86 P R I N C I P E S DE B O T A N I Q U E ,
les feuilles des arbres et d’un grand nombre d’herbes ; il en es®
d’autres où les deux surfaces sont presque semblables, -ét ont
un égal nombre de pores corticaux. Quelques-unes enfin n’ont
de pores corticaux qu’à la surface supérieure : tejles sont les
feuilles qui flottent sur l’eau, comme celles des nénuphars. Au
reste, quelle que soit la structure des feuilles, la destination
de leurs deux surfaces est tellement prononcée , que si on les
retourne , elles reprennent d’elles-mêmes leur position naturelle
, et si par une force supérieure on les fixe dans cette situation
inverse , elles périssent au bout de peu de temps..
54. La feuille , avons-nous dit (5i ,52)., est l’épanouissement
d’une fibre ; cette fibre est composée (9) de vaisseaux qui sont toujours
continus avec ceux de la tige, et de tissu cellulaire à cellules
alongées ; quelquefois ce tissu cellulaire est continu avec celui
de la tige , quelquefois il en est distinct : dans le premier cas ,
je dis que la feuille est continue ou adhérente (adheerens ), ;
dans le second, qu’elle est articulée(articulatum), Cette distinction
, jusqu’ici négligée , est très-importante , car l’histoire
de ces deux classes de feuilles est fort différente : les feuilles adhérentes
ne tombent qu’avec le rameau ou la tige qui les porte $
les feuilles articulées tombent d’elles-mêmes au bout d’un certain
temps : les feuilles de cette dernière espèce ne se trouvent
que parmi les dicotylédones j elles sont presque toujours petio—
îées. Nous retrouverons cette même division dans plusieurs autres
organes : tels que les parties de la tige, les pédoncules,
les feuilles du calice , les pétales , les parties des fruits.
55. La même distinction (54) s’applique aux differentes parties
de la feuille j quelquefois les nervures, même lorsqu’elles
sont dénudées de parenchyme, sont continues dans toute leur
longueur, et alors la feuille ne forme qu’un seul tout : elle est
simple (simplex). Ailleurs , les nervures ou les pétioles offrent
çà et là des articulations, c’est-à-dire, des lieux on le tissu cellulaire
cesse absolument d’être adhérent, et où la feuille se sépare
d’elle-même en plusieurs pièces, sans déchirement : on dit
alors qu’elle est composée (compositum). Ce dernier terme est
souvent mal-à-propos appliqué aux feuilles lobées. Ainsi,' par
exemple, les feuilles des fougèfes et des ombellifères ne sont
point composées, mais lobées j les feuilles des haricots et des
marronniers sont composées : il n’y a de feuilles composées que;
parmi les dicotylédones.
56. Si nous considérons les feuilles relativement à la
manière dont elles se succèdent dans les divers âges de la plante ,
nous distinguerons :
Les feuilles séminales ( folia seminalia ), qui sortent de terre
au moment de la germination, et qui ne sont que les cotylédons
étendus ( 174) -
Les feuilles primordiales (176) (folia primordiale ) , qui
naissent d’abord après les feuilles séminales, et qui leur ressemblent
souvent par la position , la forme ou la grandeur.
Les feuilles caractéristiques ( folia caraetenstica ) , ouïes
feuilles ordinaires de la plante.
Les feuilles florales ou bractées (folia floralia, bracleæ),
qui naissent dans le voisinage des fleurs.
57. Si Bon considère Je lieu où les feuilles s’insèrent sur la
tige, on en trouve qui sont :
Radicales ( radicalia), c’est-à-dire , insérées si près du collet,
qu’elles semblent sortir immédiatement de la racine, comme
dans la primevère (pl. 4, f. J , 8 ).
Caulinaires. ( caulina ) , lorsqu’elles s’insèrent sur la tige-,
comme on le voit dans presque toutes les plantes (pl. 4 ,
f. 2 , 3 ,4 ).
Raméales (ramea). Ce terme, peu usité, est quelquefois
employé pour désigner les feuilles qui croissent sur les rameaux
( pl. 4 , f- 6 , 11).
Florales (floralia), lorsqu’elles naissent à la base des pédoncules
ou des pédicelles...
* 58. Si nous observons la manière dont elles adhèrent à
la lige , nous distinguerons les feuilles :
* Pétiolées (petiolata), c’est-à-diremunies d’un pétiole
(pl-4, f. 5).
* Sessiles ( sessilia) , ou dépourvues de pétioles, c’est-à-
dire , dont les nervures sont garnies de parenchyme depuis leur
base (pl. 4, f. 2 , g).
Parmi les feuilles sessiles, nous distinguerons encore , par
des noms particuliers , celles qui sont.i
* Embrassantes ou amplexicaules ( amplexicaulia ), c’est-à-
dire , dont la base se prolonge autour de la tige; par exemple
lajusquiame (p l.4 ,f. 12).
* Engainantes ( vaginantia), lorsque la base se prolonge
autour de la tige, de manière à former un tuyau qui rengainé
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