CS P R I N C I P E S DE B O T A N I Q U E . ”“
"plante des sucs élaborés par des glandes particulières, et qui
sont très-variés pour leur forme, leur usage et leur position.
15. La présence ou l’absence de ces divers organes, et leur disposition
respective , constituent les caractères anatomiques des
trois grandes classes du règne végétal, les seules fondées sur
l’anatomie , et auxquelles nous arriverons dans la suite par des
moyens plus faciles.
Les dicotylédones n’ont ni vaisseaux ni pores corticaux
(pl. i , f. i).
Les Monocotjlèdones ont des pores corticaux, et des vaisseaux
non disposés par couches concentriques (pl. i , f. 9).
Les Dicotylédones ont des pores corticaux , et des vaisseaux
disposés par couches concentriques à l’entour d’un cylindre
central de tissu cellulaire (pl. 1, f. 10).
16. Les organes élémentaires que nous venons d’énumérer
constituent, par leurs combinaisons diverses , les organes composés.
Nous allons examiner séparément, i°. ceux de ces organes
composés qui servent à l’entretien de la vie de l’individu, c’est-à-
dire , à la nutrition ; 20. ceux qui servent à la vie de l’espèce,
c’est:-à-dire, à la reproduction des individus. Nous nous occuperons
principalement des végétaux vasculaires ( les monoco-
tylédones et dicotylédones ). Quant aux végétaux cellulaires, ou
acotjlédones ou cryptogames, ce qu’on connoît sur leur structure
et leur végétation se réduit à si peu de choses , que nous^
renvoyons nos lecteurs aux expositions des caractères de classes*
et de familles, qui se trouvent vol. 2, pages 1, 2, 65,2 8 0 ,5ai*
4 i 5 , 458, 546,571,577.
C H A P I T R E I I .
O R G A N E S DE LA V É G É T A T I O N .
A R T I C L E p r e m i e r .
De la Tige en général.
17. Le tronc ou la tige (truncus, caulis) est cette partie de la
plante qui tend tou jours à monter verticalement, qui s’élève du collet
delà racine, et qui porte les feuilles lorsque la plante en a. Cette
partie fondamentale du végétal existe dans toutes les plantes, tantôt
développée et bien évidente, tantôt tellement rabougrie, que la
plante en pavoît dépourvue ; et que les feuilles semblent naître
D E S C R I P T I O N DE S ORGANE S . 69
de la racine; comme par exemple dans la jacinthe, le polypode,
la primevère , etc. Dans le premier cas, on a donné aux plantes
le nom de plantes munies de tiges (caulescentes); dans le second,
on les désigne sous celui de plantes sans tige ou sessiles
(acaules). Mais ces dénominations sont inexactes, puisque la
tige existe toujours : dans la jacinthe et les autres plantes bulbeuses
, elle est représentée par le plateau orbiculaire qui émet
les racines et les feuilles ; dans le polypode et les autres fougères
européennes, elle se réduit à une souche horizontale et souterraine;
dans la primevère et les autres dicotylédones, elle se
confond avec le collet de la racine, mais elle s’alonge quelquefois
par la culture ; ce qui prouve qu’elle existe réellement,
quoique peu développée.
* 18. La tige, considérée dans sa consistance, offre différens
degrés , dont on a désigné les principaux par des noms particuliers.
On la dit :
* Herbacée ( herbaceus ), lorsqu’elle est tendre , qu’elle a peu
de consistance, et qu’elle périt avant de durcir ; par exemple,
la laitue (pl. 2 , f. 2). Les plantes dont la tige est herbacée sont
nommées des herbes ( herbæ).
* Demi-ligneuse ou sous-ligneuse, lorsque sa base subsiste
sensiblement, tandis que ses rameaux ou ses sommités sont
herbacés, et périssent tous les ans; par exemple,, là douce-
amère. Les plantes de cette nature sont nommées des sous-
arbrisseaux ( suffrutices).
* Ligneuse (frulieosus , lignosus), lorsqu’elle est d’une consistance
solide, semblable à celle du bois, et qu’elle subsiste
après son endurcissement (pl. 2, f. 1 ). Les plantes ligneuses
sont appelées des arbustes (frutices), lorsqu’elles jettent des
branches dès leur base, et ne portent point déboutons ; arbrisseaux
(arbusculæ), quand elles jettent des branches dès leur
base, et portent des boutons; arbres (arbores), quand leur
tige est simple et nue dans la base, et se divise en branches vers
le haut.
* Solide (solidus), lorsqu’elle est tout-à-fait pleine, comme
dans l’orchis taché.
* Fistuleuse ou creuse (fîstulosus), lorsqu’elle forme un tube
ou un cylindre évidé, comme celle de l’oignon.
* La consistance de la tige peut encore varier par différens
degrés, qu’on exprime par les termes, de molle (mollis),
E. S