n o P R I N C I P E S D E B O T A N I Q U E ,
mort el la chute des feuilles, on peut observer que dans la
plupart, la chute suit immédiatement la mort; dans quelques-
unes elle est retardée, parce que le tissu des vaisseaux est de-,
venu tellement fort et ligneux , qu’il peut supporter les oscillations
qui ébranlent les autres feuilles. Ainsi le chêne garde
scs feuilles mortes jusqu’au printemps , et alors le bourgeon
qui naît à leur aisselle , les déracine et les renverse ; dans les
plantes qui n’ont pas de bourgeons à toutes leurs aisselles, et
Sont les feuilles sont fermes et tellement petites , qu’elles offrent
peu de prise à l’air, comme , par exemple, les bruyères , les
feuilles mortes persistent quelquefois plusieurs années sans
tom89b.e r. L’usage général des feuilles doit être réduit à deux grandes
fonctions; i°. c’est par les feuilles que les végétaux transpirent
, c’est-à-dire, chassent hors d’eux les parties liquides ou
aëriformes inutiles à leur nutrition; 2°. c’est par ces mêmes feuilles
qu’ils absorbent de l’atmosphère les vapeurs nutritives ou l’humidité
ambiante qui est nécessaire à leur existence. Cette
double fonction s’opère alternativement, selon les circonstances
extérieures et les besoins du végétal, et c’est par le moyen des
pores corticaux qu’elle s’effectue ; aussi ces pores sont-ils en
-rand nombre sur toutes les feuilles. Dans les plantes dépourvues
de feuilles , telles que les stapelia , les cactus, les cphe-
dra, la tige elle-même, qui est d’une apparence herbacée, est
revêtue de pores corticaux sur toute sa surface ; aussi ces tiges
dépourvues de feuilles , pompent et transpirent absolument d’après
les mêmes loix que les plantes munies de feuilles. Les végétaux
sans feuilles et sans pores corticaux , tels que les cuscutes
et le citinet , ont reçu de la Nature un moyen parUcu-
lier de nutrition que nous examinerons dans la suite ; c est-à-
dire qu’elles reçoivent des sucs tout préparés par un autre
végétal.
C H A P I T R E I I I .
PARTIES ACCESSOIRES COMMUNES AUX ORGANES DE LA
VÉGÉTATION ET DE LA REPRODUCTION.
a r t i c l e p r e m i e r .
Des Glandes.
go. Le nom de glande (glandula) signifie un organe secrétoire
; mais dans l’anatomie des végétaux, on a appliqué ce nom
D E S C R I P T I O N DE S ORGANE S . m
au hasard à une foule d’organes très-distincts les uns des autres ,
el que je vais rapidement passer en revue.
Les glandes écailleuses ( squammosae). Guettard a donné
ce nom aux petites pellicules écailleuses qu’on observe sur la
feuille des fougères ; M. Desfonlaines a prouvé que ce sont les
tégumens de leur fructification.
Les glandes miliaires (miliares) de Guettard, ou glandes
corticales de Desaussure, sont des pores que nous avons décrits
sous le nom de pores corticaux ( i4j.
Les glandes globulaires (globulares ). Ce nom a été donné
tantôt à de petits corps sphériques qui couvrent en dessous la
feuille des arroches, et qui sont des secrétions solides analogues
à la poussière glauque ; tantôt à des bosselures sphériques
qu’on observe sur la feuille des labiées, et dont la nature
ne m’est pas connue.
Les glandes vésiculaires ( vesiculares ) sont des vésicules
pleines d’huile essentielle, et placées dans le parenchyme ; on
les voit par transparence dans le myrte , l’oranger, etc.
Les glandes utriculaires ( utriculàres ) , sont des vésicules
pleines d’une limphe limpide et alcaline, formées par la bour-
soufflure des cellules externes du tissu cellulaire; par exemple,
dans la glaciale.
Les glandes à godet (urceolares) sont de petits tubercules
charnus, souvent concaves, qui émettent souvent des liquides
visqueux; ils se trouvent, par exemple, sur le pétiole de toutes
les rosacées drupacées.
Les glandes nectarifères ( nectariferæ ), ou les vrais nectaires
, ne paroissent différer des précédentes, que parce
qu’elles naissent dans la fleur; par exemple , la joubarbe.
Les glandes lenticulaires ( lenticulares) sont de petites taches
arrondies ou oblongues qu’on observe sur l’écorce encore lisse
de plusieurs arbres dicotylédones. Elles paroissent au moment
de la naissance ; leur nature et leur usage sont inconnus.
a r t i c l e 11.
Des Poils.
91. On désigne sons le nom de poils (pili, villi) toutes ces
petites productions molles et filiformes qu’on observe sur la surface
des végétaux , et qu’on a comparés aux poils des animaux.