ic6 P R I N C I P E S DE B O T A N I Q U E ,
se forme ainsi un suc descendant, qui alimente les bourgeons
de haut en bas. Un seul arbre , à ma connoissance , fait exception
à cette règle ; c’est le mélèze : ses bourgeons se développent
de bas en haut, et l’écorce de ses branches est dépourvue
de pores corticaux : ainsi, l’exception confirme l’explication„
A R T I C L E IX.
Développement, chute et usage des feuilles,
82. Les feuilles existent dans le bourgeon , munies de toutes
leurs nervures , mais non développées; elles y sont placées de
manière à y occuper le moins d’espace possible : cette disposition
varie dans différens végétaux , car elle est déterminée par
la position respective des feuilles et la disposition de leur nervure.
Je vais énumérer ces différentes positions des feuilles , et
tout ce que j’en dirai pourra s’appliquer de meme à la position,
des feuilles séminales dans les graines. En général, les feuilles,
à leur naissance, sont appliquées , pliées ou roulées dans le
bourgeon.
■ *i°. Les feuilles appliquées (adpressa) (pl.f>,f. i)ontleurs limbes
planes , droits et appliqués l’un contre l’autre par leur face supérieure
; par exemple , 1 aloës en langue et plusieurs autres mono-
eotylédones : celte disposition existe dans plusieurs feuilles séminales
parmi les dicotylédones.
■* 85. 20. Les feuilles peuvent être pliées (plicata) de plusieurs
manières différentes. Ainsi, on les dit :
* Plicatives ou plissées (plicativa), lorsqu’ayant les nervures
palmées , elles sont plissées sur ces nervures de manière
à représenter les plis d’un éventail ferme ; par exemple , la
vigne (pl. 6 , f. 2 ).
* Réplicatives ou pliées de haut en bas ( replicativa ) , quand
la partie supérieure de la feuille se recourbe et s’applique sur
l’inférieure; par exemple , l’aconit (pl. 6 , f- 3 ).
* Equitatives ou pliées moitié sur moitié ( equitativa ),
lorsque les deux côtés, séparés par la nervure longitudinale,
s’appliquent ou tendent à s’appliquer face contre face; mais
dans ce mode de plicature , nous distinguerons quatre cas; savoir
, les feuilles
* En regard ou équitatives dans le sens propre, qui, étant
opposées , sont légèrement pliées sur leur nervure longitudinale,
de manière que leurs bords coïncident; les deux feuilles.
intérieures sont disposées de même, mais croisent les premières
à angle droit; par exemple, le troène (pl.6, f. 4)’
■* Demi-embrassées (semi-amplexa), qui, n’étant pas tout-
à-fait opposées, sont pliées sur leur nervure, de sorte que la
moitié de chaque feuille est placée entre les deux pans de la
feuille opposée; par exemple, la saponaire (pl. 6 , f. 5 ).
* Embrassées (amplexa), dont les deux côtés de la fpuille
pliés l’un sur l’autre, sont recouverts par les deux côtés de la
feuille précédente pliée de même ; par exemple, les iris (pl .6, f.6).
* Conduplicatives ou pliées côte à côte (conduplicativa),
quand les deux feuilles pliées moitié sur l’autre , ne s’embrassent
point et sont placées l’une à côté de l’autre ; par exemple, dans
le hêtre et dans la plupart des feuilles plicatives éparses (pl. 6, f. 7).
* Imbricatives (imbricativa ), quandles rudimensdes feuilles
sont appliqués en recouvrement les uns sur les autres , et forment
plus de deux séries.
* 84- 3°. Les feuilles peuvent être roulées (voluta) sur leur
sommet ou sur leurs bords.
* Les feuilles roulées sur le sommet, ou circinales ou en
crosse (circinalia), sont celles qui se roulent sur leur nervure
longitudinale du sommet à la base. Cette disposition n’existe que
dans les fougères (pl. 6, f. 10)>
* Parmi celles qui sont roulées sur les bords , on distingue les
feuilles :
* Convolutives ou roulées en cornet (convolutiva), quand
l’un des bords de la feuille sert d’axe, autour duquel le reste
du limbe s’enroule en forme de cornet; par exemple, le bananier
(pl. 6 , f. 8).
* Supervolutives ou roulées l’un sur l’autre { supervolutiva),
quand l’un des bords de la feuille se roule sur lui-même en dedans
, et que l’autre bord l’enveloppe en sens contraire ; par
exemple , l’abricotier (pl. 6 , f. 9 ).
* Involutives ou roulées en dedans ( involutiva), quand les
deux bords se roulent sur eux-mêmes en dedans (pl. 6 , f. 11),
* Rèvolulives ou roulées en dehors ( revolutïva ) , quand les
deux bords se roulent sur eux-mêmes en dehors; par exemple,
le romarin ( pl. 6, f. 12), Cette disposition se conserve souvent
même dans les feuilles développées , et alors elles prennent le
nom de feuilles révolutes on roulées en dehors ( revoluta ),