dans presque toutes les ombellifères, les valériannes, les
protées, etc.
La même difficulté a lieu pour la corolle prise séparément;
on sait l’inconstance de cette partie dans le peplis , le sagîna ,
le sarothra, quelques espèces delepidium, etc., quoiqu’elle
soit très-fixe et très-constante dans mille autres plantes qui
en sont ornées. Les étamines et les pistils, employés dans la
même vue, ne réussiront pas mieux. Rien de plus incertain
que le nombre des premières daus Yalsine, le blitum, quelques
espèces de gallium , le laurier, Yeuphorbia, etc., et des
seconds, dans les sedum, le poenia, Yhelleborus, le polj-
gonum, etc. En vain se flatteroit - on de tirer un meilleur
parti du fruit; outre qu’une distribution fondée uniquement
sur la considération de cet organe tardif seroit très-incommode
et tiendroit trop long - temps l’observateur en suspens , elle
cffriroit de plus des exceptions et des variations perpétuelles;
et le campanula , le gentiana, le valeriana, le clusia , etc.,
prendroient à chaque instant le système en défaut par le
nombre inconstant des loges qui renferment les semences, et
par les circonstances fréquentes qui modifient la figure des
semences elles-mêmes.
Le système sexuel fait le plus grand honneur à la sagacité
et au génie de son illustre auteur. Quelle adresse à profiter en
même temps du nombre, de la position et de la grandeur
respective des étamines , pour multiplier les divisions sans
s’écarter du principe ! quel heureux rapprochement ménagé
entre les classes et les ordres par le rapport intime qui se
trouve entre les étamines, d’ou se tirent les premières, et les
pistils qui déterminent la plupart des seconds ! quelle subordination
dans les parties qui fournissent les caractères des
divisions inférieures.' quelle attention à n’employer , autant
qu’il est possible, que des parties qui existent toutes à-la-fois
dans la plante, et cela dans la circonstance où elle offre aux
yeux le point le plus flatteur et le plus intéressant de son
développement! Yoilà ce qui séduit au premier examen. Mais
que l’on parcoure un jardin de Botanique, le système à la
main, on sentira bientôt combien il perd dans l’application ;
et ces principes, dont on avoit d’abord admiré la fécondité,
décèleront par-tout leur insuffisance, dès qu’on les rapprochera
du plan immense et merveilleusement gradué sur lequel la
Nature a travaillé.
On ne doit point reprocher à cet ouvrage les séparations
extraordinaires de beaucoup de genres , dont les rapports sont
très-prochains, comme ceux du chenopodium et de l’alriplex,
du poterium et du sanguisorba, de la moitié des lihacees,
et de la plupart des graminées. La réunion des rapports n’est
point son objet; ce n’est point un ordre naturel, et l’auteur
ne l’a jamais donné pour tel. Bornons-nous^ donc à le considérer
comme un moyen artificiel, destiné à nous faire con-
noître , d’une manière sûre et facile, toutes les espèces de
plantes auxquelles il s’étend.
Sans parler de mille exceptions auxquelles les Tables du
Systema Naturoe ne suppléent point d’une manière suffisante,
la didynamie, angiospermie contient un nombre considérable
de genres, dans lesquels la différence de grandeur entre les
étamines est souvent insensible, et les plantes qui appartiennent
à ces genres, sont alors vainement cherchées dans la tétrandrie.
Beaucoup de .plantes de la tétradynamie sont dans le même
cas , et seroient par erreur rapportées à l’hexandrie.
La monadelphie et la diadelphie sont encore deux sources
perpétuelles de méprises. Une infinité de genres compris dans
ces deux classes, ont les étamines libres, ou si elles sont
réunies , c’est avec une nuance si délicate , que l’on est souvent
embarrassé pour fixer le point auquel doit commencer ou finir
la réunion. Tel est le cas de beaucoup de géranium, de Yher-
mannia, et de tant d’autres plantes que l’on négligera de
rapporter à la monadelphie , tandis que l’on y cherchera par
erreur plusieurs liliacées, telles que le fritillaria imperialis,
le galanthus , etc., ainsi que beaucoup de pentandriques.
La réunion des anthères est certainement aussi marquée
dans plusieurs solanum , dans le dodecatheon, le cyclamen ,
le primula , etc., que dans le viola et Yimpatiens , qui font
partie de la syngénésie. Plus de la moitié des légumineuses
s’accordent fort mal avec le titre de la diadelphie ; et enfin la
monæcie, la diæcie et la polygamie fournissent une infinité de
doubles emplois qui ne sont point indiqués.
Je suppose en effet que j’examine les fleurs d’un pied hermaphrodite
du panax, du ny^fS’ay.du aiospyros, etc.; il est-
certain que si je n’ai pas en même temps occasion d’observer
le pied qui porte des fleurs unisexuelles ou mélangées , l’idée
ne me viendra pas de faire mes recherches dans la polygamie.
B S