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les memes causes, à mesure que la plante avance en âge. L’écorce
en contient moins que le bois, et celui-ci moins que l’aubier.
Le carbonate de chaux se trouve abondamment dans les
cendres de l’écorce; il se retrouve aussi dans celles de l’aubier
, et plus encore dans celles du bois.
La quantité proportionnelle de silice qui se trouve dans les
cendres des plantes, augmente proportionnellement à mesure
que la plante avance en âge , à cause de la disparution des sels
solubles. Il est à remarquer que cette terre se trouve en beaucoup
plus grande quantité dans les graminées que dans le#
autres familles; elle est très-abondante dans leur épiderme, et
se trouve concrétée dans le noeud de quelques-unes. Peut-être
celle différence tient-elle à ce que ces plantes transpirent plus
que les autres. Parmi les autres plantes, la silice est presque
nulle dans le bois, plus fréquente dans l’écorce, et quatre ou
cinq fois plus considérable dans les feuilles. Ainsi, les arbres
s’en dépouillent annuellement par la chute de leurs feuilles.
Enfin les oxides de fer et de manganèse augmentent, dans
les cendres , à mesure que la végétation avance. Leur proportion
, dans les plantes, est toujours moindre que dans le terreau,
A R T I C L E VI .
Des Secrétions.
23.9. Nous avons vu que le suc descendant se dirige généralement
vers les parties qui se développent, et contribue
puissamment à leur nutrition. Ce n’est pas là son unique emploi
: il fournit encore différentes matières qui, élaborées par
des organes particuliers, jouent dans l’économie végétale ua
rôle digne de quelque attention.
Parmi ces secrétions , il en est qui produisent des sucs stationnaires
, au moins en apparence , dans l’intérieur du végétal
, et dont J’histoire est tout-à-fait inconnue. Aiiisi, dans le
parenchyme des feuilles, des fruits et des écorces de plusieurs
plantes , on trouve des vésicules pleines d’huile essentielle t
quoiqu’on ignore leur usage, on peut présumer qu’il est de
quelque importance , puisque ces vésicules existent ou manquent
dans des familles entières. Ainsi, les myrtées , les hypé-
ïieées, les ljespéridées, les rutacées, ont presque toutes lesfeuilles
ponctuées; les ombellifères, et plusieurs hespéridées,
ont des dépôts semblables d’huile essentielle , placés dans le»
tuniques du fruit.
a5o. On connoît un peu davantage l’histoire des secrétions
qui s’opèrent près de la surface même des végétaux , et qui
tendent à repousser au dehors certaines matières, ou inutiles
à la nutrition, ou nécessaires, soit à la conservation, soit à
l’action de certains organes.
Parmi ces excrétions, il en est qui sont invisibles, insensibles
au poids , et que nous connoissons seulement par certains
phénomènes particuliers. Ainsi, le dictame fraxinelle émet, à
la fin des beaux jours de l’été , une vapeur qui s’enflamme lorsqu’on
en approche une lumière : cette vapeur est incoercible
sous l’eau, et sa nature, qui paroît s’approcher de celle des
huiles essentielles , est encore mal connue; mais parmi ces
excrétions gazeuses, les plus importantes sont celles qui produisent
les odeurs végétales.
s5i. Les odeurs n’ont rien de commun entre elles, si ce
n’est d’affecter les nerfs ollàctifs, et ceci tient uniquement à
l’état aériforme que certaines substances peuvent acquérir.
Ainsi , on peut concevoir que les excrétions gazeuses des végétaux
pourront affecter l’odorat, et nous procurer des sensations
peu différentes, quoique provenant de causes essentiellement
différentes. Lorsque nous voyons l’arsenic brûlé émettre
une odeur analogue à celle de l’ail, nous concevons que
notre odorat peut être affecté d’une manière semblable par
des corps très-différens. M. Fourcroy confirme ces données en
nous montrant déjà cinq classes d’odeurs très-différentes , parmi
celles qui proviennent du règne végétal. i°. Les esprits recteurs
, extractifs ou muqueux qu’on obtient en distillant au
bain-marie des plantes inodores sans addition d’eau; par exem-
ple , l’eau de bourrache; 20. les esprits recteurs, huileux,
fixes , indissolubles à l’eau , et que l’oxigène détruit; par exemple
, le jasmin; 5°. les esprits recteurs, huileux, fixes, dissolubles
dans l’eau froide , sur-tout dans l’eau chaude, et plus encore
dans l’alcool; telles sont les eaux aromatiques des labiées;
4°- les esprits recteurs , aromatiques et acides , comme les eaux
et alcools aromatiques de canelle et de benzoin; 5°. les esprit»
recteurs, hydrosulfureux, qui précipitent en brun ou en noir