C’est en considérant l’apparence générale que ces poils donnent
à la surface qui les porte, que les botanistes disent d’une surface
qu’elle est
Glabre (glabra), lorsqu’elle est entièrement dépourvue de
poils.
Pubescente (pubescens), lorsqu’elle ne porte que des poils
mois, courts et écartés.
Velue (villosa), lorsqu’elle est couverte de poils nombreux,
mois , couchés et non entre-croisés.
Poilue (pilosa), lorsqu’elle porte des poils nombreux, mois,
droits et non Couchés.
Hérissée ou hispide (hirta, hispida), lorsqu’elle porte des
poils roides, droits, plus ou moins écartés.
Cotonneuse (tomentosa), quand elle est couverte de poils
nombreux , mois , un peu couchés et entre-croisés ou ramifiés.
Laineuse (lauata), quand , étant cotonneuse , ses poils sont
très-longs et peu couchés.
Ciliée ( ciiiata ), quand les poils sont placés-non sur la superficie,
mais sur le bord d’une partie quelconque; ces poils
portent alors le nom de cils ( cilia ).
§2. Les poils, considérés en eux-mêmes, se divisent en
deux classes générales, les poils glanduleux et les poils lymphatiques.
Sous le nom de poils glanduleux (pili glandulosi), je désigne
ceux qui servent de support ou de prolongement à une
vésicule pleine d’un liquide particulier. Tels sont :
Les poils à cupule ( pili cupulati ). Ce sont de petits filets terminés
par une coupe glanduleuse ; par exemple , le pois ciche ,
où cette coupe suinte un suc acidç.
Les poils à tête (pili capitati). Ce sont des poils simples ou
rameux , terminés par un renflement globuleux ; par exemple,
dans les croton, où ce renflement suinte une liqueur visqueuse.
Les poils en alêne (pili subulati), c’est-à-dire, dont la
glande est sessile sur la feuille, et le poil qui la surmonte est
tubuleux et sert de canal pour la liqueur contenue dans sa base ;
par exemple , dans les orties , ou la glande contient une liqueur
caustique.
Les poils en navette (pili malpigliiacei), c’est-à-dire, dont la
base est glanduleuse et porte un poil horizontal inséré y»ar le
centre, et dont les deux branches servent de canal pour le
liquide
liquide secrété dans la glande ; par exemple, dans les inalpighies
•où la plante suinte une liqueur caustique.
95' Les Poils lymphatiques (pili lymphatici) , c’est-à-dire ,
ceux qui ne renferment pas de liqueurs propres, paroissent être
des appendices du tissu cellulaire, destinés à augmenter sa surface,
c’est-à-dire, à multiplier le nombre des pores : comme
les pores servent tantôt à exhaler le superflu de la nourriture;
tantôt à en absorber, les poils lymphatiques participent aussi à
ces deux usages. D ’après ces données, on conçoit comment les
poils sont peu nombreux , ou même manquent tout-à-fait dans
les plantes qui ont surabondance de nourriture, telles que les
plantes aquatiques et celles qui croissent dans un bon terrain , et
sont au contraire très-nombreux dans les plantes qui. croissent
dans les lieux secs et arides. Les poils qui se forment par surabondance
de nourriture sont très-rares. M. Deleuze m’en a
fait remarquer un exemple frappant. C’est 1 efustet( rhus eoti-
nus), dont les pédicelles sont glabres avant lafleuraison et lorsqu’ils
sont chargés de fruits ; mais qui se hérissent de poils nombreux
lorsque les fruits avortent, comme cela arrive ordinairement
dans les climats froids.
94. Les poils lymphatiques, considérés quant à leur forme,
se divisent en trois classes : les poils simples, les poils articulés
et les poils rameux.
Parmi les poils simples ( simplices ), c’est-à-dire, ceux qui
sont de simples prolongemens d’une seule cellule, et qui n’offrent
ni cloisons ni ramifications, je distingue :
Les poils cylindriques ( cylindrici cées. ), comme dans les rosa-
Les poils coniques (comci), comme dans les crucifères.
Les poils en larme batavique ( clavati ), ou dont le sommet
epsetr soobnntuése,s .plus gros que la base, comme dans les fleurs des
95. Les poils articulés ( articulati) sont formés par plusieurs
tcrealnluslveesr spallaecsé. esT eblosu sto nà t b: out, et sont coupés par des cloisons
Les poils articulés des labiées.
Les poils à valvules (valvulati) des chardons.
Les poils grenus ( granulati ) des fleurs de courges, où les cellules
sont renflées plus que les cloisons qui les séparent.
LeTs opmoiels Ir.ameux {ramosi) sont formés de plusieurs cellules