embarrassante dans bien des cas, lorsqu’on arrive à la nuancé
par laquelle les tiges ligneuses semblent se confondre avec les
tiges herbacées? En un m ot, pouvoit-il ignorer que les titres de
ses première et seconde classes , le forçoient de séparer le con-
volvulus du quamoclit, le gentiana du ccntaurium minus, etc.
sans qu’il eût cependant pourvu à la sûreté du principe et à la
netteté de ces deux-divisions, puisqu’elles renferment le vero-
niea , Yhyosciamus, Yechium, etc., qui seroient vainement
cherchés dans la classe qui indique pour caractère une corolle
monopétale et irrégulière? Ç’est ainsi qu’une marche gênée, et
pour.ainsi dire inconséquente , défigure cette méthode , si digne
d’ailleurs d’être applaudie, sur-tout si l’on se transporte à
l’epoque où vivoit l’auteur, et si l’on fait attention à l’espace
qu’il a franchi tout d’un coup , et à ses progrès rapides dans
«ne science dont il a encore plus perfectionné l’étude par son
génie , qu’étendu le règne par ses savans voyages.
T R O I S I ÈME PARTIE.
De la meilleure manière de voir et de travailler en
Botanique.
A v a n t de faire connoître la méthode que j’ai substituée à
tous les moyens défectueux employés jusqu’ici pour nous conduire
à la connoissance des plantes, je crois qu’il est essentiel
de fixer le véritable point de vue sous lequel la Botanique doit
être envisagée, et d’examiner les ressources que la Nature nous
offre pour la connoître relativement aux bornes de nos facultés
, et la manière de tirer de ces ressources le parti le plus
avantageux.
Il me paroît d’abord évident que tout ce que l’on peut proposer
de principes sur la matière dont il s’agit, se réduit à deux
objets indispensables.
Le premier consiste à fournir le moyen le plus sûr et le plus
facile pour résoudre, dans tous les cas particuliers , ce problème
général : Etant donnée une production du règne végétal, trouver
le nam que les Botanistes lui ont assigné.
, Cette découverte , en effet, nous met à portée de consulter
tous les ouvrages qui ont été écrits sur les plantes , de profiter
de toutes les observations que l’on a faites sur l’objet particulier
que nous examinons, d’en connoître les propriétés, les usages,
et même de le comparer avec les êtres du même genre, auxquels
il ressemble davantage.
Mais quelque satisfaisante que fût la manière dont celte première
vue eût été remplie , l’ordre et la liaison des idées , si
nécessaires dans les sciences , exigeroient que la Botanique fit
un pas de plus. On sent en effet qu’il manqueroit à l’étude du
règne végétal un aspect sous lequel on pût le considérer dans
son ensemble , et qui nous présentât la suite des affinités que
l’on a observées dans les plantes, et la chaîne admirablement
graduée qu’elles paroissent former, du moins en une multitude
d’endroits, lorsqu’on les rapproche en raison de ces affinités.
L ’ordre dont je parle, réuniroit le double avantage de nous^
montrer d’une part la Nature en grand , et de nous donner
de l’autre une idée nette de chaque être, en nous indiquant
ses rapports avec tous les autres individus , et en le plaçant
dans un point où il recevroit et renverroit la lumière de toutes
parts.
Mais ici se présente une question qui me paroît de la plus
grande importance. Peut-on remplir à-la-fois les deux objets
que je viens de citer ? c'est-à-dire , est-il possible que le
moyen qui doit nous, faire découvrir les noms que les Botanistes
ont donnés aux plantes que nous cherchons à connoître,
puisse en même temps nous offrir la gradation de tous les rapports
particuliers qui lient les plantes entre elles?
Pour moi, je ne balance point à me décider pour la négative,
et j’établis cette opinion sur deux propositions dont il me semble
que la vérité ne. peut être contestée.
Premièrement, on ne peut dans un ouvrage de Botanique,
de quelque nature qu’il soit , nous conduire par la voie la plus
courte et la plus facile à la connoissance des plantes dont cet
ouvragé renfermeroit les noms et les caractères, si ce n’est à
l’aide d’un nombre de divisions proportionné à celui des plantes
qui y seroient indiquées.
Supposons , en effet, qu’un ouvrage contienne la description
exacte de dix mille végétaux , et que quelqu’un ayant
cueilli une plante qu’il sait être l’une des dix mille, se propose
d’en découvrir le nom , il est certain que si l’ouvrage n’offre
aucunè division , il faudra lire toutes les descriptions l’une
après l’autre, jusqu’à ce que l’on soit parvenu à celle de la