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jusqu’à l’ovaire. Tout porte à croire que ces fibres servent à communiquer
aux graines, soit le fluide fécondateur , soit l’impression
que ce liquide a produit à leur extrémité.
a r t i c l e v.
Des Etamines.
116. Les étamines (stamina) (pl. 9 , f. 5 ) sont les organes
mâles des plantes. En effet, lorsqu’un pistil est privé de l’action
des éiamines par une cause quelconque, ses graines avortent
constamment. Elles sont ordinairement composées de deux
parties , le Jïlet ( fil amen tu m ) ( pl. 9? f* 5 } a ) j qui n est autre
chose qu’un support ou pédicelle , et Yanthère ( anthera) (pl. 9,
f. 5 , b) , qui est un petit sac membraneux dans lequel est (renfermé
le pollen ou poussière fécondante (pollen).
117. La position des étamines relativement au pistil, est une
des circonstances les plus fixes de la structure des végétaux , et
a par conséquent fixé l’attention des Botanistes. Ainsi on dit
que les étamines sont s
Hrpogjnes ( hypogyna ), lorsque leur filet prend naissance
au-dessous de l’ovaire.
Périgynes (perigyna ), quand leur filet prend naissance autour
de l’ovaire sur le même plan horizontal.
Epigjnes ( épigyna ), lorsqu’il est placé sur le pistil lui-
même : les plantes où cette structure a lieu, portent le nom
de gynandres (gynandræ); mais cette dernière classe n’a pas
encore été assez étudiée 5 peut-être toutes les étamines doivent
être considérées par l’anatomiste comme essentiellement hypo-
gynesj elles paroissent périgynes lorsque, dans leur partie inférieure
, elles se soudent naturellement avec le calice, et épi—
gynes , quand cette soudure a lieu avec le pistil.
Relativement à leur origine ou , comme disent les Botanistes,
à leur insertion, on distingue encore, i°. les étamines qui sont
insérées sur un disque ( discus ) particulier placé au fond de la
fleur: par exemple, la bourdaine ; 20. celles qui ne sont point
placées sur un disque , et où cependant elles n’adhèrent point avec
la corolle : dans ces deux cas on dit que l’insertion est immédiate
-, 5°. celles où les filets des étamines sont soudées , soit à
leur base, soit dans toute leur longueur, avec la corolle elle-
même : dans ce cas, les étamines sont nommées épipètales
(epipetala ), et l’insertion est dite médialq.
118. En général le nombre des étamines est proportionnel
avec celui des divisions de la corolle. Lorsque cela a lieu , on
dit que les étamines sont en nombre déterminé ou défini (de-
finita ) j quand le contraire arrive, on dit qu’elles sont en
nombre indéterminé ou indéfini ( indéfini ta ) ; quand ce nombre
est égal avec celui des parties de la corolle (isostemones), les
étamines sont presque toujours placées devant chaque division
du calice , et entre chacune des divisions de la corolle; les familles
des primulacées et des berbéridées font exception à cette
règle. Quand les étamines sont en nombre double (duplosle-
mones) de'celui des divisions ou des parties de la corolle,
alors la moitié est placée devant chaque division de la corolle,
et l’autre moitié devant chaque division du calice. Si, par une
cause quelconque , la moitié des étamines vient à avorter, c’est
celle qui est placée devant les parties de la corolle qui avorte.
Le développement comparatif de ces étamines suit en général
une marche régulière ; les étamines placées devant les parties
du calice , sont les premières qui répandent leur pollen.
119. Le nombre des étamines est très-variable, non seulement
dans la totalité des végétaux, mais souvent dans la même
famille; par exemple, les graminées, les légumineuses; quelquefois
dans le même genre, les phytolacca; et jusque dans la
(même espèce; par exemple, l’alsine média.
* O“ Ie désigne par les termes de monandres ( monandri ) ,
diandres (diandrî), triandres (triandri), tètrandres (tétran—
d™),pentandres (pentandri), hexandres (hexandri), heptan-
dres (heptandri), octandres (octandri), ennéandres (enneanr
dri), décandres (decandri), dodécandres ( dodecandri), ico-
sandres ( icosandri ) , poljandres ( polyandri ), qui indiquent la
présence de un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit,
neuf , dix , douze , vingt, ou d’un plus grand nombre d’étamines.
En général on observe que le nombre des étamines est
de trois ou d’un multiple de trois dans les monocotylédones ,
et qu il est de deux , de cinq ou d’un multiple de l’un de
ces deux nombres dans les dicotylédones.
120. Les etamines sont souvent naturellement adhérentes
ou soudées les unes avec les autres.
Lorsque cette adhérence a lieupar les anthères, on dit qu’elles
sont : syngenèses ou syngenèsiques (syngenesa);la laitue. par exemple,
Lorsqu’elle a lieu par la greffe naturelle des filets, alors on