Pallas la connaît de toutes les eaux de la Russie, mais
il assure qu’elle ne vit pas en Sibérie, et il rapporte un
grand nombre dé noms vulgaires des différens dialectes
de ce vaste empire. Les diabitans du Y^lga -disent «S'ye/d-
■wa; de Novogorod, ; -tfOua, Sikla; de Serpuchof,
VFerckowodka (c’est-à-dire, nageant à la surface des eaux);
de Malorosie et des bords du Done% Ssebell ou S sibill,
et quand elle dépasse cinq pouces, Selvedka ; chez lp$
cosaques du Jaik y Konjuk ou Garmcik, et chez cetix dè
Kama, PFandischr ou Schekleika.
M. Nordmann 1 dit aussi qu’on trouve l’ablette dans
toutes les rivières de la Russie méridionale, et il observe
qu’on n’a jamais vu ee poisson d escendre dans la mer
Noire, tandis qu’on en prend souvent dans la-mer Baltique,
à de grandes distantes de ^embouchure desifleuvêàv
Le prince Charles Bonaparte a donné dans sa Faùn&
d’Italie, sous le nom dtAspius alburnus, une figure, aussi
élégante que celle des nombreuses espècesde poissons
qu’il nous a fait connaître, mais qui me paraît‘étr-e d’une
autre espèce que notre ablette. Je la trouve, trop .trapue 1
les couleurs sont plus foncées^ si c’est une-variété d e‘.notre
ablette, il faut du moins la signaler; cârelle pourraitjout
aussi bien être distinguée comme espèce que-, celles de
plusieurs autres cyprins dont nous avons parlé plus hauti
Tousd.es auteurs s’accordent à dire, qùe l’ablette fraie
en Avril 'et en Mai-,-et qu’elle a fini sa-ponteOen Juin.
Elle croît assez vite les premières "années-; puis elle est
plus lente dans sa croissance.1 Elle n’atteint pas plus de
sept à huit pouces, encore est-il rare de la trouver de
J. Faim, pont., p. 496.
cette taille-; communément elle n’a que cinq à six pouces.
On prend l’ablette à la ligne, et comme elle mord bien,
sa pêche est une des plus suivie par les personnes qui
aiment à se donner ce tranquille passe-temps. On la prend
îhissi au carrelet ou à l’échiquier avec le goujon.
Sa chair est mauvaise ou du moins peu estimée dans
notre Seine; mais je>vois qjie tous les auteurs n’en parlent
pas de même ,t et ne-paraissent la rejeter que par le trop
grand nombre d’arêtes dont elle* est remplie. Carne gau-
det sapida, dit M. Reisinger.
Ce poisson se nourrit, de mouches, d ’insectes; de petits
poissons.; on dit qu’il est nuisible dans la basse Seine,
parce qu’il détruit une grande quantité de petits éperlans
[Salmo eperlanus, Liru). I l vit en grandes troupes, ce qui
rend sa capture plus facile pouF ceux qui se livrent en
grand à ia pêche de'eetté ablette, à Gause de son utilité
piokr l’industrie. J’ai .souvent trouvé dans le canal intestinal
de l’ahlette des échinorhynques et des taenias ; une
seule fois j’ai rencontré dans son abdomen une longue et
fielle ligule*.{ LzgaZà abdominalis). Étant à la campagne,
en »Septembre, sur les bords du Morin, une des rivières
qui- se$jettent,^dans la Marne non loin de Paris, et où
l’ablette abonde, .j’ai eu la patience d’examiner au microscope
les yeux d’un nombre considérable d’ablettes
(plus de trois .cents), dans l’espoir d’y trouver les hel-
minthès, que M. Nordmann^Jte jasset: heureux pour dé-
©ouvrir dans les’yeux- des cyprins, et que M. Dujardin
rencontre fréquemment dans les cyprins des eaux douces
de la Bretagne t.mais ces recherches ont été infructueuses.
Penriant, et après.’ lui M. Yarell, disent que l’ablette est
sujette à une maladie assez singulière : dans les accès elle