i4a P R I N C I P E S DE B O T A N I Q U E ,
étamines , caractères propres au calice, tandis que dans d’autres
plantes il est libre, il est odorant, il a ses lobes alternes avec
les étamines , il devient double et multiple par la surabondance
de la sève dans les étamines ; caractères propres à la corolle.
A R T I C L E X.
Des Nectaires.
146- Le nom de nectaire (nectarium), qui, dans son acception
primitive, doit être consacré aux organes qui secrétent
un nectar ou une liqueur sucrée, a été employé par
Linné pour désigner les organes quelconques qui se trouvent
dans les fleurs, outre les organes sexuels et leurs enveloppes.
Cette définition vague a fait réunir sous un nom commun
une multitude de parties fort hétérogènes : les unes sont des
excroissances propres à certains organes (147); d’autres, des
organes avortés (148); quelques-unes sont réellement des organes
particuliers ( 149)5 mais ceux-ci offrent encore de grandes
diversités.
147* Les nectaires qui ne sont que les appendices ou les
excroissances d’autres organes , se retrouvent dans diverses par-
tiès de la fleur. i°. Le calice se prolonge en éperon dans la
balsamine; en bosse dans la toque; celui des soudes pousse
après la fleuraison des excroissances horizontales, qui ont été
nommées péraphylles ( peraphylla ) par quelques Botanistes ;
20. le périgone et la corolle offrent des nectaires semblables î
ainsi, on a donné ce nom, ou à l’un des lobes du périgone
des orchidées , qui diffère des autres par sa forme, ou à l’éperon
qui se trouve à la base des pétales du delphinium, ou
aux appendices qui naissent à l’entrée de la gorge de plusieurs
borraginées, ou à l’écaille qui se trouve à la base interne
des pétales de renoncule , ou enfin aux cils qui naissent
sur le bord ou sur le disque des corolles des ményan-
thes : ces derniers ont été nommés pèrapètales (perapetala)
par Moench; 5°. on a aussi donné le nom de nectaire aux
appendices qui.naissent sur les filets des étamines; ainsi, on
trouve des espèces de cornes ou d’appendices sur ceux de
la sauge et des zygophyllum; les filets des pancratium sont
monadelphes, et la membrane qui les unit a reçu aussi le nom
de nectaire ; 4°* les anthères se prolongent en appendices
D E S C R I P T I O N D E S O RGANE S . 145
Filiformes, par leur base , dans les bruyères ; par leur sommet,
dans le laurier-rose; 5°. le pistil même offre des espèces
d’appendices cornus dans les tétragonies.
148. Les nectaires qui sont des organes avortés, se retrouvent
aussi dans diverses parties de la fleur : quoique le
calice et la corolle avortent en tout ou en partie dans plusieurs
plantes, on les a ordinairement reconnus; mais on a
donné le nom de nectaire aux pétales avortés de plusieurs
renonculacées, et on a sur-tout été induit en erreur, lorsqu’il
a été question d’organes plus délicats : ainsi on a nomme
nectaires les étamines avortées dans les albuca, les géranium,
les anthirrhinum , etc.; on a aussi donné ce nom au rudiment
du pistil avorté dans certaines fleurs monoïques ou,
dioïques.
149. Parmi les nectaires qui paroissent réellement des organes
distincts , on trouve encore des variétés notables quant
à leur position et à leur forme : ces glandes nectarifères sont
placées sur le calice dans le malpighia, etc. ; sur la corolle
dans l’épine-vinette, etc.; sur les étamines dans l’adenan-
thera; sur le pistil dans la jacinthe , l’albuca; entre les pétales
dans la sauvagesia; entre les pétales et les étamines dans
les aconits; entre les étamines dans le parnassia; entre les
étamines et les pistils dans les joubarbes. Leurs formes , si
les bornes de ces Elémens nous permettoient de les énumérer,
sont aussi variables que leur position : cette extrême
diversité tend à prouver que ces organes sont à peine connus;
leur usage ne peut être bien important, puisqu’ils manquent
dans les trois quarts des végétaux.
A R T I C L E X I.
Des Fruits en général.
150. Parmi les différens moyens de reproduction qui concourent
à perpétuer la succession des végétaux, on sait
que la fructification est le plus universel, et comme l’opération
familière de la Nature; elle est en même temps le
but vers lequel sont dirigées les principales fonctions de la
végétation : à mesure qu’elles s’avancent vers ce but, à mesure
que le fruit s’accroît et se perfectionne, les organes
qui avoient eu le plus de part à sa formation, l’abandonnent,