ïïs8 P R I N C I P E S D E B O T A N I Q U E ,
a comparé ces étamines réunies ensemble à des frères étroitement
liés ; on les a nommées
Monadelphes ( monadelpha ) , quand toutes les étamines sont
soudées par les filets en un seul faisceau ; par exemple , la mauve.
Diadelphes (diadelpha)^ quand elles sont soudées par les
filets en deux faisceaux ; par exemple, le polygala.
Polj~adelph.es ( polyadelpha ), quand elles sont soudées par
les filets en plusieurs faisceaux; par exemple, le millepertuis.
Par opposition à ces divers termes , on dit que les anthères
ou que les étamines soit distinctes ( distincla ), lorsqu elles ne
sont soudées ni par les filets, ni par les anthères.
Je suis persuadé qu’il existe des plantes qui sont à-la-fois
monadelphes et syngeneses , c est-a—dire , soudees par les filets
et les anthères ; c’est à cette division qu’on doit peut-être rapporter
les étamines du salix mbnandra.
121. Les étamines sont ordinairement égales entre elles en
longueur; quelquefois cependant elles sont inégales; quoique
cette inégalité produise différentes combinaisons , deux seulement
ont reçu des noms particuliers ; ainsi on dit que les étamines
sont :
Didjnames (didynama), quand , sur quatre étamines, il y en
a deux plus longues ; par exemple, le lamier.
Tètradrnames (tetradynama) quand, sur six étamines, il
y en a quatre plus longues que les deux autres ; par exemple ,
le chou.
122. Les anthères sont presque toujours solitaires sur leur
filet, et lorsqu’on en compte plus d’une, c’est en général parce
que leurs filets propres sont soudés ensemble ; elles sont ordinairement
placées au sommet du filet; on en trouve cependant
[qui adhèrent au filet par l’une de leurs faces, et sont conséquemment
latérales ou appliquées par leur longueur ( latérales,
adnatæ); par exemple, dans le tulipier. Quelquefois le filet
se prolonge au-dessus de l’anthère sous forme de lanière,
comme dans le laurier-rose. Parmi les anthères latérales , les
unes sont insérées par leur base, d’autres par le milieu d’une
de leurs faces, et alors elles sont d’abord droites, ensuite elles
deviennent horizontales et vacillantes ( versatiles , incombent
es ).
125. Les anthères sont de petites bourses membraneuses ,
presque toujours à deux loges ; leur forme generale est linéaire,
oblongue,
D E S C R I P T I O N D E S O R G A N E S . 129
oblongUe , ovoïde ou en fer de flèche; leur manière de s’ouvrir
offre des différences assez remarquables ; dans la plupart chaque
loge s ouvre par une fenle longitudinale ; dans quelques-unes ,
telles que l’épine-vinette, le sapin , elles s’ouvrent par une fente
transversale ; on en trouve, enfin, comme dans les morelles,
dont chaque loge s’ouvre au sommet par un pore. Mais la position
de l’anthère elle-même offre une variété bizarre; dans la
plupart Panthère s’ouvre du côté du pistil; dans un petit nombre
de plantes , et en particulier dans les iridées , Panthère est attachée
en dehors du filet et s’ouvre par conséquent du côté opposé
au pistil. M. Richard les nomme anthères extrorses { ex-
trorsæ )>
124. Les globules du pollen sont attachés dans l’anthère, par
le moyen de filamens très-déliés qui s’oblitèrent à leur maturité;
leur couleur est presque toujours jaune : dans quelques
plantes, telles que les onagres, ils sont enduits d’une matière
visqueuse; leur forme est très-diverse: la plupart sont sphériques;
on en trouve d’ovoïdes, de'cylindriques dans quelques
personnées , d’étranglés au milieu , d’autres en forme d’Y Ou de
croix à quatre branches. Ces globules s’éclatent spontanément
toutes les fois qu’ils sopt placés sur un liquide, et ils émettent
une liqueur subtile et huileuse qui est sans doute le vrai fluide
fécondateur. Comme le stigmate est toujours humide, celte
explosion y â sans doute lieu peu après l’émission du pollen.
Le pollen a la meme odeur que la liqueur spermatique des animaux
, et il est, selon M. Fourcroy, presque composé des mêmes
principes chimiques, plus un peu d’acide malique.
a r t i c l e V i .
Des Tégumens floraux„
125. Les organes sexuels sont entourés de tégumens ou d’enveloppes
particulières qui sont ordinairement au nombre de deux s
quelques auteurs, tels que MM. Hedwig, Philibert et Mirbel,
considérant ces deux tégumens comme des modifications d’un
seul organe , lui ont donné le nom général de pêrianthe ( pe-
rianthium); ce terme, qui signifie autour de la fleur, ne peut,
ce me semble, être appliqué à la partie sinon la plus essentielle
, du moins la plus visible et la mieux connue de la fleur,
à la corolle; il a de plus l’inconvénient d’avoir été pendant
T'orne I. I