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de la socie'té, sont autant de circonstances qui ont
contribué à faire connoîire en peu de temps les
plantes de la France. J’ai joint à cet Ouvrage une
Carte géographique qui indique, d'une manière
générale, la végétation des différentes parties de
la France, et le degré auquel ses productions végé-
taies sont connues.
En même temps que l’ancienne France étoit
mieux connue, ses liinites se reculoient, et maintenant
la Flore française se trouve enrichie de plu-!
sieurs vastes provinces dont j’ai dû énumérer les
productions; c’est sur-tout la réunion du Piémont
et du comté de Nice, qui a contribué à augmenter
le nombre des plantes décrites dans cet Ouvrage :
en effet, ces pays fertiles sont placés sous un ciel
différent du nôtre à bien des égards ; ils réunissent
les degrés extrêmes de la température de l’Europe,
et ont déjà été visités par plusieurs Botanistes habiles.
Au reste, j’ai cru devoir indiquer les patries
des plantes d’après les anciennes dénominations des
provinces; celles des départemens sont tellement
multipliées, que, pour chaque plante, j’aurois été
obligé d’en citer quinze ou vingt, ce qui eût inutilement
alongé un ouvrage déjà trop long : d’ailleurs
les Flores publiées jusqu’ici étant la plupart
disposées d’après l’ancienne division de la France ,
il est souvent impossible de les rapporter à la nouvelle
; ainsi, quand ün auteur dit que telle plante
croît en Provence, je ne puis savoir s’il s’agit des
trois départemens de la Provence, ou d’un seul. Je
dois encore avertir que cet Ouvrage étoit totale-,
ment terminé et presque tout imprimé à l’époque
de la réunion de Gênes, et qu’on n’y trouvera au-,
cune des plantes de ce beau pays, qui mérite d@
fixer davantage l’attention des Botanistes,.
Enfin, une dernière cause qui tend à augmenter
beaucoup le nombre des plantes de la France, c’est
l’accroissement rapide du nombre des cryptogames
connues; cette partie de la Botanique a été comme
créée depuis vingt-cinq ans par les découvertes de
Hedwig, Hoffman, Bulliard, Persoon, Vaucher ,
Acharius, et plusieurs autres Botanistes; sa marche
est même tellement rapide, que malgré le soin
avec lequel j’ai cherché à mettre cet Ouvrage au
niveau dés connoissances modernes, je vois déjà,
depuis trois ans que cette partie est imprimée ,
qu’on a fait de grands progrès dans quelques points ,
notamment dans la famille des lichens. Dans toute
la cryptogamie, je n’ai indiqué les localités que
d’une manière générale, parce qu’il est très-probable
que les mêmes cryptogames se trouveront
dans presque toutes les parties de la France, lorsqu’on
les étudiera avec soin.
Dans la rédaction d’un ouvrage général, la cryptogamie
présente une difficulté particulière : c’est
1 impossibilité de conserver, et conséquemment de
comparer entre elles les espèces de certains genres :
dans cette partie de mon travail, j’ai été forcé d’indiquer
quelques plantes que je n'a vois pas sous les
yeux, et je me suis fié à deux observateurs dont
l’exactitude m’est bien connue, Bulliard pour les
champignons charnus, et Vaucher pour les algues
d’eau douce ; à l’exception de ces deux parties, je
me suis imposé la loi de n’indiquer dans la Flore
française aucune plante, à moins de l’avoir actuellement
sous les yeux. J’ai donc omis volontairement
des espèces décrites dans des Flores particulières ;
cette omission a quelque inconvénient, je le sais ,
mais elle a aussi l’avantage d’éviter les doubles emplois,
et de donner à cet Ouvrage un plus grand