très-profitables à la croissance et au développement de ce
poisson; car il fait varier la taille entre un pied et quatre
pieds, et le poids entre une çt trente livres; ce qui me
paraît énorme; et enfin, Pallas la décrit dans son Fauna
rossica comme' abondante. De toutes les grandes eaux
fluviales des lacustres de toute la Russie, elles s’avancent
dans la mer Caspienne, où elles1 deviennent très-grandes,
et où souvent elles atteignent à deux pieds; mais cet
illustre naturaliste observe qu’elle manque dans toutes
les eaux de la Sibérie Trans-Ourale.
Lie nom anglais de la brème est Bream, et l’affinité que
ceux de toutes les langues du Nord ont avec> celui - ci >
montre qu’ils dérivent tous d’une même étymologie.
Quelques-uns cependant sont plus éloignés de cette racine
mère. En Suédois, cest Braxen ; en danois que
l’on donne aussi au çyprinus ballenis, suivant Muller.
Les auteurs suisses sont d’accord pour le nommer Broehs-
men; Reissinger donne, aveC le nom allemand de gemeiner
Broehs, celui de Bleintzen, et pour, nom hongrois,‘Ce;lui
de Durda. Pallas nous donne aussi les noms de; ee poisson
dans les nombreux dialectes des peuplades qu’il a parcourues.
Les Russes l’appellent Lestsch, les Cosaques du
Tanaïs Tschabok, réservant aux plus petitesse nom de
Podlestschi : les autres Cosaques l’appellent Poîutschabok.
Les pêcheurs de Novogorod donnent aux brèmes qui dé4
passent un demi-pied, la dénomination de Podlestschik,
et aux plus petites celle de Peretschen; les Tartares la
nomment Kurbanbalyk, c’est-à-dire piscis jejunus, et
chez les Rirghises des bords du Sirr elle porte le nom
de Jodiy et chez les tribus kalmouques ceux de Zygbi
ou de Tchybe.
M. Nordmann la compte aussi p^rmi les poissons de
sa Faune pôntique, et il affirme quelle atteint souvent à
un poids de quinze livreB.’ ■
J ’ai vu en abondance la brème sur le marché de Berlin,
où je l’ai toujours entendu nommer der Bley. Bloch donne
ce nom comme: étant celui de l’adulte, et auquel on ajoute
l’épithète de Schoss quand elle n’a qu’un ou deux ans, ce
qui fait, pour le nom dé cet âge, Schoss-Bley, et à trois
ans elle prend celui de Bleyflinck.
Mais il est à remarquer que les ichthÿologistes des
contrées méridionales de l’Europe depuis Salvien ne font
aucune mention de Mie pays : ainsi M. Risso, Cornide,
M. le prince de Canino, n’en parlent pas.
La nourriture de la brème consiste en vers, insectes,
etc. Elle a pour ennemis les oiseaux de proie; mais on
assure Lju’une brème du poids de quatre à cinq kilogrammes
y Comme on en trouve dans la Seiné au-dessus
de Rouen, peut résister par la force de son nager à une
huse qui la saisirait’ dans ses serres, fatiguer l’oiseau et
finir par le noyer en l’entraînant sous l’eau avec'elle.
Plusieurs Vers intestinaux tourmentent la brème. Rudol-
phi cite deux échinorhynques, Ech. claviceps^que j’y ai
observé > et Ech. rodulosus; le distoma globiporum, le
caryophyttoeus mutabilis, le toenia laticeps, le fasciola
bramoe ouf, annulata; et le plus commun de tous, la
ligula simplicissima ou l. abdominaUs, qui se trouve
dans tant d’autres poissons. M. Nordmann a aussi trouvé
des helminthes dans les yeux de ce cyprin.
La'brème Groit assez vite; elle fraie dès la première
année. A l’époque du frai, elles se rassemblent en troupes
sur les fonds unis et garnis de roseaux. 11 faut cependant