Comment concevra-t-il d’ailleurs qu’une dent dont
la couronne est èn forme de godet ou de gobelet
( Becherzoehie ), né’se place parmi les genres à dents
à couronne creuse, et pourquoi la placer parmi les
dents mâchelières ordinaires? Que M. Heckel surtout,
et qûe les naturalistes ne voient pas ici une critique
du travail que j’ai sous1 les yeux. L’on rie saurait assez
louer la patience et la persévérance avec laquelle il
a fait ce \ong examèn des cyprinoïdes, mais qu il réfléchisse
lui-même au résultat où l’application de
cet examen minutieux l’a conduit, et il verra'si l’on
peut dire aujourd'hui lèë que c’esf qu’un poisson
connu de tout le monde, un aBle (^ poisson blanc:
Il en est ici de ce qui. a eu lieu en botaniquéKToat
le monde comprenait une bruÿërië-ùu un onagre.
Depuis qu’on a divisé'ces deuxTgerires en plusieurs
autres trop nombreux, on peut Se demander si d’on
connaît un oeriotfera où un eriéa. Mais, je'le répète,
a cé travail la science a beaucoup gagné;,! car les
espèces sont beaucoup mieux\corinues/ jj
Je ne puis analyser avec détail* dans éette préfacé
tout le travail de M. Heckel et placer les nombreuses
espèces qu’il a fait- connaître : ce sera l’objet du supplément
du volume suivant. Je ne dirai qu’un mot
du groupe des Catostomes, qui forment la iv.e tribu
de M. Heckel II a l’intention de séparer des catostrimes
ordinaires, sous le nom de R hytidostomus , les
espèces dont 1 e peigne pharyngien compte soixante
dents,Rimais il peut voir déjà la difficulté de. l’application
de$. caractères de dentition ; car il réunit le
iyyprinus catostomus de Forster au Cat. elongatus
de Lesueur, quoique le premier n’ait la dorsale ni
la bouché différente des, catostomes, et que l’on ne
connaisse pas là dentition dp, second. Il ne parle pas
du Cat. cypmnus de Lesueur ,, qui est plus voisin de
celui-ci ; et, enfin, il donne àüx Eæoglossum le caractère
des; catostomes, dont dis diffèrent sous tous les
rapports, ainsi que A....le prouve au chapitre dès
Exoglo§ses. On voit ici que ce* célèbre, savant n’a
pas. pu étudier d’après nature,.
Nçîs.collections ichthyologiques se sonfaugmentées
des recherches duels aux deux malheureux voyageurs,
MM. Petit et Quartin-Dillon; qui ont succombé en
Abyssinie!, Je' leur paie ici les remercîmens de l’administration
du muséum, èt le tribut de reconnaissance
que nous leur devions.
, Je renouvelle;aussi à mon ami, M. Agassiz, mes
remercîmens pour m’avoir donné tous ses dessins
faits sur najture, pour le grand travail qu’il va publier
dans son Histoire des poissons d’eau douce de
l’Europe, centrale.
6 Avril 1844.