154 P R I N C I P E S D E B O T A N I Q U E ,
l’entrée du tube , cette éminence prend le nom de palais ( pâ>-
latum).
'Eperonnèe ou à éperon (calcarata) (pl. 9, f. 14 )> quand
elle porte à sa base un prolongement en forme de corne, qu’on
nomme éperon (calcar).
154. On dit d’une corolle polypétale régulière , qu’elle est :
Cruciforme, cruciée ( cruciformis, cruciata), lorsqu’elle
est composée de quatre pétales disposés en croix , et que , de
plus, ses étamines sont au nombre de six. On appelle plante
crucifères (plantæ cruciferæ) celles dans lesquelles la corolle
est cruciforme (pl. 9, f. i5 ).
Rosacée ( rosacea ), lorsqu’elle est composée de plusieurs
pétales égaux, disposés en rose. Cistus (pl.9 , f. 16).
155. On dit d’une corolle polypétale irrégulière, qu’elle est:
Papillonnacée (papillionacea ), lorsqu’elle est composée de
quatre ou cinq pétales dont la forme et la disposition la rendent
à-peu-près semblable à celle du pois commun (pl. 9, f. 17) :
lathrrus, ononis; et alors on nomme,
Etendard (vexillum), le pétale supérieur qui est plié en
dos d’âne, o u quelquefois tout-à-fait relevé et étendu (pl-9>
f. 17 , c) : il est ordinairement rayé dans Yononis.
Carène (carina), le pétale inférieur qui représente Yavant
d’une nacelle, et qui renferme presque toujours les étamines et
le pistil [b). La carène est quelquefois composée de deux pièces y
gljcirrbiza , ulex : elle est contournée dans le phaseolus.
Les ailes (alæ), les deux pétales latéraux , qui portent ordinairement
à leur naissance deux appendices ou oreillettes (a) :
elles sont ouvertes ou redressées dans le trigçnella.
i56. Dans les fleurs appelées composées (96), des formes
analogues à celles décrites dans les nos. précédens, ont pris des
noms differens. Ainsi chaque fleur isolée porte en général le
nom d0 fleuron (io5), mais on lui donne spécialement le nom
de fleuron tubuleux ou fleuron proprement dit (flosculus) ( pL
9 , f. ïo, a) , lorsque sa corolle, qui est toujours monopétale, a
la forme d’un tube ou d’un eornet cylindrique, et se divise au
sommet en quatre ou cinq lobes réguliers. On lui donne le
nom de demi-fleuron ou fleuron en languette ( pl. 9 , f. 10, b),
ou fleuron ligulé ( semi-flosculus, flosculus Hgulatus), quand sa
corolle est un peu tubulée à sa base et se dejette ensuite d’un
seul côté, de manière à former une languette planev
Par une conséquence naturelle de l’ancienne manière de considérer
les fleurs'composées, on a donné divers noms aux combinaisons
qui sont résultées de l’aggrégation diverse des fleurons
et des demi-fleurons : ainsi on a nommé
Fleur flosculeuse (flosculosus), celle dont tous les fleurons
sont tubuleux ; par exemple , le chardon (pl. 9, f. 8).
Fleur demi-flosculeuse ( semi-flosculosus ), celle dont tous
les fleurons sont en languette y par exemple, la laitue ( pl. 9 ,
f. 9)' ’
Fleur radiée (radiatus) (pl. 9, f. 10) , celle dont les fleurons
sont tubuleux dans le centre, et en languette sur les bords
de la tête j par exemple , la pâquerette..
Mais il faut observer que tout fleuron tubuleux qui regoit
trop de nourriture , se transforme en languette , et que souvent
le fleuron en languette devient tubuleux dans un terrein maigre
, d’où résulte que ces divisions , quoique commodes, sont
peu précises.
157. Diverses circonstances particulières peuvent faire subir
aux fleurs des altérations ou des changemens considérables ,
soit dans la forme, soit dans le nombre de leurs parties : on en
trouve qui dérogent à leur espèce par le défaut de quelques
pétales, ou même de quelques étamines ; et dans ce cas, les
autres parties se rapprochent pour l’ordinaire, et la symmétrie
de il à fleur n’en est point troublée. J ’ai observé cette espèce
d’altération sur plusieurs pieds de Vornithogalum album, dont
toutes les fleurs n’avoient que quatre ou cinq pétales et autant
d’étamines , placées respectivement à des distancés égales. Certaines
plantes des pays chauds perdent entièrement leur corolle
lorsqu’on les cultive dans un climat froid ; c’est ce qui arrive
au cam.panula perfoliata , au glaux maritima, etc..
158. Mais les variations par excès sont beaucoup plus communes
que celles qui se font par défaut, et là Nature , jusque
dans ses écarts, tend presque toujours vers l’accroissement et
la richesse. Qu’Une plante qui demande une sève abondante
et vigoureuse , soit portée dans un terrein maigre et appauvri,,
elle sera grêle, foible ,. chargée d’un petit nombre de feuilles et
de fleurs j mais communément chacune de ses fleurs sera pourvue
de toutes les parties qui caractérisent son espèce : au contraire
, que la force des engrais et le soin de la culture occasionnent
dans certaines plantes une affluence extraordinaire de