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toutes les plantes, et manquent en particulier dans la classe des
Acotylédones; ils sont toujours placés dans la direction longitudinale
de la plante, et adhèrent avec le tissu cellulaire environnant.
il. Quant à leur forme, M. Mirbel distingue :
i°. Les vaisseaux entiers, ou qui ne sont percés par aucun
pore ni par aucune fente (pl. i , f. 2 ) $
2°. Les vaisseaux poreux, c’est-à-dire, qui sont troués de
pores rangés par séries transversales (pl. 1 , f- 3 );
5°. Les vaisseaux fendus ou fausses-trachées , qui sont percés
par des fentes transversales ( pl. 1 , f. 4 ) ;
4°. Les vaisseaux spiraux ou trachées qui paroissent formés
par une lame roulée en spirale, de manière à former un tube
( pl. i , f. 5 , a ). Hedwig pense que cette lame est elle - meme
un tube roulé en spirale autour d’un tube droit et central (pl. 1,
f 5 , b). Tous les autres anatomistes n’admettent pas 1 existence
du tube central, et ne croient point que la lame soit tabulée.
M. Mirbel pense que ce tube est dû à l’encroûtement
des molécules alimentaires, et assure qu’il ne se trouve que
dans les trachées âgées. Hedwig pense encore que la trachée
est le type originel de tous les autres vaisseaux, que le depot
successif des molécules en comble les interstices et la change
successivement en vaisseau fendu, en vaisseau poreux, et enfin
en vaisseau entier ou en fibre. M. Mirbel combat cette théorie,
en observant que la place de ces divers vaisseaux est déterminée
dans chaque végétal, et que la forme des vaisseaux d un
organe ne change pas selon l’âge : ainsi, la sommité de chaque
branche présente des trachées qui se retrouvent à l’état de
trachées dans la couche intérieure du tronc le plus âgé, et
toutes les autres couches qui se forment après la première, ne
contiennent point de trachées.
5». Il est nécessaire d’ajouter que ces quatre ordres de vaisseaux
, quoique ordinairement distincts, se confondent quelquefois
, de sorte que le même vaisseau offre différentes formes
dans différentes parties de sa longueur : c’est ce que M. Mirbel
nomme tube mixte {pl. 1 , f* 6).
12. Si nous considérons les vaisseaux quant àleur usage, nous
les distinguerons en vaisseaux sèveux ou lymphatiques, qui chario
t les sucs depuis le moment de leur absorption jusqu’à celui
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de leur élaboration, et en vaisseaux propres , qui charient les
sucs depuis l’epoque où, par l’élaboration propre à chaque végétal
, ils ont acquis une nature particulière.
i5. Au reste, toute cette classification des organes élémentaires
est encore très-imparfaite ; on ne peut distinguer avec précision
les organes d’un corps vivant, que lorsqu’on connoît leur fonction;
c’est ce qui arrive dans la classification des organes des
animaux; mais cette connoissance nous manque dans la plupart
des cas , relativement au règne végétal. Nous confondons
dans la même classe la membrane qui sépare le suc sucré de
l’orange, avec celle qui produit l’huile aromatique de son
écorce : la diversité des produits indique cependant une différence
de nature, Comparetti et de La Métherie ont étudié et
cherché à classer les organes des végétaux d’après leurs fonctions;
mais ces fonctions sont encore trop peu connues pour
pouvoir maintenant donner quelque importance à ces divisions.
14. Tout cet assemblage de cellules et de vaisseaux communique
avec les élémens extérieurs par le moyen de pores, dont
on peut distinguer quatre espèces :
ï°. Les porei cellulaires, qui existent sur la paroi des cellules
extérieures, et qui sont analogues à ceux qui existent sur
les parois internes (pl. i , f . 7 ); ils sont très-difficiles à voir,
même aux meilleurs microscopes ; leur histoire est à peine
'connue ;
2°. Les pores radicaux, qui n’ont jamais été observés , mais
dont l’existence n’est pas douteuse. Us paroissent être l’orifice inférieur
des vaisseaux séveux, et son t placés à l’extrémité de chaque
radicule : en effet, c’est par cette extrémité seule, et nullement
par leur superficie entière, que l’eau pénètre dans les racines ;
3°. Les pores corticaux, que je regarde comme l’orifice supérieur
des vaisseaux sèveux (pl. 1, f. 8). Ils se présentent au
microscope comme de petits trous ovales plus ou moins ouverts ;
ils existentie plus souvent sur la lame externe du tissu membraneux;
ces pores existent sur les jeunes pousses, les feuilles , les calices
, les fruits, etc., et ne se rencontrent jamais sur les vraies
corolles , ni sur les organes générateurs, ni sur les parties submergées
ou étiolées;
4°‘ kes pores glandulaires, qui suintent au dehors de la
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