la Sprée, ou que je voyais sur le marche de Berlin, m’ont
toujours été nommés Plötze. J ’étais accompagné, dans les
courses içhthyoïogîques, par M. Rammelsberg, l’un des
habiles employés du Cabinet de Berlin, à qui M. Lichtenstein
m’avait particulièrement recommandé. Je suis donc
sûr de cette synonymie, bien quelle nef soit pas conforme
à celle donnée par Bloch. Sa figure, d’ailleurs reconnaissable
, n est pas bonne.
Cest sous la dénomination de gardon que l’espèce,dont
je viens de donner une description détaillée, est connue
par tous nos pêcheurs, qui réservent plus particulièrement
le nom de Rosse au rotengle, mais qui souvent
aussi appliquent cè nom à notre gardon.
•En cherchant oe que nôs . prédécesseurs ont dit *du
gardon, on voit que ces naturalistes ont plus- ou moins
confondu avec lui les espèces qui l’avoisinentr* A l’époque
où les auteurs du XVI.esiècle ont écrit, le défaut d’une
nomenclature précise les a empêchés de distinguer d’une
manière rigoureuse les divers poissons § ils n’ont pas su
apprécier la justesse des. distinctions des pêcheurs, parce
qu’ils ne conservaient pas dans des cabinets les différentes
espèces pour les décrire, par comparaison les unes, à .eété
des autres, et souvent ensuite,'ils ont appliqué mal à
propos la nomenclature vulgaire; cette fausse application
ayant persisté jusqu’au commencement de ce siècle dans
les ouvrages de Bloch et de quelques successeurs, il en
résulte qu’il est aujourd’hui fort difficile de donner une
synonymie très-certaine de ces espècessi bien connues,
Belon1 cite, une première fois, le gardon comme un
1 . Bel., De aquatil., p. 272.
poisson de la Seine; puis, une seconde fois1, en le regardant
comme le Lascha des Italiens. On voit dans ce chapitre
, intitulé SarguSj qui est son Cephalus et son G«r-
donuSy qu’il a eu connaissance de la Roach ou Roscies,
comme il Fappelle, des Anglais, et des diverses espèces
d’Italie, que nous distinguons aujourd’hui, et qu’il compare,
au squalus, dont il fait notre meunier (cypr. dobula),
en observant que ces gardons ont le corps plus comprimé,
plus arqué, et I|I nageoires rougeâtres ; on y trouve encore
la citation de plusieurs noms qui ne sont pas meû-
tionnés dans lès savantes' discussions que le prince Charles
Bonaparte a faites dans sa Faune italienne , ou Sur lesquelles
il reste encore incertain, comme sur le Parada.
Rondelet 8 a donné, sous le- nom de Leuciscus, une
figure d’un gardon, comme- il l’appelle lui-même. Cest
aussi, suivant lui ,: le Lascha des Italiens. Je ne vois aucune
des espèces italiennes qui se rapporte à la figure de
l’ichthy ologiste de .Montpellier ;Cè m’est pas non plus exactement
à notre gardon quelle ressemble. J ’inclinèrais davantage
à croire quelle a été faite d>àprès un individu du
leuciscus. rutiloidesj mais c’est trop incertain pour s’arrêter
définitivement à cette synonymie; En peu plus loin le
même auteur 1 2 3 donne une petite figure daôS son chapitre
de Phojcinis, faite d’après un jeune able qui ù’est pas lé
véron, mais qui est indéterminable* Cependant Gesner4
avait damiiifcune figure fort reconnaissable du gardoiï, et
l’on peut voir, par 4a discussion de* la synonymie par la-
1. Bel., De aquatil. ƒ p. 3i6.
2. De pisc. fluç., p. îgi.
3. Ibid.-, 'p. aa'4. <’
A. Gesn., De aquat., p. 82 1.