ÿ8 P R I N C I P E S D E B O T A N I Q U E ,
visqueux, ce qui forme sur leur coupe transversale des aréoles
sinueuses.
56. 4°. Les tiges en gaine qu’on observe en grand dans les bananiers
, et qu’on retrouve dans la plupart des grandes scyta-
nainées et les drymyrrhizées , ne sont pas de véritables tiges,
mais des bulbes très-alongées ; selon l’observation de M. Desfontaines
, elles ne sont composées que par les gaines des
feuilles qui s’enveloppent l’une l’autre étroitement, et qui se
déboîtent successivement ; ici comme dans les palmiers et toutes
les monocotylédones, les feuilles les plus anciennes sont extérieures
, et les nouvelles naissent du centre.
57. 5°. La tige des graminées , qui a reçu le nom de chaume ,
semble , comme la précédente, composée par les bases des
feuilles engainantes et étroitement appliquées l’une sur l’autre j
mais elle en diffère essentiellement en ce qu’il se forme un
noeud , c’est-à-dire un plexus de fibres dans le lieu où l’une
des couches, quittant sa direction , se sépare de la tige pour
former une feuille. L’intervalle d’un noeud à l’autre offre souvent
une cavité qui se forme pendant la végétation par le déchirement
du tissu cellulaire.
38. 6a. La tige des plantes bulbeuses est réduite à ce plateau
orbiculaire et souterrain qui pousse en dessous les racines, et
en dessus les feuilles et les fleurs ; on donne le nom de bulbe ou
d ’oignon (bulbus} à l’assemblage qui résulte de cette tige et des
feuilles avortées semblables à des écailles qui en naissent (pl.
5 , f. 1, 2, 5 ). La bulbe est ordinairement arrondie; on a
coutume de la regarder comme une racine ; mais on doit plutôt
l’assimiler partie aux tiges, et partie aux bourgeons. On
distingue parmi les bulbes plusieurs espèces qui tiennent à la
forme de la tige.
La bulbe solide ou tubéreuse ( bulbus solidus, bulbus tube-
rosus) a lieu lorsque la tige avortée, au lieu d’être réduite à un
plateau orbiculaire, prend la forme d’une masse tuberculeuse
arrondie ou ovoïde; par exemple dans les safrans.
La bulbe alongée (bulbus elongatus). Je nomme ainsi celles
où la tige, au lieu d’être réduite à un simple plateau orbicu-
kire, s’alonge sous la forme d’un cylindre recouvert de tuniques;
par exemple dans i’allium senescens.
La bulbe des chaumes (bulbus culmaceus) ne se trouve que
dans les graminées; les parties de leur chaume comprises entre
les deux noeuds inférieurs, se renflent, se raccourcissent, et
étant recouvertes par les gaines de la feuille, ressemblent à
une véritable bulbe; par exemple dans l’orge bulbeux.
A R T I C L E I V.
Des Branches.
3g. Les rameaux ou les branches (rami) ne sont que des productions
ou même des divisions de la tige ; dans les dicotylédones
, elles naissent toujours sur la couche extérieure du corps
ligneux, à l’extrémité d’un rayon médullaire; leur base est
chaque année enveloppée par les nouvelles couches qui se forment
sur le tronc; dans ces plantes, chaque branche peut être
considérée comme un végétal distinct, inséré sur la tige-mère ;
les ramifications sont beaucoup plus rares dans les tiges mono-
cotylédones, et le mode de leur formation n’est pas encore suffisamment
observé.
4o. Chaque rameau sort d’un bourgeon ; ainsi, la position des
Branches sur le tronc est déterminée par la position des bourgeons
, et celle-ci par la position des feuilles (60). Cette loi paroît
souyent dérangée par le nombre des rameaux qui avortent;
cet avortement même semble cependant avoir quelque chose
de régulier ; et c’est en partie à cette cause qu’on doit attribuer
la forme assez constante qu’affectent les cimes des diffé-
rens arbres de chaque espèce. Considérés dans leur position, les
rameaux sont désignés par les mêmes termes que les feuilles.
41 • La direction générale des branches est assez régulière; elles
s’élèvent presque verticales à leur naissance, puis, à mesure
que l’arbre grandit, elles s’étalent et deviennent à-peu-près horizontales.
Cet abaissement est plus ou moins grand dans dif-
férens arbres. Il est dû, dans le principe, à l’angle que le bourgeon
forme avec la tige, et il s’augmente ensuite, soit par le poids
de la branche, soit par le besoin que ses extrémités ont de
chercher la lumière , et de s’écarter de dessous les branches supérieures.
On remarque dans les arbres placés sur les collines ,
que les branches inférieures, au lieu d’être horizontales, sontparal-
lèlesausol; mais la cause deceparallélisme est encore peu connue.
+ Si on considéré les rameaux dans leur direction , on dit
qu’ils sont :
* Droits ( erecti ), lorsque la tige étant droite, ils forment
avec elle des angles très-aigus ; par exemple, le cyprès.