ont accompagnées de n(o txeîs3 p)récieuses. Je me plais'à
faire connoître ici les nombreux secours que j’ai
reçus, pour la confection de la Flore franfcaise , des
Botanistes qui se sont eux-mêmes le plus occupés de
ce genre de travail, et à leur en témoigner publiquement
ma reconnoissance.
Ces communications des Botanistes m’ont sur-tout
été utiles, en me mettant à même d’indiquer avec
quelque précision la liste des plantes qur croissent
en France , et les différens lieux où elles ont été observées
: c’est cette partie du travail qui constitue proprement
la Flore de la France. Pour m’assurer &i telle
espèce croît en France, ou si elle croît dans tel lieu
donné de la France , j’ai eu trois moyens très-diffé-
rens par le degré de leur authenticité ; tantôt j’ai moi-
même trouvé la plante dansles différentes excursions
botaniques que j’ai faites dansles Alpes, le Jura, les
Vosges, les environs de Genève, de Paris, la Belgique,
la Lorraine et la Normandie ; tantôt elle m’est
envoyée de tel ou tel pays, par un homme digne de
foi : danscesdeuxcas,jepuisregardercommecertain
que la plante croît réellement dans tel ou tel lieu ,
et je l’indique affirmativement sans citer d’autorité ;
si au contraire un auteur quelconque affirme avoir
trouvé telle plante en France, je dois bien croire
qu’elle y existe, mais je ne puis être sûr, malgré
l’identité du nom, qu’il ait parlé de la même plante
que celle dont je donne la description; dans ce cas
je cite la localité indiquée par cet auteur, et j’ajoute
comme autorité, à la fin de la phrase, son nom en
abrégé , entre deux parenthèses ; au moyen de cette
précaution, le lecteur saura précisément le degré de
confiance qu’il doit accorder à chaque indication de
localité.. Si ce moyen très-simple eût été suivi par
les Botanistes qui nousont précédés, on auroit évité a
( xüj )
flans tous les ouvrages généraux de Botanique , un
grand nombre d’erreurs relativement à l’indication
desL pa antroiuesv edlelse péladnittieosn. de la Flore française, que
j’ai l’honneur de vous soumettre , contient les descriptions
d’un nombre de plantes beaucoup plus
considérable que l’ancienne, et meme que la plupart
des Flores qui ont été jusqu’ici publiées ; mais
il est nécessaire que j’ajoute quelques observations
à ce sujet.
La Flore d’un grand pays ne peut être rédigée
avec quelque précision, que lorsque les différentes
provinces en ont été déjà étudiées, non seulement
par des voyageurs, mais par des Botanistes sédentaires;
sous ce rapport, vous avez eu de grandes
difficultés àvaincre à l’époque où vous avez entrepris
la Flore française, puisque alors on ne connoissoit
véritablement que les plantes de Paris, de Montpellier,
d’Alsace et de Provence ; votre ouvrage a
donné en France une nouvelle impulsion à l’étude
du règne végétal ; dans plusieurs provinces, il a
formé des Botanistes qui ont contribué à faire con-
ïioître les plantes de leurs pays, soit en en publiant
des Flores particulières, soit en communiquant
leurs observations aux Botanistes de la capitale ; la
seule réunion des travaux qui sont dûs à l’influence
de votre ouvrage, a beaucoup contribué à perfectionner
celui-ci. La publication de plusieurs grands
ouvrages de Botanique, la création des ecoles centrales
, l’agrandissement du Muséum d’histoire naturelle,
la faveur et l’estime que les sciences physiques
ont acquises dans l’opinion publique, et, le
dirai-je? jusqu’à ces troubles civils qui ont forcé
tant d’hommes sensibles à étudier la Nature pour
détourner leurs yeux des désordres et des crimes