Nature semble avoir particulièrement soigné la conservation 5 savoir
, le froment, le seigle et l'orge , qui poussent chacune trois
radicules (pl. iï > f- 8, b ). Ce nom de radicule est aussi appliqué,
par extension, aux petites racines qui naissent ordinairement
le long des tiges des plantes grasses, des plantes rampantes
( pl. 2 , f. 6), et à l’extrémité de quelques feuilles de fougères
ou de gouets exotiques. Après la germination, la radicule
s’enfonce verticalement en terre ; dans les arbres et les grandes
plantes, elle ne se ramifie point, et prend le nom de pivot;
dans les herbes annuelles, elle se divise à son extrémité ; son
tronc porte alors le nom de corps de la racine, et ses deinieies
ramifications, lorsqu’elles sont très-menues et très-multipliées ,
•prennent le nom de chevelu. Il est probable que ces ramifications
des racines suivent quelque ordre régulier ; mais on n’a pu
encore le reconnoître que dans un très-petit nombre de plantes
vet dans ces cas, l’ordre des divisions s’est trouvé différent de
celui des branches. Ainsi, par exemple , les radicules du mayan-
thème à deux feuilles sont verticillées; celles du haricot commun
disposées sur quatre rangs , etc.
4y. La racine remplit deux fonctions importantes pour la vie
du végétal, savoir, de le fixeràla terre et de pomper sa nourriture
j quelques-unes semblent réduites à l’une de ces fonctions.
Ainsi les racines, ou plutôt les crampons avec lesquels les
varecs adhèrent aux rochers, ne servent qu’à les fixer ; les racines
des plantes flottantes, telles que les lenticules , ne servent
-qu’à pomper leur nourriture ; mais la presque totalité des racines
remplit ce double emploi. Quant au premier point, on remarque
en général que la grosseur des racines est proportionnelle
, d’un côté, à la grosseur de la plante , et de l’autre, à la
mobilité du sol ; quant au second, il faut observer que les racines
ne pompent que par leurs dernières extrémités , comme
Duhamel l’avoit soupçonné en voyant les gros ormes épuiser
davantage le terrein à l’extrémité de leurs racines qu’à la base
de leur tronc, et comme M. Senebier l’a prouve par des expériences
directes. La structure entière des racines , qui va en se
divisant à l’infini, semble destinée à multiplier les extrémités,
c’est-à-dire , les points d’absorption. Le nombre des racines,capillaires
s^accroît beaucoup, lorsqu’une racine se trouve dans
un filet d’eau courante; il s’augmente aussi lorsqu’on coupe
l’extrémité d’une racine principale.
48. Toute partie d’un végétal dans laquelle les sucs sont
fo rcés à s’arrêter par une cause quelconque, tend à pousser des
racines ; toute partie de végétal mise en terre, ou placée dans
un lieu très-humide, tend aussi à pousser des racines. L’inverse
a egalement lieu; et toute partie de racine mise à découvert
tend à pousser une nouvelle tige. Celte propriété des racines a
plus ou moins d’intensité dans diverses plantes : dans quelques-
unes , les racines s’enfoncent peu , et suivent une direction pa-
rallèlè à la surface du sol ; d’espace en espace, elles en poussent
de nouvelles : on les nomme racines traçantes ou rampantes
(repentes) (pl. 3, f. n , 12).
Ailleurs , la racine porte çà et là des exostoses ou tubercules ,
formés de tissu cellulaire et d’un petit nombre de vaisseaux ,
pleins de fécule, et munis çà et là de cicatricules nommées yeux,
qui sont des espèces de bourgeons souterrains, et qui reproduisent
une nouvelle plante ; ces racines portent le nom de racines
tubéreuses (tuberosæ) : telle est la pomme de terre (pl. 5,
f. 4).
U en est quelques-unes où les tubercules ne renferment que
des yeux propres à reproduire la plante, sans qu’ils se trouvent
enveloppés de tissu cellulaire plein de fécule. Je les nomme
racines grenues ( granulatæ ) ; parexemple, la saxifrage grenue.
■’'49- Si on considère les diverses formes que la racine affecte ,
indépendamment de ses tubercules régénérateurs , qui sont
des organes distincts , on dit qu’elle est
* Fusiforme ou enfuseau ( fusiformis ), lorsqu’elle est épaisse,
alongée , et qu’elle va en diminuant, comme la carotte, etc.
(pl. 3 , f. 8).
*Rameuse (ramosa), lorsqu’elle se divise en plusieurs branches
latérales (pl. 5 , f. g).
* Fibreuse (fibrosa), lorsque les branches sont menues , herbacées
etnombreuses (pl. 5 , f. 7 ).
*Noueuse (nodosa), lorsque ses fibres se renflent çà et là en
noeuds qui semblent enfilés comme des grains de chapelets (pl.
3 , f. 10); par exemple, la fiiipendule : ces noeuds, qui 11e
reproduisent point essentiellement de nouvelles plantes, ne doivent
pas être confondus avec les tubercules.
*Fasciculèe (fasciculata) , lorsque du collet partent plusieurs
racines épaisses, simples ou peu rameuses (pl. 5 , f. 5, 6) :
telles sont les asphodèles et les orchis. Les racines de ces
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