n 6 P R I N C I P E S DE B O T A N I Q U E .
C H A P I T R E IV.
ORGANES DE LA REPRODUCTION OU DE LA FRU C T IFIC ATION.
A R T I C L E P R E M I E R .
Des Organes de la Reproduction en général.
gty Cette organisation , ce principe de vie qui élève la plante
au-dessus d'à minéral', suppose en même temps en elle les
causes d’une altération , qui commence aussitôt que l’individu a
acquis le dernier degré de son développement, et qui Je conduit
à une mort plus ou moins prochaine , selon que le développement
lui-même a été plus prompt ou plus tardif. Les approches
de l’hiver, cette saison à laquelle on a si naturellement
comparé la vieillesse , sont l’époque d’une décrépitude réelle
pour un grand nombre de végétaux qui ne voient jamais deux
printemps. Au-dessus de ce premier terme, se trouvent différentes
durées , dont la limite s’étend bien au-delà du nombre
d’années accordé aux animaux, même les plus vivaces ; et ce
n’est souvent qu’après plusieurs siècles, que les grands arbres
couvrent enfin de leur cime desséchée, le gazon ou la scène
des anémones et des véroniques s’étoit tant de fois renouvelée
sous leur feuillage renaissant.
Mais le Créateur, qui a condamné l’individu à périr tôt ou
tard, a pourvu d’une manière solide à la conservation de 1 espèce.
Tandis que la terre, engourdie par lés frimats , est jonchée
par-tout de feuilles mortes , de débris de tiges mutilées et
méconnoissables, déjà elle recèle dans son sein le dépôt précieux
d’une multitude de germes destinés à la dédommager de ses
pertes. Elle né borne pas même ses ressources aux graines détachées
du corps de l’individu : les cayeux od lés bulbes qui naissent
aux racines et sur les tiges de certaines plantes, sont, ainsi
que les rejets et les drageons , des moyèns de reproduction que
la Nature met en oeuvre , et dans lesquels ellé offre à notre admiration
de nouveaux jeux de sa fécondité.
L’objet que nous nous proposons dans cet article , est seulement
de donner une idée de ces organes plus sensibles et plus
universels, que Ton appelle en général les parties de la fructification
, et qui composent la fleur et le fruit.
îoo. L’homme n’a vu, pendant long-temps , dans les fleurs,
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qu’une parure pour les plantes , et un objet d’agrément pour
lui-même. Il a dû ne les apprécier d’abord que d’après cette
impression douce et vive à-la-fois qu’elles font sur nous , lorsque
dans une belle matinée de printemps , sous un ciel pur et
serein, la terre étalé avec complaisance ses richesses ; lorsque la
verdure, émaillée de mille couleurs, devient le fond d’un tableau
aussi varié que gracieux ; lorsqu’un parfum suave, répandu de
toutes parts, donne un nouveau prix à la fraîcheur de l’atmosphère ;
et que le voyageur, se trouvant tout-à-coup comme invité à une
fêle brillante , jouit avec transport de l’accueil innocent d’une
solitude riante et animée , oh tout semble eu ce moment n’exister
que pour lui.
Dans la suite, des observateurs attentifs ont cru appercevoir
que le mérite des fleurs ne se bornoit pas au don de plaire; ils
ont soupçonné qu’elles pourroient bien avoir une utilité réelle
par rapport à la plante même; des expériences ingénieuses ont
confirmé ce soupçon ; et enfin Ton s’est convaincu que les différentes
parties de la fleur forinoient , autour de la graine
ou de son embryon , autant d’organes destinés à assurer le succès
de ses fonctions , relativement à la reproduction de l’individu.
i o i . Tout le monde sait maintenant que les plantes se reproduisent
par des loix analogues à celles des animaux , c’est-à-
dire , qu’elles renferment des germes inertes qui reçoivent le
mouvement vital par l’action d’un autre organe : on a , de
même que dans les animaux, nommé organe fem elle, soit le
germe destiné à reproduire la plante, soit l’appareil qui l’entoure
; organe mâle, celui qui imprime à l’organe femelle le
mouvement vital ; et fécondation, l’acte par lequel l’organe
mâle imprime au germe le mouvement vital.
La fleur (flos) est l’appareil des organes qui opèrent la fécondation
des plantes et de ceux qui les entourent et les protègent.
On distingue :
Lafleur mâle (flos maseulus);, ou celle qui ne renferme que
des organes mâles.
La fleur femelle (flos fæminus), qui ne renferme que des
organes femelles.
La fleur unisexuelle ( unisexualis ), qui renferme l’un ou
l’autre.
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