenclature nouvelle que Ton
est forcé de créer, fait perdre en quelque sorte la
trace des*,êtres les plus ^connus de tous. Cet emploi
de travail donne naissance à de nouvelles théories;
à l’étudè desquelles s’applique aussi cet aphorisme
qu un savant illustre a répété dans: plusieurs de ses
éloges, c’est que « les détails sont la pierre de touche
des théories.1* Si cette vérité doit être présente à la
pensée du philosophe qui combine les données d’une
science toute mathématique, elle doit être non moins
souvent appliquée par le naturaliste qui veut aborder
les sècrets de la nature en ce qui touche l’etutledes
Jitres vivans. C’estjgryérifiant un à un tous les détails
auxquels M. Àgàssiz a eu recours pour-croire à la
nécessité de d iviser les ables en plusieurs nouveaux
groupes, que je suis arrivé accroire qu’il ne fallait
pas diviser de nouveau le genre d,es -ables, mais qu’il
fallait même y réunir les groupes voisins que;M. Cuvier
en avait sortis, comme les Brèmes. Je ne reviendrais
pas ici sur les raisons qui m’ont fait différer
d’avis avec mon ami M. Agassiz, si je ne recevais à
l’instant même le travail de M. Heckel sur les poissons
de l’Orient, décrits par lui dans le voyage de
M. Russegger.
1 Arago, Eloge d’Herschell, Ann. long., année 1842, p. 344.
a v e r t is s em e n t , IX
Le travail fait sur les matériaux rapportés de Syrie
par M. Théodore Kotschy, loin de me laisser le
moindre doute sur la détermination que j’ai prise,
mé le confirme en tous points. Je dois avouer que
oelpést pas sans quelque plaisir que j’ài vu paraître
le travail de M. Heckel, parce que je ne contredisais
M. Agassiz qu%yéè peine; j’ai tant dé confiance dans
sa sagacité, que je craignais de n’avoir pas assez bien
v u , assezflaftentivement examiné. Mais • après avoir
% le beau travail de M. Hedlfel, comme je me trouve
entièrement d’accord avec lui sur les détails, je suis
confirmé dans ma manière devoir et avec les données
qu’il me fournit ,*j arrive arnne tout autre théorie
qüe lui. Le savant ichthyologisfe de Vienne emploie
cOmmé fcâracéèïe êssentiel et en quelque sorte unique,
le mode de dentition pharyngienne des cyprins, et
il fait alors, par l’adoplion de ce seul caractère, une
méthode artificielle au lieu de rester dans la généralité
que donne l’emploi de tous les traits d’organisation;
principe fondamental de toute méthode naturelle.
Par l’application rigoureuse de ces détails
d’observations de la variation dans la forme des
dents, on voit qu’il est obligé de faire un genre distincte
de la Brème (Cypr. brama), de la Bordelière
{Çypr. bliccà) et de la Brème de Buggenhagen (Gypr.
Buggenhagii), d’en éloigner \eCypr.erythrophthalmu6\