aoo P R I N C I P E S DE B O T A N I Q U E .
24(1. Relativement à la disposition que les feuilles prennent
pendant la nuit, on les a distinguées en plusieurs classes. Ainsi,
parmi les feuilles simples, on en observe qui sont pendant la
nuit :
Face-à-face ( conniventia), savoir, quand deux feuilles opposées
s’appliquent par leur face supérieure ; par exemple,
l’arroche de jardin.
Enveloppantes ( includentia), quand , étant alternes , elles
s’approchent de la tige comme pour envelopper le bouton de
leur aissellef par exemple, les sida.
En entonnoir (circum sepientia), quand elles s’élèvent et
entourent la'tige en forme d’entonnoir , comme pour protéger
les jeunes pousses; par exemple , la mauvè du Pérou.
Protectrices (munientin), quand elles se déjettent en bas,
de manière à former une espèce d’abri aux fleurs; par exemple ,
l’impatiente n’y-touchez-pas.
Parmi les feuilles composées , on en trouve qui sont :
Dressées (conduplicantia), c’est-à-dire, que les folioles opposées
des feuilles ailées s’appliquent au-dessus du pétiole par
leur face supérieure ; par exemple, le baguenaudier.
En berceau (involventia), quand, étant ternées, les trois
folioles se redressent, se réunissent par le sommet et s’écartent
par leur milieu, de manière à former un pavillon qui
abrite les fleurs; par exemple , le trèfle incarnat.
Divergentes ( divergentia ), quand , étant ternées, les trais
folioles se redressent, divergent par leur sommet et se rapprochent
par leur base; par exemple, les mélilots.
Pendantes ( dependentia ) , quand les folioles pendent vers
la terre, comme les lupins, les oxalis.
Rabattues (invertentia ), quand leur petiole s’élève et que
les folioles s’abaissent en tournant sur elles-mêmes , de manière
qu’elles s’appliquent l’une sur l’autre par leur surface supérieure,
quoique pendantes vers la terre ; par exemple , les casses.
Embriauèes (imbricantia), quand les folioles s’appliquent le
long du pétiole, le cachent en entier en se recouvrant comme
les tuiles d’un toit, et en se dirigeant vers le sommet du pétiole ;
par exemple , la sensitive.
Rebroussées, (retrorsa), quand les folioles s’embriquent en
A C T I O N DE S ORGANE S . 201
sens inverse des précédentes, c’est-à-dire, en se dirigeant du
cote de la base du petiole , comme dans le galega cariboea.
Quant au sommeil des fleurs, voyez n°. 271 et suivans.
a r t i c l e i x .
De l’influence de la Température.
250. Tout le monde sait, d’une manière générale, que la
chaleur accélère, que le froid retarde la végétation , et que la
plupart des plantes ne peuvent vivre qu’entre certaines limites
de chaud et de froid; mais si nous examinons de plus près l’action
de là température sur les végétaux, nous verrons qu’elle agit
sur eux , aussi bien que sur les animaux , comme stimulant d’ir-
ritabilite. En effet, tous les phénomènes sur lesquels nous avons
établi la réalité de cette propriété vitale des plantes , sont accélérés
par la chaleur, et retardés par le froid. Sous ce rapport,
l’influence de la température est sur-tout manifeste dans la
succion comparée de plantes exposées à diverses températures,
et dans le développement des bourgeons et des graines, qui
paroît principalement déterminé par la chaleur.
251. Indépendamment de cette influence sur la vitalité, la
température agit d’une manière purement physique sur la végétation.
Ainsi , i°. la chaleur dilate et le froid condense tous
leurs organes ; 20. la chaleur augmente la transpiration , soit par
son action sur l’irritabilité, soit en augmentant l’évaporation;'
t>°. elle facilite la putréfaction et la fermentation, lesquelles
tendent à former aux plantes un terreau nutritif. On conçoit,
d après ces données générales , que si la chaleur augmente beaucoup
sans que l’humidité croisse en même temps, l’évaporation
deviendra si considérable, que les végétaux périront de
dessèchement : c’est ce qui fait que dans les pays très-chauds
il n’y a que les régions humides qui soient favorables aux
plantes. S i, au contraire, la température baisse, il se forme
moins d acide carbonique ; ce qui rend la nutrition plus difficile :
à des degres plus bas , les liquides que la plante auroil pu absorber
se congèlent, de sorte que la nutrition devient nulle. Si
enfin le froid augmente encore, les liquides contenus dans l’intérieur
du végétal se gèlent; parla dilatation qu’opère toujours
la gelée, ils rompent les vaisseaux et les cellules qui les renfermaient
, d’où résulte la mort de la plante ou de la partie gelée.