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la lige aux deux côtés de la feuille ; par exemple , dans les rubia-
cées, les malvacées, etc. ( pl. 7, f. 3 ). Elles sont adhérentes0«
articulées, comme les feuilles elles-mêmes.
2°. Les stipules pétiolaires (petiolares Elles sont insérées
sur la base même du pétiole ; par exemple, dans les roses, les
ononis , etc. (pl. 7, f. 1 ). Ces stipules ne sont jamais articulées
sur le pétiole ; ce qui les distingue des vraies folioles.
5°. Les stipules foliolaires ( foliolares ). Elles naissent sur le
pétiole des feuilles composées à la base des folioles , comme les
stipules caulinaires à la base des feuiiles ; par exemple, dans les
guilandina et plusieurs légumineuses (pl. 7, f. 2).
A R T I C L E V I I I .
Des Bourgeons.
70. On donne généralement le nom de bourgeons (gemma}
aux jeunes pousses recouvertes , avant leur développement, de
téguinens membraneux ou écailleux. Ces tégumens recouvrent
les feuilles, les jeunes pousses et les fleurs, c’est-à-dire, les
parties des plantes qui se développent sans fécondation nouvelle
, et ils servent à les protéger contre les intempéries de
l’air. En effet, ilssontplus souvent revêtus d’un enduit visqueux,
résineux, imperméable à l’humidité., et offrent, soit sur leur
surface , soit dans leur intérieur , un duvet laineux qui les préserve
du froid. Il n’y a , en général, que les plantes munies de
bourgeons écailleux qui puissent vivre dans les climats où il gèle
pendant l’hiver.
. 74. Quelle que soit l’importance des bourgeons , on ne peut
cependant les considérer comme des organes distincts : dès
qu’une jeune pousse commence à poindre , l’air, la lumière, etc.
agissent sur les premières expansions foliacées, et y produisent
une espèce d’avortement, c’est-à-dire, que ces feuilles deviennent
sèches, fermes, et que leur tissu cellulaire se développe
peu ou point ; les écailles des bourgeons sont donc des feuilles ,
et on peut se convaincre facilement de cette vérité, en observant
le développement d’un bourgeon. On voit les écailles intérieures
devenir graduellement plus semblables aux feuilles ;
on conçoit alors comment, lorsque les jeunes pousses naissent à
l’abri de toutes les intempéries, leurs premières feuilles ne
se changent point en écailles ; c’est ce qui arrive ordinairement
aux arbres des pays chauds, aux plantes que nous élevons; en
D E S C R I P T I O N DE S ORGANE S . io5
serre , et aux herbes annuelles qui poussent jeurs branches pendant
l’été.
76. On distingue plusieurs sortes de bourgeons, selon qu’ils
sont formés par l’avortement de différens organes. Ainsi on
nomme bourgeons
Foliacés (foliaceæ), ceux dont les écailles sont simplement
de petites feuilles avortées; par exemple, Je bois-gentil.
Pètiolacès ( petiolaceæ ) , eeux dont les écailles ont des pétioles
élargis et avortés ; par exemple , le noyer.
Stipulacês (stipulaceæ),, ceux dont les écailles sont des stipules
plus ou moins avortées; par exemple , le charme.
Fulcracés (fulcracese ), ceux dont les écailles sont formées
par l’avortement de pétioles bordés de stipules5 par exemple ,
le prunier.
76. Le bourgeon commence à poindre à l’époque de la plus
grande végétation , c’est-à-dire , en été; il porte alors, parmi les
cultivateurs, le nom à’oeil (o cul us); il grossit lentement d’abord
, et à la fin de l’automne, il prend le nom de bouton : il
reste presque stationnaire pendant l’hiver; mais , dès les premières
chaleurs du printemps, il se gonfle sensiblement, et
c’est alors qu’on le nomme bourgeon (geaima^), et peu de temps
après , il s’ouvre pour donner naissance à la nouvelle branche.
Cette marche ordinaire de l’accroissement des bourgeons est
entièrement subordonnée aux causes extérieures; ainsi, par
exemple, si à la fin de l’été une grêle détruit tout-à-coup les
feuilles des arbres, la sève se porte sur les yeux, les développe
en peu de temps, et fait naître des feuiiles hors de saison. Le
retardement des bourgeons est souvent opéré par le froid.
M. Thouin en a recueilli un exemple frappant. Ayant envoyé des
caisses d’arbres à Moscow, ces caisses furent gelées en route : h
leur arrivée, on les mit dans une glacière, où quelques-unes
furent oubliées pendant dix-huit mois; alors on les sortit graduellement
, et on planta les arbres , dont lès bourgeons poussèrent
comme ils ont coutume de le faire au printemps.
77. Les bourgeons sont distingués en plusieurs classes par les
cultivateurs, selon les pousses diverses auxquelles ils doivent
donner naissance. Ainsi, on en compte trois classes.
i°. Les bourgeons à feuilles ou à bois , qui ne poussent que
des branches chargées de feuilles.
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