t
2°. Les bourgeons à fleur ou à fruit, qui ne produisent que
des fleurs, et qui portent plus ordinairement le nom de bouton.
-, 5°. Les bourgeons mixtes, qui donnent à-la-fois des fleurs et
des feuilles; mais ici, comme dans la seconde classe , on peut
encore distinguer ceux qui donnent des fleurs mâles , des (leurs
femelles ou des fleurs hermaphrodites. Les cultivateurs distinguent
les bourgeons à feuilles, parce qu’ils sont alongés et
pointus; les bourgeons à fleur, parce qu’ils sont courts et arrondis;
les bourgeons mixtes , parce que leur forme tient le milieu
entre celle des deux classes précédentes ; mais ces marques distinctives
n’ayant été bien observées que sur les arbres fruitiers,
qui appartiennent presque tous à la famille des rosacées, ou
jpeut douter qu’elles soient vraies sur tous les végétaux.
78. Les bourgeons des dicotylédones sont les seuls auxquels
on a coutume de donner ce nom : ils sont placés quelquefois
au collet de la racine, et alors on leur donne le nom de turion
( thurio); plus souvent au sommet des branches, et le plus grand
nombre à l’aisselle des feuilles. Leur disposition sur la tige, et
conséquemment celle des jeunes branches, est donc déterminé«
en général par celle des feuilles ; mais cette disposition est souvent
variable , parce qu’il arrive dans plusieurs arbres , soit naturellement
, soit accidentellement, que les feuilles sont dépourvues
de bourgeons. Ceux-ci naissent toujours sur l’écorce,
AEexlrémité d’un prolongement médullaire, entouré d’une
rangée de vaisseaux lymphatiques : leurs écailles sont souvent
fermes, visqueuses ou couvertes de duvet. La structure des
bourgeons du platane mérite une mention particulière. Dans cet
arbre, l’oeil pousse non à l’aisselle de la feuille, mais sous une
cavité conique pratiquée à la base du pétiole, de sorte que les
jeunes pousses sont entièrement cachées dans Je pétiole ; elles le
percent ensuite du côté supérieur , et se changent en une branche
exactement embrassée par la feuille.
7g. Les bourgeons des monoçotylédones offrent plus de
variétés : dans celles dont la tige est réduite à un plateau ou à
un tubercule caché sous terre, les bourgeons, qui prennent
alors le nom de bulbes (bulbi ) , sont formés (58) par les feuilles
avortées et étiolées, à cause de leur séjour sous terre. On distingue,
relativement à la formé'des écailles des bulbes,
i°. Lies bulbes à tuniques (bulbi tunicati), qui sont .formées
d’éca.illes minces, embrassantes, membraneuses, très-nom-.
D E S C R I P T I O N D E S O RGANE S ,
breuses, et qui se recouvrent les unes les autres; par exemple ,
l’oignon.
2°. Les bulbes à écailles (bulbi squammosi), dont les feuilles
avortées sont épaisses , peu ou point embrassantes et disposées en
écailles , comme dans les lys.
Si la tige, au lieu d’être rabougrie comme dans les bulbes, s’a-
longe et se développe comme dans les palmiers, nous trouvons
de même à son sommet un bourgeon terminal , formé par les
feuilles avortées ; mais ici les écailles, au lieu d’être minces ,
glabres et étiolées, sont fermes, velues et colorées.
80. Les bourgeons des monoçotylédones offrent toutes les
mêmes variétés que ceux des dycotylédones. Ainsi, si nous reprenons
les divisions établies plus haut (76), nous trouverons des
bourgeons foliacés dans les deux classes , par exemple, le bois-
gentil et l’oignon ; des bourgeons pétiolacés dans toutes deux, par
exemple , les sureaux et les palmiers ; les bourgeons stipulacés
et fulcracés sont propres aux dicotylédones , parce que les stipules
sont propres à cette classe; les bourgeons à feuilles (77) existent
dans les deux classes, par exemple, le poirier et l’amaryllis;
les bourgeons à fleur existent de même dans ces deux exemples;
les bourgeons mixtes sont fréquens dans l’une et l’autre classe,
par exemple, le bouleau et la jacinthe. On peut de même que
dans les dicotylédones , accélérer ou retarder le développement
des bourgeons des monoçotylédones, c’est-à-dire , des bulbes.
Leur position est à-peu-près la même dans les deux classes ; les
bulbes sont terminales comme certains bourgeons; les caj'eux
( on donne ce nom aux petites bulbes qui se développent sur les
côtés de la bulbe mère) sont axillaires comme certains boutons;
les uns et les autres sont radicaux comme les bourgeons
des plantes à racine vivace et à tiges annuelles; enfin , la structure
et la destination de la bulbe est la même que celle du
bourgeon : on ne peut donc séparer ces deux organes.
81. Dans les dicotylédones, le développement des bourgeons
de chaque branche suit une marche inverse de celle que nous
observerons dans la fleuraison : ce sont les bourgeons supérieurs
de la branche qui se développent les premiers, et le développement
se continue de haut en bas. Celte singularilé s’explique
en considérant que la sommité des jeunes pousses est munie de
pores corticaux, qui, dès les premières chaleurs du printemps ,
absorbent dans l’atmosphère des vapeurs nutritives, et qu’il