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qui, par leur petitesse , échappent à tous nos moyens d'observation.
174. La plumule (plumula) est la partie de l’embryon, qui,
dans la graine , est dirigée vers le centre, et qui, à sa sortie ,
tend à monter, et constitue la tige de la nouvelle plante. C’est
elle qui porte les cotylédons ; elle ne prend le nom de tige
qu'au-dessus de leur insertion dans les dicotylédones.
iy5. Les cotylédons ou les lobes (cotyledones , lobi) (pl. 11,
f. 2, 3 ,4 ) 6, 10), sont les rudiiaens des premières feuilles dont
la plante doit être pourvue au moment de sa naissance; tant qu’ils
sont cachés sous les tégumens ou dans la terre, ils sont étiolés;
dès qu’ils sont exposés à l’air et à la lumière , ils grandissent,
deviennent planes, foliacés , se colorent en verd , et prennent
le nom de feuilles séminales (folia seminalia) (pl. 11, f. 8, g).
Dans un petit nombre de plantes , les cotylédons ne se changent
point en feuilles séminales ; tels sont les haricots , les gesses, etc.
(pl. 11 , f. 10). Lorsque les cotylédons sont épais et charnus au
moment de la germination , ils se vident graduellement, et leur
substance sert à la nourriture de la plante ; lorsqu’ils sont foliacés
, ils sont alors abondamment munis de pores corticaux ,
et servent à la nutrition plutôt en absorbant de la nourriture
dans l’air , qu’en fournissant leur propre substance; quoiqu’il
en soit, les cotylédons meurent toujours peu après la germination.
176. Puisque la plantule est une plante en miniature , c’est-
à-dire , réduite à ses organes les plus essentiels , il n’est pas
étonnant que les caractères qu’elle présente aux Botanistes
soient les plus constans et les plus propres à donner une idée
des rapports naturels des plantes; aussi le nombre des cotylédons
a-t-il servi de premier indice pour distinguer les grandes
classes du règne végétal, dont l'anatomie a ensuite confirmé
la séparation (i5). Les plantes dicotylédones (dicotylédones)
(pl. 11, f. 2 ,3 , 4, 5 , 6 , 9, 10) ont toutes , ainsi que leur nom
l’indique, deux cotylédons opposés. Ordinairement ces cotylédons
sont simples; quelquefois ils sont découpés , et ce sont ces
découpures qui, regardées comme des cotylédons distincts,
avoient fait faussement admettre des plantes polycotylêdones
(polycotyledories ).
Les monocotylédones (monocot.yledones) (pl. n , f. 1 , 8)
n’ont, au contraire, qu’un seul cotylédon au moment de leur
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naissance; ce cotylédon sort toujours sur le côté de la graine,
et forme une feuille ordinairement engainante.
Les acotylédones (acotyledones) sont ainsi nommées, parce
qu’on n’y a point encore observé de cotylédons , soit qu’ils
n’existent pas, soit que leur petitesse empêche de les distinguer.
La figure 7 de la planche 1 x, représente la germination
d’une mousse d’après Hedwig.
177. Si l’on examine avec soin l’embryon d’un haricot ou
d’une fève, on observe entre les deux cotylédons un petit prolongement
de la plumule qui porte deux petites feuilles en miniature;
ce sont ces feuilles, déjà développées dans la graine ,
qui portent le nom de feuilles primordiales ( primordialia )
(pl. xi ,, f. 10), et que plusieurs auteurs ont confondues avec
les feuilles séminales; leur forme et leur position ressemblent
ordinairement aux cotylédons , tandis que leur apparence est
entièrement analogue à celle des feuilles ordinaires ; elles servent
ainsi à prouver que les feuilles séminales sont de même
nature que les feuilles ordinaires de la plante. On peut les observer
facilement dans la plupart des légumineuses ; celles du
haricot sont opposées, et à une seule foliole, tandis que toutes
les suivantes sont éparses et à trois folioles.