déterminer , i°. quelle élaboration la sève subit depuis la racine
jusqu’aux feuilles ; 2°. comment s’opère l’incorporation de
la sève avec les matières pompées dans l’atmosphère ; 3°. ils
doivent sur-tout mieux étudier les sucs descendans, les sucs
propres et les secrétions.
a r t i c l e v i i i .
De l’Influence de la lumière.
242. Nous avons établi, en analysant les différentes fonc^
lions des végétaux ,. que la succion est plus considérable a la
lumière qu’à l’obscurité; que la transpiration aqueuse est très-
abondante à la lumière, presque nulle à l’obscurité; qu’enfin
la décomposition du gaz acide carbonique, s’opère presque toujours
par l’intermède de la lumière : la réunion de trois actions
aussi importantes, rend la lumière indispensable pour la végétation
, et c’est dans ce sens qu’il faut entendre l’adage ancien
que le soleil est le coeur des plantes. Le soleil n’est pas le seul
moyen de reproduire ces phénomènes , et la lumière artificielle
de nos lampes produit des effets semblables, niais dont 1 intensité
est proportionnée à celle delalumière elle-même. Nous
avons à examiner dans cet article, l’action de la lumière sur
la coloration des végétaux,' et sur la direction des tiges et des
feuilles.
245. Si l’on expose à l’obscurité totale une plante bien portante
, ses feuilles cessant de transpirer et de décomposer le
gaz acide carbonique, se remplissent de liqueurs stagnantes ,
meurent et tombent au bout de peu de temps sans altération
notable dans leur couleur. Au contraire, si on fait naître ou
croître à l’obscurité totale une plante quelconque, toutes les
parties qui s’y développent sont plus greles, plus aqueuses ^
plus alongées qu'à l’ordinaire , et leur couleur, au lifeu d’être
verte, est d’un blanc argenté. Les plantes qui se sont ainsi
développées à l’obscurité, portent le nom de plantes étiolées.
Il arrive souvent dans la nature que les plantes qui croissent
dans des lieux trop ombragés, sont à demi-étiolées ; c’est-à-
dire que leurs feuilles sont vertes comme à l’ordinaire , mais
leur tige très-alongée. On s’est assuré par des expériences,
que l’étiolement lient uniquement à l’absence de la lumière.
Lorsqu’on transporte à la lumière une plante étiolée , elle cesse
■ de s’alonger aussi rapidement, et dans l’espace de vingt-quatre
heures d’exposition au plein jour , elle acquiert une teinte verte
à-peu-près égale à celle des autres plantes.
244- U n’y a que les parties vertes des plantes qui dégagent
du gaz oxigène à la lumière'; il n’y a qu’elles qui deviennent
blanches à l’obscurité , d’où l’on a conclu que la verdeur desr
plantes tient à ce dégagement du gaz oxigène, ou plutôt, pour
être conséquent avec les principes posés ci-dessus , que la couleur
verte des plantes est due à la fixation du carbone , lequel
provient de la décomposition de l’acide carbonique. M. Senebier
fait observer que la couleur fondamentale du tissu végétal, est d’un
blanc jaunâtre , et que le carbone étant d’un bleu noir très-foncé,
peut très-bien, en se déposant dans le tissu , le colorer en verd.
Dans toutes les circonstances où le dégagement de gaz oxigène
cesse d’avoir lieu dans les parties vertes des plantes, il s’y opère
un changement de couleur ; ainsi les fruits verds, en mûrissant,
acquièrent différentes couleurs , et les feuilles , à l’automne, se
peignent, les unes en jaune, les autres en rouge; et enfin,
presque toutes finissent, après leur mort, par cette couleur
uniforme que , d’après elles , on a nommé feuille-morte. Quelques
Chimistes ont attribué ce changement de couleur à l’action
du gaz oxigène qui, n’étant plus dégagé, réagit sur le
végétal ; d’autres à l’action du gaz acide carbonique non décomposé.
Il faut encore observer que, même dans ces colorations
en jaune ou en rouge , la lumière joue quelque action r
tout le monde sait que les fruits ne se colorent que du côté qui
y est exposé, et que si on recouvre d’une plaque opaque une
partie d’un fruit , la partie recouverte ne se colore point ; ce
qui prouve que cette action est locale.
245. Les couleurs des parties des végétaux qui ne sont pas
Vertes , sont eneore plus difficiles à concevoir , et ne paroissent
pas tenir d’une manière immédiate à l’action de la lumière.
Certaines fleurs , telles que celles de la tulipe , sont déjà colorées
dans leur bouton , et la plupart sont également colorées ,
même lorsqu’elles se développent à l’obscurité totale. L’atmosphère
paroît avoir quelque influence sur ces colorations ; ainsi
plusieurs fleurs, telles que fa rose, se colorent au moment où
elles sortent de leur bouton; d’autres , comme le cheiranthus
mutabilis , sont blanchâtres au moment de leur épanouissement
et se colorent quelque temps après leur exposition à l’air : il
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