122 P R I N C I P E S D E B O T A N I Q U E ,
bonne pour distinguer des classes de plantes ,. est fausse pour
distinguer des organes , car la définition d’un organe ne doit pas
se compliquer d’un caractère tiré d’un autre organe. Elfe est
un reste de l’ancienne erreur des premiers Naturalistes, qui
regardoient les têtes des syngenèses comme des fleurs, tandis
que nous les regardons maintenant comme des aggrégations de
fleurs complettes. Notre langage se ressent encore de cette première
idée j ainsi nous appelons chaque fleur de cette tête du
nom de fleuron (flosculus ) (pl. 8 , f. 8 , 9 , 10, f. a et b ), et
nous réservons le nom de fleur à l’ensemble des fleurons ( pl. &, f. 8, 9, 10).
106. L’épanouissement des fleurs suit une marche régulière
et inverse de celui des bourgeons (81 ) : les fleurs , inférieures
dans les épis, ou extérieures dans les ombelles, sont toujours
les premières qui se développent, etla fleuraison continue en s’approchant
du sommet de l’épi ou du centre de la tête et de l’Ombelle.
Cet te disposition prouve que les fleurs sont alimentées par la
sève ascendante, et non par la nourritùre pompée dans l’air parles
pores corticaux. Cette loi présente un petit nombre d’exceptions :
quelquefois la fleur supérieure ou centrale fleurit la première,
puis la fleuraison commence à suivre la marche régulière indiquée
plus haut. La seule exception bien réelle que je connoisse,
c’est le michauxia, plante de la famille des campanules, dont
les fleurs sont disposées en une longue panieule , et où elles se
développent en commençant par la sommité de chaque rameau
et en finissant par la base. Les fleurs de cette plante sont toutes
criblées de pores corticaux , et leur développement est par—là
même assimilé à celui des bourgeons.
107. On donne le nom général de feuilles florales (folia flo—
ralia ) aux feuilles qui naissent dans le voisinage des fleurs J
elles sont placées le plus souvent à la base des pédoncules, des
pédicelles ou des fleurs, et ces organes naissent ordinairement
de leur aisselle $ lorsqu’on trouve des feuilles .éparses le long
d’un pédoncule, on peut croire , avec assez de vraisemblance ,
qu’elles portoient originairement à leur aisselle des fleurs qui ont
avorté avant leur développement. Comme la sève se jette de
préférence sur la fleur et le fruit, les feuilles florales restent en
général petites et rabougries ; lorsqu’elles diffèrent beaucoup
des autres feuilles par leur grandeur , leur forme ou leur couleur,
on leur donne le nom de bractées (braeteæ)., et cette différence
arrive sur-tout relativement à la coloration dans les bractées
très-voisines des fleurs , comme on le voit dans l’hortensia.
108. Dans les dicotylédones à fleurs en tête on en ombelle,
les feuilles florales tendant toujours à naître sous l’origine des
fleurs ou des pedicelles, forment une espèce de verticille ou
d’anneau plus ou moins serré ou régulier : on a donné à cet
assemblage le nom de collerette ou involucre (involucrum)
(pl. 8, f. 2j pl. g, f. 21 et dans les ombelles composées, on
donne celui à’involucelle ou de collerette partielle (involu-
cellum ) à la collerette qui se trouve à la base des ombelles
partielles ; les feuilles qui entourent les têtes des syngenèses
( pl. 8 , f. 8, g , ïo) , et qui ont reçu le nom impropre de calice
commun ( calix communis ) , sont un véritable involucre , et
celles qui entourent chaque fleur de l’échinope, et qu’on a
nommées calice propre (calix proprius), sont un véritable
involucelle.
x°g. Quoique les mêmes termes pussent très-bien s’appliquer
aux monocotylédones, on en a créé d’autres ; dans cette
classe , on a donné le nom de spathe (spatha) aune feuille florale
ou à un assemblage de feuilles florales qui se trouvent à
la base des ombelles, des têtes, des grappes ou des épis j
enfin , dans la famille des graminées , les deux petites feuilles
qui se trouvent à la base de chaque épi partiel, et qu’on a
nommées glume extérieure, baie extérieure ou glume ( gluma
exterior) (pl. 9 , f. 18 , 19), sont des organes entièrement analogues
aux spathes.
a r t i c l e I I I .
De la Fleur en général.
110. Si nous prenons une fleur complefte; par exemple, la
bourrache, nous y distinguerons plusieurs organes. Au centre
est un petit globe surmonté d’un filet, c’est, l’organe femelle ou
le pistil; à l’entour se trouvent cinq petits filets surmontés d’un
petit sac plein de poussière, ce sont les organes mâles ou les
étamines ; en dehors des étamines, nous observons une expansion
colorée qui leur sert d’enveloppe avant l’épanouissement,
c est la corolle ; cette corolle est elle-même revêtue d’une
seconde enveloppe plus ferme, c’est le calice; enfin, nous observons
vers le milieu de la fleur cinq appendices particuliers ,