96 P R I N C I P E S DE B O T A N I Q U E .
formé par l’épanouissement des fibres disposées en forme d’é—
ventail, lorsque ces fibres viendront à s’alonger, comme cet
alongement a lieu par la base , les extrémités des fibrçs ten—
dront à s’écarter l’une de l’autre , et si le parenchyme interposé
ne peut se prêter à cet accroissement, il se rompra , et la
feuille se trouvera divisée en plusieurs lanières disposées
comme seroient les côtes d’un éventail qu’on auroit trop ouvert.
C’est ce qui arrive dans le latanier (pl. 5 , f. 17 ). Si au
contraire les nervures sont réunies en un faisceau longitudinal
qui émet de côté et d’autre des nervures parallèles comme
dans le cocotier, la feuille commencera par être entière ; peu-
à-peu l’alongement du faisceau longitudinal divisera cette feuille
entière en lambeaux disposés d’un et d’autre côté comme les
barbes des plumes des oiseaux (pl. 5 , f. 5i). Cette manière
de concevoir les divisions des feuilles des palmiers, explique
comment leurs fragmens sont souvent inégaux, et portent sur
leurs bords des filets desséchés.
2°. Dans les feuilles à nervure rameuse , les causes des découpures
seront plus fréquentes ; en effet, ces feuilles sont découpées
en leur contour toutes les fois que les nervures d’un
ordre quelconque se développent plus que les nervures des autres
ordres, ou bien quand le parenchyme, trop peu développé , ne
peut pas combler l’intervalle causé par l’écartement des nervures
; la première de ces deux causes produit des découpures
plus constantes, parce que l’accroissement des nervures, c’est-
à dire des vaisseaux , est sujet à moins de variations que celui
du parenchyme, c’est-à-dire du tissu cellulaire. La seconde
est, au contraire, subordonnée aux circonstances dans lesquelles
se trouve le végétal : ainsi il n’est pas rare de voir des plantes
de cet ordre dont les feuilles sont presque entières lorsqu’elles
croissent dans un sol fertile, et qui sont découpées lorsqu’elles
naissent dans un terrein stérile.
68. Les différentes découpures des feuilles ont été distinguées
par des noms particuliers que je vais rapporter, autant qu’il
sera possible , aux principes posés ci-dessus (67) ; ainsi on dit
d’une feuille qu’elle est
* Echancrée (emarginata), lorsqu’élant munie d’une nervure
longitudinale , ses nervures secondaires et leur parenchyme
se prolongent, soit au sommet, soit à la base de la
feuille, de manière à laisser à l’une des extrémités un petit
espace
D E S C R I P T I O N DES ORGANE S . 97
espace vide. Par exemple , les feuilles séminales de tous les
liserons sont échancrées au sommet (pl. 5, f. 6 , 8 ); celles
de toutes les labiées sont échancrées à la base (pl. 5 , f. 9, 10 Y.
* Dentées (dentata), lorsque les dernières ramifications des
nervures se prolongent hors du liu.be de manière à laisseront,
elles un petit espace non rempli par le parenchyme (-pl. 5-,
f- 1 8 ,46 ,4 8 ). La partie proéminente se nomme dent (dens)’
et ici ou distingue trois cas : si les nervures saillantes se dirigent
vers le sommet de la feuille , on dit qu’elle est dentée en
scie ( serratum ); si la nervure se prolonge dans une direction
perpendiculaire à la côte longitudinale, on dit la feuille créne-
lee ( crenatum ) quand les proéminences sont obtuses, et den-
tee quand elles sont pointues; enfin si les nervures Se‘-dirigent
vers la base de la feuille, on dit alors qu’elle est dentée en arriéré
ou a rebours (retrorsum dentalum).
* Découpées, ou plus exactement incisées , divisées ou partagées
(divisa , incisa , fissa , partit® ), quand les principales ramifications
des nervures sont, elles-mêmes séparées par des intervalles
qui ne se prolongent pas jusqu’à la côte du milieu
laquelle est garnie de parenchyme dans toute sa longueur
r > ƒ I f 17 ’ 20 ’ 21 ’ 25 1 24 , =5 L ordre des termes est relatif à la profon,d e2u6r , d2es7 d, é2c8ou, pu2r0e sY-.
le premier ne se dit que dans un sens vague; le second indiqué
qu elles n atteignent pas le milieu de la largeur de la feuille i
le troisième, quelles s’arrêtent au milieu, et le quatrième'
qu elles le dépassent ; mais ces distinctions sont souvent négligées
dans l’usage. La partie proéminente de la feuille se nomme
découpure, division ou partie (divisura , pars, lacinia).
* Lobées (lobala), quand les nervures secondaires elles—
memes sont séparées -par des intervalles vides qui atteignent
es côtes principales de la feuille. La partie proéminente prend
le nom de lobe'{ lobus) ( pl. 5, f. 31 - 36 ),
* Lyrees (lyrata), lorsqu’ayant les nervures pennées, elle
est lobee dans le bas , et incisée ou découpée dans le haut-,
poaur tpagluet ô(tp llo. rs5q,u f’.é laa?n.t) . lobée, le lobe -terminal est incisé ou
* Ces differens degrés de découpures peuvent se combiner
les uns avec les autres ; ainsi les lobes d’une feuille lobée peuvent
etre découpés, dentés, échancrés ou entiers ; les découpures
d’une feuille déçoupée sont souyent elles-mêmes
Tome I. decou-
G